Nous sommes des pèlerins !

Carnets de pèlerins du chemin de Saint Jacques de Compostelle, appelé « Camí de Sant Jaume » en catalan. À « l’Alberg dels pelegrins » (Auberge des pèlerins). Amposta. Province de Tarragone, Catalogne. Espagne – 29 Septembre 2023.

Holà,

C’est à Amposta que nous avons eu nos carnets de pèlerins et notre premier tampon d’une ville dessus.

L’occasion s’est présentée lorsque, après avoir essuyé plusieurs refus des autochtones de nous laisser poser notre tente sur leur terrain, un bibliothécaire nous a parlé de l’Auberge pour Pèlerins.

Parce que nous allons suivre (ainsi que fait le chemin de Saint Jacques en grande partie) le fleuve Èbre, nous ne nous sentons pas du tout comme des horribles opportunistes.

Ces deux ou 3 derniers jours, nous n’avons pas chômé dans le delta de l’Èbre.

Comme pour les embouchures du Tage, du Guadalquivir et du Segura, nous avons parcouru les environs de celle de l’Èbre. C’est le moment de la récolte du riz et bien sûr nous nous sommes attachés à la documenter, malgré la chaleur et l’absence d’ombre sur le site.

Nous avons aussi photographié des « chantiers de sable ». Le delta de l’Èbre qui s’enfonce dans la mer est considéré comme un des lieux témoin du changement climatique.

Près d’Ampolla, sur la Plage de la Marquesa, la mer a déjà gagné 2 km sur le littoral nous disent les gens sur place. Des murs de pierres et de sable ont été construits pour freiner le phénomène. Cela nous rappelle le reportage que nous avions réalisé sur « La bande de filaos » au Sénégal. Mais ici, la dune s’érode déjà avant d’avoir été stabilisée par la végétation.

Des panneaux nous indiquent que les gens de la zone luttent: « Sauvons le delta—Si le Delta est perdu, nous perdons tout » et qu’un projet pilote (Ebro-Admiclim) financé par l’Union européenne y « mesure l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. »

Sur la Plage du Trabucador, des camions déversent des bennes de sable pour reconstruire et stabiliser le bras de terre qui relie à la Péninsule de la Banya où sont situées les Salines de la Trinitat.

À l’entrée de cette même plage, des futurs mariés se font photographier en robe et en costard, les pieds dans l’eau, sur fond de coucher de soleil et voiles de kitesurfers pas toujours très doués !

En revenant vers la Tancada, des postes d’observation permettent d’admirer les oiseaux. Nous y retrouvons la colonie de 3 à 400 flamands roses que nous avions vus décoller le matin ; ils avaient en effet choisi le même camping que nous et nous trouvions que les canards du voisin étaient bien bruyants !

L’occasion pour nous de prendre au 35 mm (qui ouvre à f2) les photographes animaliers qui peuvent avoir des zooms de 800 mm (qui ouvrent à f5,6), avec du matériel genre camouflage militaire.

Ce soir, nous apprécions être dans les locaux tout neufs de « l’alberg », situé dans dans l’ancien poste de contrôle du fleuve, entre 2 ponts dont le pont « Penjant » (pont suspendu) aussi appelé le petit pont de Brooklyn. Étonnamment, il n’y a aucun signe religieux dans le bâtiment et il semble même avoir été équipé pour des pèlerins 2.0.

La promiscuité, de jour comme de nuit, avec les innombrables moustiques du delta ne nous manque pas du tout. Faudra penser la prochaine fois, quand on va dans ces types de lieux, à acheter du « repellente » (spray répulsif) contre ces insectes des plus envahissants.

Adeou,

Helena i Tomàs