Porte-container sur l’estuaire du fleuve Guadalquivir. Né dans la Sierra de Cazorla, le Guadalquivir traverse l’Andalousie dont la province de Jaén (très connue pour ses plantations d’oliviers à perte de vue). Long de 657 km, et seul fleuve navigable d’Espagne, il passe par les villes de Séville et Cordoue. Espagne – 22 Novembre 2022.
Bonjour,
De quoi vous parler cette fois dans ce post ?
– Des 100 premiers jours de Donald Trump et des affaires du monde qui va mal ? (mais vous savez cela aussi bien que nous)
– De notre petite vie simple faite de campagne et de labeur dans notre open space ? (ceux qui nous ont un jour rendu visite souriront sûrement de l’usage de ce mot anglo-saxon)
– De nos goûts ou nos dégoûts, ce qu’on like ou pas ? (cela demanderait beaucoup de temps et de travail pour être intéressant)
Comme nous n’avons pas l’énergie nécessaire pour cette introspection, et que les Trump/Poutine/Xi/Netanyahou/Erdogan et consorts méritent de temps en temps d’être ignorés afin de ne pas sombrer dans la déprime, nous allons continuer à vous parler de notre travail, ce qui est le principe de ce blog après tout.
Après la mise en ligne il y a 15 jours des reportages « Prologue » et « En descendant le Tage », voici deux nouvelles galeries ici, dans la rubrique Espagne-Portugal.
Elles regroupent les photographies faites alors que nous pédalions de l’embouchure du fleuve Tage dans l’océan Atlantique jusqu’au Parc National de Doñana. Et puis celles de notre remontée du Guadalquivir jusqu’à sa source dans la sierra de Cazorla.
Dans deux semaines, nous continuerons à alimenter le site en mettant une série de photos souvenirs de nos hôtes ibériques et aussi les photographies faites fin 2022 lors de notre descente du fleuve Segura, de son origine jusqu’à la mer Méditerranée.
Mettre en ligne ces galeries dans le nouveau site est un surcroît de travail, mais très satisfaisant. C’est un soulagement de finaliser un reportage même si parfois on voudrait y apporter quelques améliorations, chose que l’on ne peut se permettre (soyons réalistes) faute de temps.
Un surcroît de travail car actuellement, nous sommes toujours très occupés par le tri des images UK et leur agencement. Dernièrement, Toto a monté plus de 500 diptyques qu’il faut tous légender précisément.
Parallèlement, nous avons commencé à réfléchir à ce que nous pourrions faire en Italie et en Grèce : nos probables destinations une fois le gros du travail UK terminé. Si tout va bien, nous devrions partir début juin ou dans ces eaux-là pour profiter des beaux jours. Ah, pour les amis outre-Manche, ne vous impatientez pas trop : nous ne mettrons en ligne les photos du travail réalisé au Royaume-Uni et en Irlande que durant l’hiver prochain, une fois rentrés de nouveau au bercail.
En ce moment, en travaillant au choix des photos, nous écoutons beaucoup d’émissions sur l’Italie et la Grèce, comme par exemple celle-là (Jean-Pierre Vernant est absolument formidable). Et puis la nuit, nous lisons un peu chaque jour le très bon livre de Géraldine Schwarz qui vient de sortir à propos de l’Europe : « D’où nous venons – Ce qui nous unit, ce qui nous divise ». L’Europe, notre sujet des prochaines années (on le rappelle) puisqu’on va essayer d’en faire le tour à vélo. Nous avons notamment lu attentivement les pages très claires et documentées (comme toujours d’ailleurs dans ce livre) concernant le courant de pensée humaniste. Il est né au XIVe siècle avec Pétrarque, à Arezzo en Toscane ; ce qui a donné lieu à la Renaissance : le pendant artistique de l’humanisme. Puis il a connu de multiples mutations jusqu’à aujourd’hui.
Dans les prochains jours, nous allons regarder tout cela d’un peu plus près. Il serait possible d’inclure ce thème dans le travail de documentation que nous pourrions faire à Rome, Florence, Sienne, Bologne, Venise, etc. Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à nous les transmettre : nous sommes toujours preneurs.
