Hélène sur la plage de Hoek van Holland. À l’embouchure du dernier tronçon du Rhin (appelé Nieuwe Waterweg) dans la mer du Nord. Pays-Bas – 18 Octobre 2025.
Bonjour,
Mardi 21 octobre, le travail terminé à Rotterdam, nous avons mis le cap au sud pour rentrer chez nous hiverner.
Nous aurions peut-être pu faire mieux à Rotterdam mais les conditions n’étaient pas tout à fait réunies. La chance n’a pas toujours été au rendez-vous, la météo plutôt mauvaise et la communauté WarmShower aux abonnés absents (hormis messieurs Tom et Rudy, à une vingtaine de kilomètres plus loin).
Nous avons aussi bien apprécié l’aide apportée par Margo et Mathÿs, des cyclistes rencontrés au Liechtenstein et qui nous ont mis en relation avec Mieke et Ferdinand. Une belle rencontre et l’occasion de passer une nuit dans la roulotte restaurée avec goût de leur jardin avant de nous rendre au Maasvlakte. C’est une avancée artificielle sur la mer qui accueille les nouvelles infrastructures du gigantesque parc industriel du port de Rotterdam, le plus grand port d’Europe.
Heureusement quelques campings demeuraient ouverts, malgré le vent et la pluie ; ce qui fait que nous avons quand même pu assurer les prises de vue nécessaires à la fin de ce travail documentaire sur le Rhin et les régions que le fleuve traverse.
Maintenant nous sommes en Belgique. Les Wallons sont toujours aussi accessibles et aidants. Et, contrairement aux Néerlandais, ils ne sont pas encore adeptes du vélo pour les déplacements quotidiens, d’où les énormes bouchons où nous-mêmes restons bloqués lorsque nous arrivons à Liège.
Il pleut moins et il fait plus chaud ce qui évidemment a son importance. Les mains de Toto qui avaient souffert depuis Rotterdam jusqu’à Maastricht sont presque revenues à la normale. La maladie de Raynaud, même si elle est bénigne, est assez pénible à la longue pour qui pratique le cyclo-tourisme et la photographie. Difficile de faire les menus réglages de l’appareil comme la sélection de la vitesse, l’ouverture du diaphragme ou la mise au point avec les moufles spéciaux achetés à Newcastle grâce à notre super hôte de Beamish. Big Hello to Philip !
La seule bonne chose à mettre au crédit du mauvais temps c’est qu’il nous a amenés à fréquenter les cafés ou les lieux de restauration rapide. On a apprécié ainsi y manger des beureks aux épinards, boire du thé turc, des soupes chinoises ou des cafés souvent servis avec un biscuit, un minuscule verre de chantilly avec au fond une boisson sucrée légèrement alcoolisée (de l’advocaat). Évidemment, notre budget consacré à ces petits plaisirs a augmenté de 100% mais ce n’est pas bien grave car cela ne devrait pas trop durer.
Encore Merci à nos hôtes Warmshowers néerlandais et belges qui nous ont offert, en plus d’abris le soir venu, de bons moments en leur compagnie.
En Belgique, on a prévu de poursuivre autant que possible le travail entamé l’an dernier au Royaume-Uni sur l’héritage industriel. Nous allons à nouveau fréquenter le site Erih, tant utilisé outre-Manche. Après Namur, il y aura Charleroi et Mons.
Ensuite, on devrait retrouver la Meuse et avancer assez rapidement. Il se peut que lors de notre prochain post, on ait déjà dépassé la source de ce fleuve située à Châtelet-sur-Meuse (Haute-Marne).
À vrai dire, après avoir suivi le Tage, le Guadalquivir, le Segura, l’Èbre, le Douro et maintenant le Rhin, on commence à saturer avec les canaux, les écluses et autres péniches.
Il est prévu les années qui viennent, dans le cadre du tour d’Europe entrepris, que l’on descende le Danube. Mais peut-être pas l’an prochain ! Même si on sait qu’il y a des endroits du fleuve magnifiques et que l’on a très envie de découvrir l’Autriche et la Roumanie notamment.
La récolte photographique de 2025 est presque terminée. En rentrant à vélo, on se donne la chance d’être en mesure de faire encore quelques photos utiles pour notre travail, en comptant beaucoup sur le hasard.
On sait, dit comme cela, ça sonne « bullshit » mais parfois c’est en ne cherchant pas trop que tu trouves de bonnes photos à faire. Il suffit juste de se tenir dans un état de disponibilité.
Hier par exemple, on a eu la grande chance de prendre des photos dans une fonderie en activité. C’est bien de photographier le passé dans des musées mais on est toujours très intéressés par le présent. Un grand merci à Charly, son frère Roland et à madame Lambotte.
