De La Antilla

Du bateau, sur le fleuve Guadiana qui marque la séparation entre les deux pays. À l’horizon, Ayamonte, première ville espagnole vers laquelle notre embarcation se dirige. Frontière Portugal-Espagne – 14 Octobre 2022.

Ya estamos de nuevo a España ! Pour cela, il nous a fallu prendre un petit bateau afin de traverser le rio Guadiana, à Vila Real de Santo António, tout au sud du Portugal, dans la région de l’Algarve.

En ce qui concerne notre plan de dorénavant tracer la route en ligne droite, nous n’avons que moyennement réussi. Il y a du mieux mais avec quand même pas mal de rechutes. Là pour aller voir le barrage de Pomarão (voisin d’un ancien port d’où l’entreprise anglaise Masson & Barry emportait les minerais -or, cuivre, argent, nous a-t-on dit- qu’elle extrayait de la Mine São Domingos) près du Rio Guadiana puis revenir en arrière, ici pour photographier des plantations récentes d’avocats entre Odeleite et Tavira dans l’idée de faire un lien avec notre reportage au Chili, etc.

Nous garderons un bon souvenir du Portugal même si nous n’y avons pas fait beaucoup de rencontres. Par exemple, sur plus d’un mois dans le pays, nous n’avons été accueillis qu’une fois chez l’habitant (et encore.., nos hôtes avaient passé plus de 40 ans en France dont plusieurs au service des Rothschild !). Mais nous n’avons jamais connu de problèmes pour poser notre tente dans les villes ou villages. Les gens nous ont pris pour ce que nous sommes : des voyageurs. Et non des voleurs de poules ! Assez souvent, la solution proposée était d’aller voir (si ce n’était pas la mairie) « os bombeiros » (les pompiers) qu’on tient à saluer chaleureusement. Jamais ces derniers ne nous ont envoyés promener lorsque parfois nous nous y sommes pointés.

Même si cela n’est pas la même chose que d’être reçu par des habitants, des familles (car on ne partage pas la même intimité), on a pu se faire conseiller pour la route à prendre le lendemain ; et puis cela nous a permis de nous « refaire » après la traversée plutôt difficile de l’Espagne le long du Tage cet été. Maintenant, il va falloir qu’on se remobilise pour la suite du voyage.

Les Portugais sont plus calmes, un peu sur le même voltage que les Francais, pas du tout celui fréquemment expérimenté en Andalousie lors de nos précédents passages. Il y aura plus de prises de bec et plus de fous rires. Et aussi des nuits plus courtes. À nous de nous adapter, de se couler dans le flot andalou afin d’y vivre de nouvelles aventures.

Ce soir, pour faire comme un sas d’acclimatation nous sommes allés au camping qui, une première ! nous a fait payer pour les bicyclettes. À vrai dire, Toto était déjà passé par ici et il y avait vu des choses assez dures au cours d’un travail réalisé il y a une quinzaine d’années. II n’a pas trop voulu se confronter d’entrée aux mêmes situations, surtout quand le temps manque. Demain peut-être, sûrement.

Pour rappel, l’objectif des prochains jours est de rejoindre l’embouchure du fleuve Guadalquivir puis de le remonter jusqu’à sa source pour tenter de documenter au mieux la grande sécheresse que connaît la région.

Venga ! Hasta Luego ! (Premiers mots si connus que nous avons entendus lorsque nous avons posé le pied à Ayamonte).

Elena y Tomas