De Düsseldorf

– Hélène, au pied de la statue Germania, devant le point de vue sur le Rhin à Rüdesheim. Hesse. Allemagne – 18 Septembre 2025.

– Vue sur la jonction de la Moselle avec le Rhin à Coblence. Rhénanie-Palatinat. Allemagne – 21 Septembre 2025.

Hallo,

Dans notre dernier post, nous évoquions notre tente qui présente quelques signes de fatigue au niveau des fermetures éclair. Elle date de notre voyage au Chili en 2020. À cette même époque, nous avions acheté de seconde main un appareil photo tropicalisé (résistant à l’humidité). Car si la pandémie du Covid-19 ne nous avait pas stoppés net en Bolivie, nous étions bien partis pour documenter une partie de l’Amazonie brésilienne. 

Aujourd’hui, notre valeureuse tente continue toujours à nous accompagner mais ce n’est plus le cas du boîtier de notre appareil photo. Sans prévenir, ils nous a lâchés le samedi 18 alors que nous finissions de parcourir la partie appelée « le Rhin romantique » du fleuve. 

Était-ce dû à l’influence de la Loreley ? Déjà en quittant les environs de la statue du Niederwalddenkmal (Germania) qui commémore la fondation de l’Empire allemand, après la guerre franco-prussienne en 1870-1871, Thomas avait oublié un de ses objectifs chez notre hôte. Une première !

Nous avions pourtant tout fait pour éviter cette côte raide (d’où la présence de cabines téléphériques) qui mène au Mémorial. Nous avions essayé de rester sur les hauteurs en enchaînant sur le Cloître de Sainte Hildegarde après avoir grimpé jusqu’au Château de Johannisberg (producteur uniquement du vin Riesling), au dessus de Geisenheim. 

Après la nuit passée dans un centre équestre, chez l’adorable Marianne, nous avons dévalé avec grand plaisir cette pente à 15%. Et une fois dans Rüdesheim, au moment de cadrer les façades historiques des maisons et de l’église Saint Jacques, nous nous sommes rendus compte qu’il manquait une optique dans la sacoche photo. 

Toto toujours vaillant s’apprête à décrocher ses sacoches du vélo pour rattaquer la côte plus léger. Hélène (beaucoup plus rétive aux montées depuis les escalades alpines jusqu’aux glaciers) se rappelle que notre hôte nous avait parlé d’une sortie en ville vers 11 heures. Vite l’appeler avant qu’elle ne descende afin qu’elle prenne avec elle l’objectif oublié. Bingo ! Et fin heureuse de l’histoire. 

Et une autre se profile ! Tout s’est cependant bien passé avec Dame Loreley. Nous avons commencé par saluer sa statuette dorée sur le rocher surplombant le Rhin puis photographié sa grande statue avec son peigne au pied du rocher. 

Le soir venu, alors que nous voulons visionner la récolte de la journée, l’appareil clignote et ne nous montre rien. Panique à bord ! Heureusement les photos sont bien enregistrées sur la carte mémoire et nous les sauvegardons avec l’ordinateur comme d’habitude sur deux disques durs externes. Mais quid de la caméra ? Et demain c’est dimanche, aucune possibilité de résoudre notre problème. 

Le Rhin romantique est une partie resserrée du fleuve, encaissée dans la vallée. Et là vraiment, à part lui, les routes, les voies ferrées, les maisons au bord et les vignes à flanc de côteaux, il nous est difficile de trouver une ferme où poser notre tente. Nous atterrissons donc au camping où nos voisins Andrea et Martin, non informés de notre situation, nous consolent toutefois en nous offrant une assiette de raisins, une autre de tomates-cerises (de leur jardin !) ainsi qu’une boîte de chocolats toffee. Ils nous aident aussi pour recharger nos batteries (téléphone, ordi, lampe torche, etc.).

La journée du lendemain est longue et difficile avec la tentative de faire des photos à Coblence avec le smartphone sous la pluie. Nous ne sommes plus très loin de Bonn mais Daniel (notre hôte du soir avec sa très sympathique famille) nous conseille de nous arrêter d’abord à Andernach. Là est situé depuis des dizaines d’années le magasin photo d’un passionné.   

Karl, le gérant, procède à l’auscultation de l’appareil et nous confirme qu’il est « kaput ». Deux coups de téléphone passés à des confrères et il nous dirige vers Mayen où un boîtier devrait nous convenir. 

C’est à une trentaine de kilomètres à l’ouest du Rhin et nous avons une personne qui nous attend à Bonn ce soir (à 55 km au nord). Intérieurement, Hélène s’inquiète déjà de la présence de côtes sur le trajet, ne sommes-nous pas dans la région du Mont Eifel ?

Mais Jennik et Karl nous expédient : il y a un train qui relie les deux villes, le prochain part dans environ quinze minutes, ils peuvent nous garder les vélos et nous sommes dans la rue de la gare, ce qui signifie qu’elle n’est pas loin. 

Nous arrivons quand même à tourner une rue trop tôt et une fois sur place, l’attente se prolongeant au guichet, un employé se propose à nous aider pour l’achat des billets sur l’automate. 

