En remontant l’Èbre – Introduction

L’Èbre (Ebro en Espagnol) est un fleuve espagnol de 928 km au sein de la péninsule ibérique, c’est le plus long qui est entièrement situé en Espagne. Il prend sa source dans les Monts Cantabriques dans la communauté de Cantabrie, région limitrophe du pays basque située au nord-ouest de l’Espagne.

Après avoir traversé les communautés de Cantabrie, Castille-et-Léon, Rioja, Navarre et Aragon, il vient se jeter en Mer Méditerranée, au sud de Tarragone, dans le Delta de l’Èbre qui constitue la zone humide la plus importante de Catalogne.

Cette plaine sédimentaire, formée par les alluvions déposées par le fleuve au fil des siècles, est de nos jours en danger. Ceci en fait « un laboratoire de la crise Climatique »1, selon la presse que nous avions regardée avant de partir. Durant les 3 jours que nous avons passés sur place, nous avons tenté de documenter cela bien entendu ; et la chance a voulu que notre passage coïncide avec la période de la récolte du riz.

Par la suite, nous avons roulé le long du fleuve en direction de sa source. Nous avons photographié les nombreux ouvrages de stockages d’eau ou de dérivations, les lieux de production d’énergie, les sites historiques comme par exemple des bunkers de la guerre civile espagnole, des haut lieux culturels (Saragosse notamment), les cultures agricoles et la flore très durement touchées par la sécheresse historique que connaît le pays, et plus généralement la vie autour du fleuve.

Lorsque nous avons atteint Logroño, la capitale de la région viticole de La Rioja, nous avons délaissé l’Èbre pour aller suivre le cours du Douro jusqu’au Portugal.

C’est à peu près deux mois plus tard, sur le chemin du retour, que nous avons « fait » la partie qui nous manquait : de la source du fleuve à Logroño.

Revenant de Porto (par Benavente et Aguilar de Campoo), la plupart du temps, sous de fortes pluies, nous avons atteint Reinosa près de la source touristique de l’Èbre à Fontibre. 

En quittant Reinosa, nous trouvons le 1er barrage sur le cours du fleuve. Là, une plaque nous indique que des prisonniers de la guerre civile ont participé à sa construction. Le lac de barrage de l’Èbre est l’un des plus grands réservoirs d’Espagne2 et son niveau est bien bas.

Nos hôtes du soir nous parlent des barrages d’Alsa-Torino (ou Mediajo) de l’autre côté de la retenue d’eau. S’y trouve le système unique de bitrasvase (Transfert réversible Èbre-Besaya) qui « permet de satisfaire les usages estivaux d’une grande partie de la population de Cantabrie, et pas seulement de Santander et de ses environs. »3

Apparemment, une autre infrastructure hydraulique impressionnante, après celle du transfert Tage-Segura (qui dévie une partie de l’eau du Tage vers les régions de Murcie, Alméria) que nous avions photographiée l’année dernière.

Donc, malgré le froid et le fait que nous sommes déjà bien en retard (et plus du tout sûrs de pouvoir être pour Noël en France), nous allons faire demi-tour. Il nous faut documenter ce que l’on peut voir de cette ingénierie assez difficile à comprendre, même pour les locaux.

Après un passage dans la vallée du Rudrón, nous avons emprunté la vallée de l’Èbre. Nous roulons donc dans les vignobles de la Rioja où, dans quelques parcelles, nous assistons à la taille de la vigne. Et puis nous revoilà à Logroño, notre terminus sur le cours du fleuve puisque nous avions déjà documenté la partie aval en septembre-octobre (de l’embouchure jusqu’à Logroño).

Nous terminons le reportage avec quelques photos de notre retour en France, en suivant le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

1 https://www.courrierinternational.com/article/hydrologie-le-delta-de-lebre-laboratoire-de-la-crise-climatique

2 https://www.turismocastillayleon.com/fr/rural-nature/barrages/barrage-del-ebro

3 https://trasvasetajosegura.com.es/sociedad/el-trasvase-ebro-pas-besaya-i-construccion/

(consultés le 28 avril 2024)