
Une fois arrivés à Lisbonne en octobre 2022, après avoir suivi le Tage de sa source à son embouchure, nous avions deux possibilités pour rejoindre le fleuve Guadalquivir en Andalousie. La première aurait été de longer la côte atlantique (pour documenter le Portugal « moderne » et l’agriculture intensive) et la seconde de passer par le centre du pays, décrit comme plus authentique.
Comme nous avions pris déjà beaucoup de retard dans le voyage, nous avons opté pour l’option deux, plus courte et qui avait aussi l’avantage de ne pas nous éloigner de notre sujet : la péninsule ibérique qui endure la pire sécheresse vue depuis au moins 1200 ans, selon une étude.1
À l’embouchure du Guadalquivir se trouve le grand parc national de Doñana. Ce parc créé en 1969 s’étend sur plus de 54 000 hectares, dont l’une des plus grandes zones humides d’Europe, une étape importante sur le chemin des oiseaux migrateurs entre l’Europe et l’Afrique. Deux espèces menacées y vivent : le lynx pardelle et l’aigle ibérique.
Lors d’un premier voyage en 2007 (pour faire un reportage sur la production de fraises tout autour du parc), nous avions documenté les problématiques environnementales comme la pollution dues aux produits « phytosanitaires » et l’assèchement de la zone humide du fait de tous les puits illégaux. Cette fois-ci, nous n’avons pas cherché à photographier à nouveau ces puits illégaux (trop dangereux de s’y rendre nous a-t-on dit, du fait d’un climat de tension extrême).2
Nous n’avons pas non plus essayé de documenter le travail dans les exploitations, ni même la vie des travailleurs agricoles vu que nous l’avions déjà fait et qu’il nous serait difficile de faire mieux ! À Lepe toutefois, nous avons fait quelques photos ; malheureusement la situation sur place n’a pas changé et les images sont l’identiques à celles réalisées plus d’une décennie auparavant.
Durant les deux ou trois jours sur place, nous avons plutôt tenté de rendre compte de la sécheresse dramatique dont souffre le Parc national Doñana. Celui-ci venait de voir sa dernière lagune d’eau douce (la Santa Olalla) s’assécher, d’après une information dans la presse du 3 septembre 2022.3
1 https://www.letemps.ch/sciences/environnement/peninsule-iberique-souffre-dune-aridite-precedent-plus-dun-millenaire?srsltid=AfmBOooh38FV3BmCmtbIBw5FkLCKuGZp3PZtSTcJLRr8P3YKrTNpWXGh
2 https://www.lexpress.fr/monde/puits-illegaux-et-marais-en-peril-en-espagne-les-fraises-de-la-discorde_2174208.html
3 https://www.lesoir.be/463282/article/2022-09-03/lune-des-plus-grandes-zones-humides-deurope-est-sec
(consultés le 28 avril 2024)