Nous courons quai numéro 3. C’est bon ! Nous montons dans le wagon. Le trajet va durer une demi-heure. Karl nous a donné l’adresse du deuxième magasin photo. Il serait à 1,9 km de la gare. Il est déjà midi et Thomas compte sur une fermeture tardive, vers 12h15 voire 12h30, alors qu’au au pas de course nous nous dirigeons vers la boutique. 

Nous franchissons la porte à bout de souffle et Jannik sourit : pas de soucis, ça ne ferme pas tout de suite. Il est au courant de notre venue et nous propose un café. Nous préférons nous asseoir et récupérer, le temps qu’il finisse avec le client précédent. 

Ensuite, il nous montre l’appareil de substitution. Pour un prix correct, c’est exactement le même que le nôtre : un Fuji X-T2 à l’état presque neuf (c’est en fait le boîtier du studio). Le problème crucial que nous avions a été résolu en une heure ! 

Nous courons à nouveau pour attraper le train retour de 12h49 sinon il nous faudra attendre celui de 13h37. Mieux vaut attaquer le plus tôt possible notre trajet à vélo vers Bonn. 

C’est presque euphoriques que nous retrouvons Karl. Et nous inaugurons l’appareil en faisant le portrait de notre bienfaiteur. 

– Dans son magasin photo, Karl avec l’ancien boîtier « kaput » et le nouveau boîtier qui va le remplacer. Andernach. Mayen-Coblence. Rhénanie-Palatinat. Allemagne – 20 Septembre 2025.

Nous le remercions chaleureusement et il nous dit que trouver des solutions dépend aussi du client.

Nous avons eu beaucoup de chance cette fois-ci. Pour le prochain voyage l’an prochain (Italie, Pays baltes, Danube, autres ?), il serait bien de prévoir un boîtier de secours. Imaginons que nous ayons eu cette mésaventure au début, dans les Alpages suisses par exemple, cela aurait été sûrement une toute autre histoire…

Récapitulatif de ce que nous avons vu ces deux dernières semaines :

Centrale nucléaire de Biblis, entre Worms et Mayence

Vendanges à la machine dans les vignobles à la sortie de Guntersblum et dans les vignobles de Ludwigshöhe, juste après Guntersblum

À Oppenheim, l’église Sainte Catherine (Katharinenkirche), les rues avec leurs maisons à colombage, les ruines du château fort de Landskron

À Mayence, ville natale de Johannes Gutenberg, le musée qui est consacré à l’artisan imprimeur en chantier, la cathédrale Saint Martin en chantier, les locaux de BioNTech, le chantier du Campus de BioNTech, le petit bonhomme de la ZDF (la deuxième chaîne de télévision allemande) sur les feux tricolores des passages piétons 

À Rüdesheim, les historiques et très photogéniques Maison Klunkardshof et Maison Brömser, le Donjon de Boosenburg juste à droite du Château de Brömserburg

Entre Urfeld et Wessling, les cheminées des entreprises Schell et Evonik, qui tout comme BASF à Mannheim occupent d’immenses terrains 

À Cologne, les maisons en forme de grue (Kranehausen) à l’entrée de la ville, la Station de pompage de crue de Schönhauser dont les murs changent de couleur en fonction du niveau de l’eau, la cathédrale (Dom) et le pont Hohenzollern 

Le lendemain, le même pont avec des nouveaux mariés et les millions de cadenas accrochés par des amoureux, Kolumba : une autre réalisation de l’architecte suisse Peter Zumthor que nous avions découvert à Sumvitg (Bonjour Otto et Rosvita!) avec sa chapelle. Ici nous découvrons le musée et une nouvelle chapelle édifiés selon les mêmes principes minimalistes. 

À Köln, nous voyons aussi le NS DOK (Centre de documentation sur le nazisme), la Tour émettrice de télévision et télécommunications, la plus grande mosquée d’Allemagne

Les affiches des élections municipales 

La mine de lignite à ciel ouvert de Hambach vue de Terra Nova 1, le village abandonné de Manheim où se tient un festival de résistance et de défense des forêts de Hambach (Hambi) et de Sündi

Les centrales thermiques de Niederhauẞem, Neurath et Frimmersdorf 

Le parc industriel chimique de Dormagen 

La maison mère de Bayer à Leverkusen

That’s all folks !

Nous espérons vous écrire le prochain post de Rotterdam où pas loin se trouve l’embouchure du Rhin dans la mer du nord.

Une bonne quinzaine à vous,

Hélène et Thomas 

PS : – Une émission radiophonique qui fait le point de la situation sur la lutte contre le changement climatique dix ans après les accords de Paris. Puis, une autre avec le philosophe Pierre Charbonnier sur l’enjeu de créer une « coalition climat ».

– Pour ceux qui nous demandent pourquoi, depuis la brève période Visa – Sipa, nous ne participons plus à des expos et ne cherchons pas à être publiés. Voici une partie de la réponse que nous donnons parfois.