– Commerçant dans un magasin de fromages de Gouda. Gouda. Pays-Bas – 14 Octobre 2025.
– Pesée du fromage au fronton du bâtiment des poids publics devenu Musée du fromage. Gouda. Pays-Bas – 14 Octobre 2025.
Hoi,
Nous sommes à Rotterdam, donc pas loin de l’embouchure du Rhin dans la mer du Nord. Voilà la grande nouvelle de cette petite note. Cela signifie que l’on va bientôt débuter notre retour dans le sud de la France.
Dans un premier temps, nous descendrons la Meuse (qui se jette dans le Rhin à Rotterdam) jusqu’à sa source en France (en Haute-Marne pour être plus précis). Et ensuite, sûrement qu’on prendra le chemin le plus court pour rentrer à la maison.
Pour l’instant, on est à 4 000 km au compteur depuis notre départ le 3 juillet ; on risque de terminer la boucle autour des 5 500 bornes.
La situation politique dans l’hexagone (que nous suivons une fois par jour, par manque de temps et pour ne pas s’aliéner) continue de nous inquiéter. Ici, un édito pour les amis étrangers francophones qui résume les années que le pays vient de vivre sur le plan politique.
Il y a aussi cet autre édito après la composition du gouvernement Lecornu 2 (et avant la déclaration de politique générale du premier ministre dont nous ne connaissons pas encore la teneur). Et enfin un entretien avec l’historien, Johann Chapoutot qui établit des liens entre notre temps présent et la fin de la république de Weimar. Espérons qu’il ait tort !
Traverser encore une fois la France devrait nous permettre de prendre un peu la mesure de ce qui s’y passe. Nous y continuerons ainsi notre suivi photographique de l’extrême droite entamé il y a plus d’une décennie maintenant.
Ces 15 derniers jours se sont bien déroulés. Les temps forts furent les 2 ou 3 jours passés dans les environs de Düsseldorf où, grâce à l’enthousiaste Stefan, nous avons pu documenter dans de très bonnes conditions cette région fortement industrielle (Duisburg et un peu de la vallée de la Ruhr). Et puis il y a aussi le temps passé sur le campus de l’université de Wageningen dans la Food Valley (merci Floris !).
Pour terminer cette note plus courte que d’habitude (car nous préférons profiter le plus possible de notre temps pour découvrir Rotterdam), nous vous parlerons un peu de la pratique du vélo dans ce pays.

De nombreux cyclistes rencontrés jusque là nous en ont parlé avec une certaine admiration. C’est vrai que c’est tout à fait impressionnant. Les infrastructures bien sûr mais aussi l’état d’esprit.
Ici, on fait du vélo comme on respire. Habillés normalement et sans casque, des tout petits aux enfants qui se rendent à l’école, les aller retour au travail parfois à plus de 20 kilomètres et les anciens qui ont des moyennes de 18 km/h même sans vélo électrique.
Ils sont très cordiaux. Personne ne s’énerve à la première occasion, personne non plus ne fait ostensiblement le malin ou la maline avec son vélo. Beaucoup de sourires, de signes et de regards mutuels pour assurer une bonne fluidité sur les pistes cyclables très fréquentées. Nous avons constaté également des relations plutôt pacifiées entre les cyclistes, les piétons et les automobilistes.
Une bonne quinzaine à vous !
Dag !
