– Tracteur à vapeur, exposé dans ce qu’on appelle « la cathédrale », un des premiers bâtiments au monde spécialement construit pour le travail à la chaîne.
– « Semoirs Garrett. Un semoir à sept rangs tiré par un cheval, C 1900, adapté pour être utilisé avec un tracteur…Garrett a fabriqué et développé des semoirs à alimentation par coupelle de type « Suffolk ». » dit la légende du musée.
Dans le musée « Long Shop Museum » où se trouve la collection Garrett, « autrefois fabricant de machines à vapeur et autres machines agricoles de renommée mondiale.» nous indique le site ERIH (Route Européenne de l’Héritage Industriel). Leiston. Comté de Suffolk. Angleterre. Royaume-Uni – 30 Juillet 2024.
Hello,
Dans notre dernière note, nous vous faisions part des difficultés d’acclimatation que nous rencontrions depuis que nous avons posé nos roues outre-Manche.
La principale (le mauvais temps) n’est heureusement plus un sujet pour nous depuis une dizaine de jours. Les gens ici nous disent que cela peut durer ainsi jusqu’à fin septembre, ce qui serait une heureuse surprise. À ce moment-là, nous devrions être en Irlande.
Concernant le problème de routes étroites et les difficultés de navigation, Gary a largement contribué à régler la question. Nous l’avons rencontré lorsque nous essayions de rentrer dans Londres et que, une fois de plus, nous avions perdu le repère du petit panneau bleu blanc rouge de la voie cyclable : NCN 1 (National Cycle Network).
Dans le fracas du bruit de l’autoroute que nous longions, en le suivant, nous lui avons expliqué notre situation : le téléphone portable qui ne nous donne que les trajets pour voitures, google maps qui ne fonctionne pas sans être connecté et donc vide la batterie et la signalétique des panneaux cyclables qui nécessite une véritable chasse au trésor.
Arrivés dans une zone plus civilisée, Gary nous a demandé si on pouvait lui donner dix minutes. Il nous a raconté que c’était une de ses premières sorties à vélo après un accident au cours duquel une voiture l’avait projeté sur celle de devant (avons nous cru comprendre). Nez cassé, cicatrices sur le visage et traumatismes corporels, il était content de rouler à nouveau.
Il nous a proposé d’aller chercher chez lui le double (qu’il avait réparé) de l’appareil qu’il avait sur son vélo : un GPS (guidage par satellite), de la marque Garmin, uniquement pour les trajets à vélo. D’où les dix minutes d’attente que nous avons passé à admirer la belle demeure (de style élisabéthain nous a-t-il dit) devant laquelle il nous avait laissés.
Une fois de retour, il nous montra les rudiments de son fonctionnement (ce truc peut calculer entre diverses choses ta dépense en calories par exemple) en programmant dessus notre destination : un camping hors de prix (mais qu’on nous avait vendu comme « à environ 20 euros la nuit », à une douzaine de kilomètres seulement du célèbre musée Tate Modern, au cœur de Londres. Merci beaucoup à Gary ! Un vrai cycliste !
Enfin, pour l’accueil le soir, cela s’est sacrément amélioré aussi. Nos premiers hôtes nous avaient dit que, passé la région londonienne, en remontant vers le nord les gens seraient plus « friendly », ce qui fut le cas. Maintenant, assez fréquemment nous sommes invités à boire un thé en fin d’après-midi et parfois à avaler des œufs ou un bol de céréales au petit déj.
Nous avons eu l’occasion de boire notre premier thé au lait anglais chez Rod et Lisa, goûter de la marmelade royale et découvrir :
- les « scrambled eggs » (œufs brouillés made in England) chez Enyd et Richard
- le large « Sunday’s meal » (repas du dimanche) arrosé de la sauce « gravy » (sauce brune, au jus de viande) chez Tania et Michael avec en dessert un fameux truffle cake au chocolat
- l’agneau (de leur ferme) à la sauce à la menthe, plus sauce gravy et la célèbre Brown Sauce (habituellement HP) sur les « scrambled eggs » du matin chez Jim et Heather
- la Cornish Clotted Cream et la sauce Marmite ainsi que la Morris dance (une danse folklorique datant du 15e siècle) chez Michael
- le traditionnel bacon, œufs, haricots sauce tomate, saucisses et toasts le dimanche matin chez Joanna et Robert
- la marmelade d’orange faite maison (recette secrète de la grand-mère) chez Alison et Richard
- les pancakes chez Anna et Cezar
Et Jane et John nous ont fait un gâteau maison pour la route (bien costaud, il nous a régalés quatre jours durant), le petit Davyd nous a offert notre première glace en Angleterre et la petite Adelyna nous a réalisé un drapeau français et un portrait d’Hélène.
Nous sommes même passés (durant trois soirées) chez les différents membres d’une famille qui se trouvaient sur notre chemin. La blague était que nous ne suivions plus la Route Européenne de l’Héritage Industriel (ERIH) mais plutôt la Jim’s Family Road.
Merci bien encore à toutes les personnes qui nous ont offert un peu de repos et de bons moments en leur compagnie, dans leur jardin, leur ferme, leur maison.
Il faut dire qu’en ce moment nos journées sont très remplie. En plus de la charge des 4 à 5 heures de vélo quotidiennes, on passe beaucoup de temps dans les différents musées et places historiques liés à l’industrie ou sur le site ERIH pour se diriger.
Pour l’instant sur notre route nous avons pu documenter :
- Le Château d’Eau, Crampton Tower à Margate
- Les docks historiques de Chatham
- Le musée Tate Modern à Londres
- L’usine de chaussures Bata à East Tilbury
- Le chemin de fer et le plus long quai du monde (Southend Pier) à Southend-on-Sea
- L’écluse de Paper Mill à Little Baddow
- Le Musée de l’Énergie de Chelmsford
- La manufacture de confitures, Tiptree Jam
- L’usine de textiles Hyam Hyam transformée en appartements à Colchester
- Les Mistley Maltings à Manningtree
- Le Palace électrique à Harwich
- Les manufactures de soie à Sudbury
- Le quai de Navigation sur la rivière Stour à Sudbury
- Le Musée de l’Alimentation à Stowmarket
- Les Tanneries de Combs
- Le Chemin de Fer léger de Mid-Suffolk, près de Debenham
- Le Moulin à marée de Woodbridge
- Le Port et les Malteries de Snape
- Le Long Shop Museum de Leiston
On ne regrette pas d’avoir commencé ce travail sur l’héritage industriel au Royaume-Uni. Les Anglais auxquels nous expliquons notre démarche sont souvent enthousiastes. Il se pourrait même qu’au final cela se révèle être une idée pas si mauvaise que ça !
Mardi 30 juillet, nous avons passé les 3 000 km depuis notre départ le 23 mai de la maison. Il en reste encore quelques milliers avant notre retour.
À suivre donc !
Best regards,
Helen & Tom