Pique-nique à quelques mètres de la naissance du Guadalquivir, « seco, seco seco ! Es una Pena. (C’est sec, sec, sec ! Quelle tristesse.) » disent-ils ici. Sur la piste qui nous a amenés là, nous avons trouvé des renards qui « mendient » de la nourriture et des gens qui (malgré les panneaux d’interdiction de donner à manger aux animaux sauvages) leur en offrent. À 1 400m d’altitude, Sierra de Cazorla, Province de Jaén, Andalousie. Espagne – 20 Novembre 2022.
Naissance du Segura, « con poco agua. Una pena ! (avec peu d’eau. Quelle tristesse !) ». À 1 413 m d’altitude, Sierra de Segura, Province de Jaén, Andalousie. Espagne – 25 Novembre 2022.
Buenas días,
Voilà c’est fait, les deux naissances des fleuves Guadalquivir et Segura sont dans la boîte (comme on disait jadis en photographie argentique).
Pour cela, il nous a fallu franchir deux cols (le Puerto de Las Palomas et celui de Pontones) et même, redescendre à Úbeda chercher un nouveau pneu. Celui que nous avions acheté, il y a deux semaines environ à la boutique de vélos justement nommée Sube y Baja Bikes (Vélos Monte et Descend), a fumé complètement près du lac de montagne très touristique El Tranco de Beas.
Ce jour-là fut particulièrement chargé en émotions. Après avoir essuyé, dans un camping, une nuit ventée et pluvieuse (il est tombé 12 mm en moins de 12 heures nous a t-on dit le lendemain) puis s’être réchauffés et séchés près d’une énorme cheminée à la réception, bavardé un peu sur la route avec un jeune couple de cyclos de Chambéry qui descendait à Séville (prendre un bateau qui les mèneraient aux Îles Canaries où les attendrait un voilier se rendant au Brésil—peut-être le début d’un tour du monde?), photographié le barrage très bas (qui serait seulement rempli à 23%), nous avons fait la rencontre de Maribel dans des conditions très particulières.
Alors que la nuit commençait à tomber et que nous nous demandions s’il valait mieux s’arrêter et camper près de la source trouvée sur le chemin, Maribel stoppa son 4×4.
« – Vous faites quoi ?
– Heu !
– Je suis la gérante du camping que vous venez de passer.
– On l’a vu mais il était fermé !
– Allez suivez-moi, je vais vous aider. »
Une première ou presque !
Dans la précipitation, nous nous sommes élancés en oubliant les gants d’hiver de Toto qui, simplement posés sur le porte-bagage, sont tombés sur la route. Un cri de la Miss, un freinage trop sec sur le macadam mouillé et le pneu neuf s’est retrouvé avec un trou de la taille d’une pièce de deux euros accompagné de l’explosion sonore de la chambre à air. Bingo ! Tout cela en haute montagne, à une semaine de vélo environ de la première boutique de cycles.
Heureusement, Maribel a bien pris les choses : « Ma mère disait que la seule chose grave c’est de perdre la vie. » Elle devait aller à Úbeda le lendemain pour des papiers. Nous l’y avons accompagnée et nous en avons profité pour acheter aussi des chaussures imperméables pour Toto, des grosses chaussettes et de nouveaux gants pour la miss.
Cette mésaventure nous a encore plus retardés mais, pour regarder les choses de façon positive, elle nous aura permis de nous reposer un peu, de s’équiper et de faire la rencontre de Maribel.
Maintenant nous allons attaquer le dernier tronçon du périple prévu. Comme le physique va un peu mieux, on peut envisager d’aller au bout de notre plan. Soit : suivre le Segura jusqu’à son embouchure dans la Méditerranée, au sud d’Alicante. Logiquement cela devrait descendre et les températures elles devraient remonter. Ici est annoncé pour demain des nuits sous zéro degré !
Lors de notre dernière note, on vous disait que l’on essaierait de suivre ce qui s’est passé à la COP 27 de Charm el-Cheikh. Voici une synthèse ici, une synthèse là et un édito.
En Espagne, personne ne nous en a parlé spontanément et nous n’avons eu aucune discussion dans les détails sur la conférence elle-même. Beaucoup de gens semblent préoccupés par la sécheresse qui touche le pays mais ne s’étendent pas trop sur la question. Comme en France, il est bien plus facile d’aborder des sujets comme l’inflation par exemple.
Venga ! On vous laisse, on a un nouveau fleuve à suivre.
Elena y Tomas