Panneau du « Gouvernement d’Aragon et de la Fédération aragonaise de pêche et de pêche au lancer » (apparemment très prisée des pêcheurs allemands qui sont légion ici). Il indique : « Mer d’Aragon – Terrain de pêche sportive ». Cachant le A, le visage du Che sur l’autocollant d’un « extraordinaire » club de football allemand. À la tête du barrage de Mequinenza. Province de Saragosse, Aragon. Espagne – 8 Octobre 2023.Posté par Hélène et Thomas, 2023-10-08
Holà,
Vamos a la playa… (Allons à la plage) …mais pas vraiment ! Nous on a encore une quarantaine de kilomètres à vélo à faire sous le cagnard si on veut atteindre Caspe ce soir.
Tout à l’heure, quand on a demandé à un bar de remplir l’une de nos gourdes (la fontaine ne marchait pas dans cette étrange bourgade de Mequinenza où tout semble tourner autour de la pêche) la serveuse nous a confirmé que d’ici à Caspe il y aurait des côtes à gravir et, que surtout, on ne trouverait sur le chemin ni maison, ni station service.
Du coup bien sûr, on n’a pas le temps de pratiquer le farniente ! Et puis c’est dimanche, alors on ne va pas non plus trop écrire.
Juste vous raconter que dans le même bar, un vieux accoudé au comptoir nous a indiqué que comme nous suivions le fleuve Èbre, il n’y avait pas de problème pour avoir de l’eau. Il suffisait, par exemple, de se servir dans la réserve du barrage de Mequinenza à la sortie de la cité. Quand nous rétorquons que l’eau du robinet, elle, a quand même été traitée, lui et la serveuse sont d’accord pour affirmer : « poco » c’est à dire « à peine » selon eux. Difficile à croire étant donné le goût qu’elle a et les sacs de chlore que nous avons vus déverser dans les réservoirs qui alimentent les agglomérations. Gloups !
Et puis Plouf ! au pied de la forteresse qui domine la jonction de l’affluent Sègre avec l’Èbre : de la pêche au gros !
Lorsque nous passons, un bruit de grelots, de l’agitation, des grands mouvements de bras. Un des pêcheurs du petit groupe d’Anglais « du ghetto de Londres » encouragé par des Espagnols, bataille depuis 20 minutes pour sortir un silure de 1,91 m de l’eau. Il lui faudra encore 10 minutes supplémentaires avant de pouvoir poser triomphalement devant la prise qu’il remet ensuite à l’eau. « C’est juste pour le plaisir du sport» nous disent-ils.
Les panneaux « Mar de Aragón – Coto deportivo de pesca » (Mer d’Aragon – Terrain de pêche sportive) n’en finissent d’ailleurs pas de se succéder au bord de la route. La Mer d’Aragon est l’autre nom donné à la seule retenue d’eau du barrage de Mequinenza, d’une superficie de presque 8 000 km2.
L’an dernier, en suivant le fleuve Tage, nous avions vu la Mer de Castille, constituée, elle, de l’ensemble des barrages de Almoguera, Bolarque, Buendía, Entrepeñas, Estremera y Zorita. Depuis, des barrages on en a vu « un montón » (énormément) que ce soit en Espagne ou au Portugal.
Il y a peu, en Catalogne nous avons fait un détour pour voir celui de Sau, largement médiatisé car, du fait de la sécheresse qui touche la péninsule ibérique, l’église de Sant Romà souvent submergée par les eaux est réapparue.
Aujourd’hui est encore une journée bien chaude avec plus de 30 degrés.
Venga ! Vamonos !
Hasta Luego !
Elena y Tomas
PS : Notre carrière de pèlerins s’est achevée aussi rapidement qu’elle avait commencé. Soit les lieux sont soit-disant pleins (bien que nous n’ayons croisé aucun autre pèlerin) ou fermés le dimanche, soit transformés en refuges de luxe à 50 euros la nuit. Heureusement, nous avons continué à faire des bonnes rencontres, comme encore hier soir.