De Glasgow !

Comme nous a dit une fois le grand Chef, l’ami de Rabat qui nous a beaucoup aidés durant la Cop 22 à Marrakech puis pour le périple de plus de deux mois dans le pays qui a suivi (cf le reportage « Le Maroc après la Cop » dont nous sommes plutôt fiers avec le recul) : « Ici on pense que le voyage est une partie de l’enfer. » Bien sûr, nous n’irons pas jusque-là pour qualifier le trajet qui nous a conduits de notre Home Sweet Home chez notre « super host » mexicaine de Glasgow, mais quand même !

Le ou la Covid, comme vous voulez, complique bien les choses et nous amène à penser nos vies en mode dégradé, si l’épidémie se chronicise, et surtout du fait de notre impréparation au changement climatique et aux effets de ses dérèglements qui nous frappent déjà. Complications administratives en tous genres (on a vu de braves touristes -avec carrément une chemise à élastique initialement étiquetée CAF- stressés comme jamais de ne pas avoir bien rempli toutes les cases) ; injonctions sanitaires incessantes et débilitantes (à l’aéroport de Manchester nous avons eu droit, tous les quart d’heure et jour et nuit, à un message vocal indiquant le port du masque obligatoire) ; contrôles policiers plus ou moins marqués (faits peut-être pour « encourager » les gens qui n’ont pas les moyens ou l’envie de voyager avec standing ou « All inclusive », à rester dans leurs terriers s’ils en ont un) ; exaspération voire agressivité de tous envers tous et misère humaine à tous les étages.

Des trains qui nous ont amenés à l’aéroport (hé oui n’est pas Greta qui veut ! Y aller totalement par le rail voire en bateau aurait été pour nous de la folie du point de vue de nos finances), aux aérogares où nous avons bien passé plus de 20 heures en transit, puis à la gare routière (déprimante comme toutes) et enfin dans le bus, nous avons pris sur nous ! Annulation, retards, inconfort, applications et plateformes informatiques pour faire les réservations qui te rendent dingue, car apparemment il n’y a plus (ou presque !) un guichet d’ouvert en UK, traitements sans égard réservés aux plus fragiles comme les sans-papiers.

Après une bonne nuit de repos au chaud sous de moelleuses couvertures violettes et un petit déj fenêtres ouvertes (notre hôte fait comme cela, épidémie oblige), nous allons voir comment expédier à qui de droit les autotests nasaux-pharyngés à Jour + 2 (par rapport à notre entrée dans le pays) que nous nous sommes infligés ce matin pour ne pas avoir de gros soucis avec les autorités. Ensuite, si mission accomplie avec succès, nous irons peut-être dans le centre-ville humer l’ambiance.

Malgré le ton geignard de ce petit post, l’énergie est là et nous allons faire notre possible pour documenter au mieux la COP. Après on imagine que vous n’apprécieriez pas trop que l’on joue à chaque fois aux ravis de la crèche ! Mais c’est vrai qu’aujourd’hui nous sommes excédés par tous les obstacles coûteux en temps et en argent auxquels tu dois faire face si tu veux circuler (du moins au Royaume Uni) et dont Billie (cf post précédent) n’a probablement pas la moindre idée. Il est loin le temps où au poste-frontière on regardait à peine ton passeport et même on t’invitait à boire le thé !

Sur le chemin pour faire les courses à un kilomètre, nous avons pris notre première douche écossaise. En plus du beurre de cacahuète et autre marmelade à l’orange la miss a craqué et a acheté des bottes en caoutchouc noires. Thomas a décidé d’adopter le comportement stoïque des autochtones (même pas froid, même pas mouillé !). On verra s’il va tenir…

Demain on pense aller traîner au SEC (Scottish Event Campus) où se tiendra la COP. Mais s’il tombe à nouveau des cordes peut-être qu’on se rabattra sur le musée de l’automobile.

D’autres nouvelles dans quelques jours sauf si le temps s’accélère et que l’on ne sache plus où donner de la tête tellement il se passe des choses, comme à la COP de Paris.

Bien à vous !
Helen and Tom Mac Chasssaing !

Documents que nous avons consultés durant notre voyage qui pourrait vous intéresser :

-Les prix des logements explosent à Glasgow pour les personnes qui viennent à la COP.
-Plus d’argent pour se protéger des migrants que pour aider « les pays pauvres » à s’adapter aux dérèglements climatiques .
– L’Onu déplore un nouveau record d’émissions de gaz à effet de serre malgré un arrêt d’activité dû à la pandémie.
-Suite de notre post « UICN à Marseille » concernant les actualités sur les chasses aux oiseaux.
– Enfin si vous avez un moment lire l’attaque en règle (et sans nuances ?) de Bruno Latour par Frédéric Lordon. À lire ici et là.
(Même si avec Jim nous sommes des lecteurs de Latour, nous pensons que la critique n’est pas inutile.)

(Liens consultés le 26 Octobre 2021)