Peinture murale sur le Traité de Tordesillas dans une rue du centre-ville. Voici un mot sur cette œuvre trouvé sur le Parcours d’art urbain de Tordesillas : « LA RÉPARTITION de Sandra Estarrona et Oier Quesada, Vitoria (2013). Pachamama, déesse indigène de la terre, pleure la division des territoires découverts. Emplacement : rue Santa María ».
Hélène devant le Musée du Traité de Tordesillas. À l’entrée, une plaquette intitulée « Tordesillas un lieu privilégié » et distribuée par l’Office du Tourisme de la ville, nous apprend ceci à propos du traité : « Le 7 juin 1494, dans la ville de Tordesillas, un accord a été signé entre les royaumes de Castille et du Portugal qui établissait les limites correspondant à chaque couronne des terres américaines déjà découvertes ou à découvrir. L’accord, connu sous le nom de traité de Tordesillas, trace une ligne imaginaire divisant l’Atlantique, d’un pôle à l’autre, à 370 lieues à l’ouest des îles du Cap-Vert, laissant l’hémisphère occidental à la Castille et l’hémisphère oriental au Portugal.
Ainsi, grâce à la médiation du pape Alexandre VI, les Rois Catholiques et le roi Jean II du Portugal sont parvenus à un accord sur les conquêtes que chacun de leurs États pourrait faire sur le monde nouvellement découvert. Cet accord a permis d’éviter un conflit et de faire avancer l’appel à la fraternité péninsulaire. Le traité de Tordesillas a été inscrit en 2007 par l’UNESCO au Registre de la mémoire du monde, à la demande des deux pays ibériques. »
Holà,
C’est de Tordesillas, municipalité à l’histoire chargée, que nous écrivons cette note. Nous aurions bien aimé avancer plus cet après-midi mais une pluie inattendue et continue nous a stoppés dans notre élan.
Heureusement pour le moral, la matinée a été assez productive grâce aux photos réalisées à la jonction du Rio Duero avec un de ses affluents majeurs, le Rio Pisuerga, en pleine cambrousse près de Simancas (petite ville inhospitalière à 14 km de Valladolid).
Depuis le Pico de Urbión (cf post précédent), cela n’a pas été toujours évident il faut le dire. Nous avons dû faire face aux intempéries : d’abord des pluies diluviennes qui ont provoqué des inondations comme à Molinos del Duero et Salduero où nous venions de passer, ensuite beaucoup de vent de face avec des rafales allant parfois à 90 km/heure (dû à la tempête Ciarán) et puis maintenant le froid.
Il y eu des petites avaries (des crevaisons toujours provoquées par des « abrojos » (épines) et des déraillements à répétition), des petits bobos comme un début de panaris au pied pour la miss (qu’il a fallu traiter avec des antibiotiques par voie locale et générale) ou des engelures aux mains et aux pieds pour Toto (ici ils appellent ça : sabañones).
Nous avons aussi eu droit à des comportements pas toujours « cyclos-friendly » venant de maires ou d’un ”albergue” pour pèlerins (sacré Arturo !) que nous garderons pour nous.
Mieux vaut parler de :
– José-Antonio (collègue cycliste) et Carmen à Soria qui nous ont appris à préparer la véritable tortilla espagnole et nous ont régalés d’énormes toasts tartinés de beurre, la spécialité locale (la Mantequilla de Soria).
– Soledad qui nous a préparé un Thermos de café et nous a permis de prendre de bonnes photos du ravitaillement en eau potable d’un village. Avec la sécheresse, les nitrates présents dans les sols (du fait de l’agriculture intensive) ne sont plus dilués et se retrouvent dans l’eau du robinet.
– Carlos, Dominique et Luís qui ont assuré une visite guidée nocturne rien que pour nous à la découverte du « lagar » (le pressoir espagnol) ainsi que de caves souterraines.
– Carlos, le maire, avec tout le village qui nous a aidés. On ne nous avait jamais autant proposé de cafés au lait. Tout le monde voulait nous payer un coup à boire.
– Eleuteria, Luís Mariano, Santi, Conchi, Luís, qui après nous avoir protégés du froid de la nuit nous ont dirigés vers une école Montessori où nous étions attendus pour parler aux enfants de notre voyage et leur montrer nos vélos chargés.
– Pepe, qui après plusieurs coups de fil passés nous a dit de le suivre vers un hébergement possible à « 50 pour 100 » nous a-t-il dit avec un clin d’œil. « 100 pour 100 » a-t-il ajouté plus tard en nous guidant vers la « bodega » au fond du jardin où il s’est empressé d’allumer un grand feu de cheminée. En nous quittant, il nous glisse avec théâtralité : « Maintenant, il vous faut faire “El Amor”. »
– Mame, Dani, Lola et Marta qui ont été de patients modèles pour Toto lorsqu’ils regardaient un match TV…
Il y a aussi eu Paz et Cristina qui nous ont invités à nous réchauffer au bar d’un « café con leche » avant de nous accompagner au logement proposé par Raúl, Maria Olvido, Nuria et Teodora avec sa visite guidée du Musée ethnologique, Cesar, Jorge, Juan Antonio et ses collègues au jeu de cartes du bar local, Maria et Pablo guide improvisé d’une forteresse, Alejandro, Ivan et Lourdes nous logeant dans une magnifique bodega, Angel qui nous a accompagnés sous la pluie, voir le maire, puis l’adjoint au maire et Rosa, eux tous qui, d’une façon ou d’une autre durant cette quinzaine, nous ont rendu la vie un peu moins dure.
À la lecture de cette petite note, vous comprendrez sûrement que, bien que nous ne soyons pas des cyclistes très heureux par temps froid (on préfère nettement les canicules de l’an passé), on ne lâche pas l’affaire. Ce qui nous vaut souvent ce commentaire : « Son valientes ! » (Ils sont vaillants).
D’ici peu, nous allons quitter l’Espagne « vacía » (vide), du fait du très petit nombre d’habitants qui vivent dans les provinces de Soria et Valladolid, mais aussi bien « fría » (froide) en cette saison pour passer au Portugal. Espérons que nous aurons meilleur temps là-bas !
Hasta Luego !
Elena y Tomas