On a vu dans la presse que Luc Delahaye présente une grande exposition au Jeu de Paume à Paris. C’est un photographe qui nous intéresse depuis des années. Peut-être le meilleur en activité en France avec peut-être aussi Antoine d’Agata.
À noter que tous les deux ont choisi des formes de photographie documentaire augmentée, ce qui nous interroge beaucoup en ce moment. Il se pourrait qu’à l’heure où l’image est partout (et la photographie finalement nulle part) il faille utiliser des stratagèmes de cet ordre pour espérer avoir une chance de retenir un peu l’attention des gens.
On vous laisse pour aujourd’hui avec une série de podcasts sur le photographe inconnu de l’occupation.
Une bonne quinzaine à vous,
Hélène et Thomas
Petit récapitulatif de ce que nous avons vu ces 15 derniers jours :
Lors de la fin de notre périple aux Pays-Bas
À Bleiswijk, le Centre d’Innovation Horticole (HIC HortiScience Innovation Center) avec un projet de serre autonome, des essais de cultures exotiques, des expériences réalisées par des start-ups qui testent ici leurs inventions. Ce lieu aussi est en lien avec l’Université de Wageningen (visitée la semaine précédente) qui est numéro 1 ou numéro 2 mondial (en compétition avec la Chine et la Californie) pour ce qui est de la recherche en alimentation et agriculture, nous dit-on sur place.
À Rotterdam, l’ancien port et les bateaux à l’eau du musée maritime, le phare dont nous avions vu la réplique miniature à la source du Rhin à Oberalp en Suisse, le pont Érasme, les maisons cubiques (une idée de l’architecte hollandais Piet Blom), la Ferme flottante où des vaches sont traites et le fromage fabriqué sur l’eau, un bateau de croisière, le Silja Europa, utilisé par le gouvernement néerlandais comme lieu d’hébergement flottant pour les réfugiés, l’Hôtel New York qui est un vestige de l’histoire de l’émigration européenne vers les États-Unis d’Amérique, le musée Fenix dédié à l’émigration.
La plage de Hoek van Holland à l’embouchure du Rhin dans la mer du Nord, le Maasvlakte.
L’embouchure de la Vieille Meuse dans une branche du delta du Rhin (qui, après s’être appelé le Lek, puis Nouvelle Meuse se nomme la Scheur à cet endroit-là, au niveau de Vlaardingen)
Les gigantesques barrières blanches de Keringhuis sur le Rhin, (Le Maeslantkering : Barrière de protection du pays de la Meuse) qui protègent Rotterdam des tempêtes de la mer du Nord. Elles sont testées une fois par an, durant un week-end de septembre.
Le musée du Mur de l’Atlantique
Autour de Delft, des grandes serres en verre en grand nombre dans lesquelles sont cultivés fruits, légumes et fleurs en quantité
Entre Delft et Rotterdam, au milieu des polders, le Polderlab / ZUS (Zones Ultra Sensibles)
Un pont sur la Vieille Meuse
La porte de Groothoofdt et le moulin à Dordrecht. Tout le monde nous a parlé de cette ville située à la jonction de trois cours d’eau considérée comme le lieu de plus grand trafic maritime d’Europe.
Les Étoiles de l’Europe à Maastricht
Lors du début de notre périple en Belgique :
Des cheminées et ce qui reste d’infrastructures entre Visé et Liège
À Hersalt, une ancienne usine de pièces d’armurerie, puis de vélos, et de motos (Motorium Saroléa) qui est devenu un lieu de l’Association Interrégionale de Guidance et de Santé (AIGS) ainsi qu’un tiers lieu de mixité sociale.
La Maison de la Métallurgie et de l’Industrie, le Parc de la citadelle, l’ancienne patinoire et des terrils à Liège
La Fonderie J.Marichal Ketin & Cie qui fabrique des cylindres de laminoirs de haute qualité
Blegny-Mine, un lieu qui fait partie du patrimoine mondial, un des quatre sites miniers majeurs de Wallonie reconnus Patrimoine mondial de l’Unesco
Haut fourneau de Ougrée sur le territoire de Seraing
La nouvelle centrale électrique (turbine gaz-vapeur) de Seraing dont les travaux ont commencé en 2022 et qui devrait être fonctionnelle en 2025 nous indique le panneau
La Cristallerie du Val-Saint-Lambert, Manufacture de Belgique depuis 1826
Un chapelet d’usines et d’entreprises le long de la Meuse entre Liège et Namur : Arcelor Mittal et Segal Tata Steel, sablière et gravière, du béton, Hydrometal – Schutz Metal Product, une usine avec deux hautes tours de briques, BTS Wallonie Scrap Terminal – Achats Fer & Métaux, l’une des deux centrales nucléaires belges à Huy, CMIX Beton, Sucrerie de Wanze, des silos de céréales, Proxani l’alimentation pour animaux, et ensuite la nuit est tombée et on n’y voyait plus rien.
That’s all Folks !