Devant les portes de l’entrée principale de la COP26, les artistes du collectif « Red Rebels » (créé par les XR : le mouvement Extinction Rebellion*), le dernier jour de la Conférence mondiale sur les changements climatiques.
Une « Red Rebel » en tête de la procession funèbre représentant les COPs. Vêtues de noir, elles portent chacune une pierre tombale en carton avec leur nom inscrit dessus (COP1, COP2, … jusqu’à la COP25). La scénographie est la suivante : au son de la cornemuse d’un Écossais en kilt vert et aux cheveux teints de toutes les couleurs (il ferme la marche avec des « Blue Rebels »), elles vont mimer leurs propres funérailles. Guidées par les « Red Rebels » qui vont se mettre sur le côté, les 25 personnes vont s’allonger sur le sol, devant leur pierre tombale en carton, simulant ainsi un cimetière de COPs. Puis, la 26e, qui était en fin de cortège derrière les « Blue Rebels », va venir à son tour s’allonger près des autres. À sa tête, la « pierre tombale » numéro 26, qui comme les autres, porte la mention : « A échoué ». Les « rebelles en bleu » s’agenouillent alors pour l’entourer et la pleurer. À côté d’elles, une tombe vide attend, signalée par un panneau intitulé : « COP27 Futile ».
Finnieston street, Glasgow, Écosse, Royaume-Uni – Samedi 13 Novembre 2021.
À la lecture de la légende très descriptive des images en timbre-post(e) que nous vous présentons, peut-être que les plus impatients d’entre vous se sont demandés : mais pourquoi diable ce titre Piero ?
C’est que, depuis plusieurs jours, nous sommes énervés et fatigués par la vie politique française, énervés aussi et très inquiets des événements au Mali et en Ukraine. Sensiblisés par la situation des pays d’Afrique de l’Ouest (suite au voyage à vélo effectué là-bas en 2010, voir les reportages « Afrique de l’Ouest ») et alertés par la présence récente au Mali de « Wagner » (la société militaire russe qui emploie des mercenaires – ici le lien d’un documentaire glaçant sur ce groupe), nous prenions au sérieux les annonces des Anglo-Saxons, Biden en tête, sur la possibilité et l’imminence d’une attaque de l’Ukraine par l’armée russe de Vladimir Poutine.
Alors, pour tenter de chasser un peu les idées noires, nous avons repéré et écouté à la radio un programme captivant sur le peintre Piero della Francesca. Il y a déjà quelques années, Thomas avait ramené de la bibliothèque municipale des livres sur cet immense peintre, mathématicien et artiste italien du temps de la Première Renaissance, le Quattrocento.
S’il se souvient bien, il avait noté dans la biographie de Pierre Assouline consacrée à HCB (Henri Cartier Bresson) que Piero della Francesca était une référence majeure pour ce grand maître de la photographie. Des nuits durant, une fois le travail diurne de scan des images d’Espagne terminé, Toto a beaucoup aimé découvrir l’univers, le travail et les recherches de Piero.
À l’écoute de cette passionnante émission qui « résout » l’énigme d’un célèbre tableau du génie, vous devriez comprendre (par des associations d’idées libres) pourquoi nous avons choisi de vous présenter dans le post ces photos de la dernière COP. À notre humble avis, dire et redire (comme beaucoup d’autres personnes avant nous) que les arts et la nature devraient être davantage pris en considération ne peut pas faire de mal. Nous pourrions même parler de possible bouée de sauvetage ou de « portes » de sortie.
Espérons que les derniers et graves événements de l’actualité internationale ne viendront pas confirmer les intuitions que les activistes pour le climat ont mis en scène devant les portes de la COP écossaise pour nous réveiller.
Cette fois encore, on vous passe la revue de presse.
Aujourd’hui même, il y a une alerte du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui « s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud », comme le titre l’article de Audrey Garric dans le journal Le Monde. Le GIEC sort un nouveau document : le « 2e volet de son sixième rapport d’évaluation » étudiant « les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation à la crise climatique », c’est-à-dire les risques à venir pour les différentes régions du monde ; « l’instance onusienne […] publiera ensuite un 3e volet en avril, consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avant une synthèse prévue pour septembre. […] ».
Arrivederci !
HTC
PS : Notre « work in progress » a été bien chamboulé par ces énervements et coups de fatigue et nous ne pourrons pas tenir le planning que nous nous étions fixés pour la fin du mois. Les textes de présentation pour les reportages de Glasgow sont faits, presque toutes les images en dytiques montées, mais pour les légendes : nous sommes charrette !
*Extinction Rebellion : né au Royaume-Uni, mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique et le dérèglement climatique (déjà largement documenté dans le reportage sur la COP25 à Madrid).