« Nacimiento del Tajo » Lieu symbolique de la naissance du Tage avec le Padre Tajo dont la barbe évoque une cascade. En réalité, le fleuve naîtrait un peu plus loin, de la Fuente García indique un panneau. Mais l’accès y est « privado » ; un particulier « qui élève des taureaux de corrida (ganado bravo) a clôturé le lieu » nous a-t-on dit à plusieurs reprises. Sierra de Albarracín, Aragón, Espagne – 30 Juillet 2022.
Ya está !
Nous sommes arrivés dans la Sierra de Albarracín. Ces statues (très laides !) sont le point de départ du voyage que nous avons projeté en Espagne. Pour y parvenir, nous avons dû gravir de nouveaux cols, appelés « puertos » dans le coin, comme celui d’hier : el Puerto de Las Banderas, de 3e catégorie, qui culmine à 1 562 m d’altitude.
Ici naît le fleuve Tage, « el Río Tajo », et notre idée est de le suivre autant que possible jusqu’à son embouchure à Lisbonne, au Portugal. Nous ne savons pas ce qui nous attend car apparemment il n’y a pas une « Route du Tage », comme la Via Rhôna (qui suit le Rhône) que nous avions empruntée un temps à la fin de notre Tour de France à vélo. Une fois là-bas, il ne nous restera plus qu’à revenir à la casa. Ce sera la deuxième partie du trajet, dans deux mois environ.
Hier, nous avons passé les 1 000 premiers kilomètres parcourus depuis notre départ le 3 juillet. Un peu plus de mille par mois, c’est globalement notre rythme de voyage habituel. Pas de chute, de crevaison à signaler, ni de douleurs tendineuses trop importantes ; par contre deux tiques, une paire de lunettes de soleil perdue et une autre cassée, un pantalon et une chemise déchirés et quelques bonnes photos dans notre besace on pense.
L’accueil en Espagne n’est pas au top pour l’instant, que ce soit en Catalogne ou en Aragon. Le camping sauvage y est interdit et sanctionné par une amende (de 300 euros paraît-il chez les Catalans). Et dans les villages, les gens ne se battent pas pour nous autoriser à poser notre tente sur un petit coin de leur parcelle. Dans la journée, ils sont très joviaux avec nous. Mais, quand vient le moment de nous arrêter (on ne peut pas faire du vélo jour et nuit !), les choses se corsent. Ce n’est pas tous les jours que l’on tombe sur des Señora Lola qui, en deux temps trois mouvements après un coup de fil au maire, a fait ouvrir « l’albergue » située dans une ancienne gare retapée « para descansarse bien » (pour que vous vous reposiez bien).
Au début, on pensait qu’il y aurait un problème à cause du Covid, mais non. Car dans la journée, il semble que tout le monde ou presque s’en cogne et ne prend aucune précautions avec nous. Ce serait plutôt lié à la culture, l’histoire, l’économie ou l’aménagement du territoire et le type de structure familiale ou le tout conjugué, ou quelque chose de cet ordre qui a fait dire à l’un de nos hôtes du soir : « Les Catalans sont fermés, ils n’ont rien compris ! ». Eux évoquent souvent un problème de confiance et la « basura » (les poubelles) que les campeurs laissent derrière.
On a quand même fait de très bonnes rencontres durant ce premier mois de voyage et il se peut que cela soit plus simple en descendant au sud, à commencer par la prochaine région : Castilla-La Mancha.
Ah ! Jim, notre webmaster, a mis sur le site le reportage principal de la COP26 de Glasgow. Ça représente beaucoup de boulot pour nous ainsi que pour lui, car mettre en ligne autant d’images et de texte ne se fait pas en deux clics de souris. Alors, encore et toujours, un grand Merci à lui. Le mieux, si vous pouvez, c’est de le regarder sur un écran d’ordinateur (même si nous avons fait le nécessaire pour que l’ensemble de notre travail puisse être visible sur un téléphone portable). Inutile de dire qu’avec les canicules, incendies et autres fléaux provoqués par le changement climatique, ce reportage est fortement d’actualité. Deux autres petites galeries de Glasgow viendront, après que Jim aura pris quelques vacances bien méritées.
Bon visionnage et Hasta luego !
Hélène et Thomas
P.S : Ce message a été écrit le 29 juillet mais sera mis en ligne plus tard par Jim, faute de réseau en haute montagne.