Hélène et Thomas
Petit récapitulatif de ce que nous avons vu ces 15 derniers jours :
À Düsseldorf, les buildings de l’architecte Gerih à Neuer Zollhof, des moines bouddhistes thaïlandais dans le quartier de Medienhafen, le quartier japonais (Little Tokyo), le quartier chic, des pavés recouverts d’une plaque de laiton (Stolpersteine) placées devant le dernier domicile des victimes juives du nazisme, une sculpture de l’époque du national-socialisme dans le Nordpark, lieu où s’est tenue la Reichsausstellung Schaffendes Volk (Grande Exposition du Reich « Peuple au travail ») en 1937
La confluence du Rhin et de la Ruhr signalée par un grand rectangle orange, AKM (Hüttenwerke Krupp Mannesmann GmbH), la plus grande aciérie d’Europe, la maison mère Tyssenkrupp Steel Europe AG à Bruckhausen, la tente du piquet de grève et les banderoles laissées devant et sur les grilles de l’entrée (Porte 1) de Thyssenkrupp depuis les manifestations d’il y a 3-4 mois, une centrale électrique (Heizkraftwerke), la Brasserie de bière König, vue de l’autre côté du Rhin une tour de refroidissement avec des jets de 20 tonnes de vapeur lorsque le coke est refroidi d’un coup, les Kiosk (toute petite boutique tous les kilomètres), le centre d’art moderne et contemporain (MKM Küppersmühle) à Duisburg
La « Montagne Magique » Tiger & Turtle devant la centrale thermique de Duisburg-Huckingen à Hüttenheim
Le Complexe industriel de la Mine de Charbon, Zeche Zollverein, transformée en parc et musée à Esse. Auparavant ici, on extrayait le charbon, on le triait, on le transformait en coke et puis on le transportait vers les usines. Aujourd’hui tout comme au Royaume-Uni, les gens viennent s’y promener et y faire leurs photos de mariage par exemple.
La Mine de Sel de Borth
Un dragon couché au pied du Moulin de Xanten, ville du Musée de Siegfried consacré aux légendes de Niebelunge, le plus grand centre archéologique d’Allemagne, des centres d’accueil pour les réfugiés à Xanten toujours
La jonction du Rhin avec le canal de Pannerden et avec un bateau-station de ravitaillement en fuel et lubrifiants pour les navires. En train de faire le plein à ce moment-là, un bateau chargé de charbon et baptisé Obélix. C’est à partir d’ici que le fleuve change de nom et devient le Nederrijn ou Rhin inférieur.
Sculpture d’un mammouth sur la digue à l’entrée d’un double tunnel ferroviaire avant Arnhem
La Food Valley avec son campus de Wageningen. Nous y voyons le « Welcome Campus Center » qui héberge le hub des startup, une expérience de Circling farm avec son concepteur, et Nergenta avec son centre expérimental où l’on étudie la croissance des algues et leurs possibles utilisations.
À Nimègue, Velorama, le Musée national du vélo, Jonkerbos, le cimetière militaire de la seconde guerre mondiale, la vue sur le Spiegelwaal (miroir du Waal, autre nom du Rhin), Het Masker, un rappel de la présence romaine avec cette sculpture d’après un casque retrouvé
Culture de la fraise sous serre dans le « Verger de la Hollande »
À Amerongen, le Château, le Moulin qui fonctionne toujours (tenu par des volontaires), le Musée du Tabac et les séchoirs à tabac à la sortie de la ville
À Leersum, le Manoir de Zuylestein et son potager du XVIIe siècle où nous apprenons que l’appellation de jardin à l’anglaise provient du jardin à l’hollandaise, lui-même venant du jardin à la française qui s’est inspiré du jardin à l’italienne, la digue de Leke avec des travaux en contrebas
Le château de Duurstede, le moulin perché sur le rempart, et le Kromme Rijn se joignant au Leke (nouveau nom du Rhin) à Wijk bij Duurstede
Une écluse et une infrastructure qui nous rappelle la Falkirk Wheel en Écosse signale l’usine à eau potable
La statue d’Anne Frank, la jeune fille juive qui avait tenu un journal alors qu’elle était cachée pendant la guerre, l’ancien canal (Oudegracht) qui traverse la ville et la jonction du canal Amsterdam-Rhin avec le canal de Leke (à Plofsluis), le plus grand parking à vélo du monde à Utrecht
Une des rues de Gouda où l’eau des canaux est presque au niveau des roues de voitures car la ville est l’une des plus basses des Pays-Bas.
Westergouwe, toujours à Gouda, des terrains agricoles où le gouvernement a autorisé la construction de 4 000 maisons (toutes déjà vendues) pour faire face au manque de logements. Elles ont une très bonne isolation et utilisent la géothermie.
Le point le plus bas des Pays-Bas : 6,74 mètres en dessous du niveau de la mer, à Gouda
That’s all Folks! On doit bien avoir oublié des choses mais à notre retour, les photos seront là pour nous les rappeler.