Premières lueurs du jour dans le Parc National de Doñana. Ce matin-là, nous sommes partis de Matalascañas après une très courte nuit. Nous avons roulé sur la plage dès 6 heures afin de profiter de la marée basse et ainsi être en mesure de prendre le bateau qui fait la navette sur le Guadalquivir jusqu’à Sanlúcar de Barrameda de l’autre côté. Sans cela, comme il n’y a pas de pont, nous aurions dû renoncer à voir l’embouchure du fleuve ou alors monter jusqu’à Séville dans un premier temps pour redescendre ensuite jusqu’ici. Soit bien 200 km, la blague ! Municipalité d’Almonte, province de Huelva, Andalousie. Espagne – 22 Octobre 2022.
Aujourd’hui, dimanche 23 octobre, commence notre traversée du pays pour rentrer à la maison. D’abord le long du Guadalquivir jusqu’à sa source, dans la Sierra de Cazorla, et puis ensuite on devrait rouler vers Murcia. Comme nous avons plus d’un mois de retard sur nos prévisions, on va essayer de mettre les bouchées doubles pour réaliser une belle « remontada » !
Rejoindre l’embouchure du fleuve à Sanlúcar de Barrameda ne fut pas une chose aisée, c’est le moins qu’on puisse dire. Il nous a fallu faire avec l’accueil des andalous toujours aussi “complicado” en nocturne que dans les autres provinces : interdiction de faire du camping sauvage, aucune solution ou presque de rechange, etc. Il fallait composer aussi avec le mauvais temps : averses, pluies, orages.
Et puis, il y a ces 30 km de plage qui furent une aventure en soi. Réveil à 5 heures du mat, départ dans la nuit vers 6 heures de la Playa del Coto à Matalascañas, seulement éclairés par le croissant de lune (car on ne voulait pas être vus par les « guarda parque » même si on nous a dit que cela serait toléré).
Sur le sable mouillé, essayer de rouler sans à coup et sans trop tourner le guidon, aux endroits les plus solides car avec le poids on s’enfonce, passer les bateaux abandonnés par les migrants et les narco-trafiquants, descendre et pousser les vélos dans la partie si justement appelée « Malandar », etc. Parvenus à Sanlúcar de Barrameda, « hyper centre de l’univers » (selon Ana qui nous a bien aidés ces dernières 36 heures), à un club nautique trouvé sur le chemin, nous nous sommes dépêchés d’arroser les vélos au jet d’eau, eau de mer et sable n’étant pas très conseillés pour eux.
Lorsque nous étions à proximité ou à l’intérieur du Parc national de Doñana, nous nous sommes efforcés de documenter l’extrême sécheresse de la zone humide. En septembre de cette année, nous avions lu dans la presse que la dernière lagune du parc était devenue sèche.
Par contre, nous n’avons pas vraiment tenté de refaire le même travail qu’en 2007 (comme par exemple documenter les puits illégaux) car les quelques contacts que nous avons pu avoir nous en ont dissuadés, pour des raisons de sécurité évidentes. Voici un article qui donne les éléments du contexte.
Venga, Vamonos ! Aujourd’hui, le long du fleuve, cela devrait être une piste pas toujours en bon état mais avec un bon vent dans le dos. Qu’il nous porte au moins jusqu’à Sévilla et plus encore, jusqu’à Córdoba au moins !
Abrazos y Suerte,
Elena y Tomas