À l’heure où le vieux continent semble bien mal en point face aux empires qui manifestent l’ambition de se reconstituer, peut-être que convoquer les idées humanistes peut donner une direction et une conduite. Elles font en effet partie de l’histoire des Européens, quoiqu’il faudrait sûrement les revisiter en tenant compte des critiques qui y ont été apportées par la suite (comme celles d’ethnocentrisme et d’élitisme par exemple). On a conscience du côté « bisounours » (pour les non-francophones : « gentil, angélique, idéaliste » – expression venant des jouets en peluche appelés Care Bears en anglais, souvent utilisée par l’extrême droite pour disqualifier l’autre) de la proposition, mais vu le brouillard dans lequel nous sommes !… Brouillard encore plus épais, obscurantiste même, depuis les offensives de Trump et de ses émules partout dans le monde contre le savoir, la culture, la science, l’histoire, etc. qui sont des piliers des enseignements humanistes.

Une personne qui était souvent la cible de l’extrême droite, c’est bien le pape François (Jorge Mario Bergoglio) qui vient de s’éteindre. Cela a commencé (et ne s’est jamais arrêté – qualifié même de pape woke ces derniers temps !) dès son premier déplacement à Lampedusa en 2013 qui signifiait son souci des migrants qui se noient en Méditerranée. Nous ne sommes pas des spécialistes en papauté mais on peut dire que la lecture de l’encyclique Laudato si’ (sortie en 2015) nous avait intéressés. Le pape François, qui d’ailleurs considérait l’internet comme « un don de Dieu » (tout en mettant en garde contre l’isolement), prêchait aussi un peu pour notre paroisse : celle d’un web libre, débarrassé le plus possible des nouveaux seigneurs de la tech qui nous dirigent tout droit vers le post-humanisme et le transhumanisme.
Bref, bien que l’humanisme qui donne une place centrale à l’homme a pu s’opposer (d’après ce que l’on a compris pour l’instant) à la pensée de l’Église, on se demande si d’une certaine façon le pape n’était pas de ce courant. On peut penser que le fait d’avoir été le premier pape jésuite a quelque chose à voir. À nos moments perdus, par curiosité on pourrait investiguer un peu plus.
Allez, délaissons ces domaines qui ne nous sont pas (encore !) familiers et revenons plutôt à ce que nous connaissons plus : la photographie humaniste (voir ici). Représentée en France par Robert Doisneau, Willy Ronis, Henri Cartier-Bresson, Izis, Edouard Boubat… De la liste Wikipédia de ce mouvement photographique old school (apparu en 1930), en plus de HCB, nous avons déjà cité dans ce blog les maîtres : Abbas, Jean Dieuzaide, Chris Killip et Gilles Peress. Étonnant que nous n’ayons encore jamais parlé de Werner Bishop, photographe suisse remarquable, d’André Kertesz et de Brassaï, photographes hongrois très connus, en plus de la célébrissime Dorothea Lange. On pourrait bien sûr ajouter d’autres noms mais on s’arrêtera aujourd’hui avec ces deux derniers : Marc Ribout et Eugene Smith.
Pour terminer, quand on évoque l’humanisme, la Renaissance, il faut parler du rôle du mécénat. Bon, on ne va pas mentionner notre page soutien à chaque fois mais reconnaissez que là, l’occasion est bien belle ! Donc si vous avez une âme de Florentin du XXIe siècle, c’est ici.
Bon 1er mai, bon visionnage des nouveaux reportages et une bonne quinzaine à vous !
Hélène et Thomas
PS – Dans la série « essayer de comprendre le monde qui vient » une analyse de la situation de Juliano da Empori à écouter au choix, ici dans « Un soir au Medef » ou là, à la Maison de la Poésie avec Laurence Bertrand Dorléac dans le cadre du festival Italissimo !
– Une émission sur la désinformation climatique qui selon une enquête se normalise dans de plus en plus de médias.
– Une série d’émissions radio sur l’humanisme à travers les siècles.
– Un film documentaire italien « Il fattore umano » (Le facteur humain) sur les sans-abris aux USA, avec la participation du grand Tom Waits qui s’est fait rare ces dernières années.
– Pour terminer, toujours en musique, des nouvelles du loner légendaire quasi octogénaire « particulièrement remonté depuis le retour de Donald Trump au pouvoir ». Ici le dernier clip qui déménage d’oncle Neil !