Voyage, voyage !

– Hélène parmi les lacs de montagne, lors de la lente ascension nous menant de Tabay au Pico Bolivar qui culmine à 4 978 m d’altitude. Non loin de Mérida. État de Mérida. Venezuela – 1999.
– Départ de Miami, la Miss le premier jour de voyage à vélo. Elle attend que le pont mobile redescende à l’horizontale pour continuer à avancer. Miami, Floride. USA – 2000.

Bonjour,

Il y a quinze jours, dans ce blog, nous vous avions raconté à gros traits nos débuts dans la pratique photographique. Aujourd’hui, pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, nous allons vous conter nos premiers tours de pédales en tant que voyageurs à vélo.

Là aussi, il faut remonter à la fin du siècle précédent : nous étions allés au Venezuela rendre visite à Thierry, un grand ami belge de la Miss qui travaillait là-bas. Pendant 3 mois environ, nous avons sillonné ce pays d’Amérique latine.

Parmi les sommets de ce voyage, en dehors des bons moments passés avec nos amis et nos rencontres, il y a deux ascensions : La Travesia jusqu’au Pico Bolivar, dans le prolongement de la cordillère des Andes et puis celle -évidemment- du Mont Roraima, un tepuy magique à la frontière avec le Brésil et le Guyana. Ces deux expéditions nous avaient demandé à chaque fois une semaine de marche complète en totale autonomie de nourriture.

Par contre, il nous fut pénible de dépendre de bus et occasionnellement de taxis pour nos déplacements. Passer des nuits à attendre des correspondances dans des gares routières ou ne pas pouvoir s’arrêter quand nous le souhaitions a fini par nous saouler.

Près d’un lac dans la région de los Llanos où nous étions en rade, on s’est dit que ça suffisait les galères avec les autocars (qui par ailleurs nous revenaient cher à la longue). Nous allions suivre l’exemple de notre mentor Thierry.

Avant de s’installer à Mérida pour un temps (au nord du Venezuela), il avait parcouru à bicyclette le continent américain, de l’Alaska à la Terre de Feu. On ne pouvait rêver meilleur coach.

D’abord, il nous a déconseillé d’acheter des vélos ici. À cette époque, nous n’aurions pas trouvé, même à Caracas ou alors à des prix exorbitants (car ils étaient importés des USA).

Mieux valait prendre un avion pas cher pour Miami, y acheter les vélos et puis revenir avec chercher « de nouvelles instructions ». La Floride ayant l’avantage d’être plate, rien de mieux pour commencer avant de rouler vers le Mexique.

Nous avons donc vendu nos sacs à dos pour financer le saut au dessus de la Mer des Caraïbes. C’est ainsi que nous avons acheté nos montures dans un magasin de cycles cubain : le bien nommé « Bikes to Go ». Voilà, nous étions fin prêts pour entamer notre carrière de cyclistes !

Au départ, on était très stressés quant au spot à trouver le soir pour notre tente (d’autant plus que nous traversions des zones d’habitation très riches comme Palm Beach par exemple). Et puis rapidement on s’est détendus, constatant qu’une phrase du coach se vérifiait toujours : « Ne vous inquiétez pas. La bonne personne existe, il vous suffit de la trouver. »

À Daytona Beach, nous sommes entrés en ville en même temps que des milliers de motards, venus là pour la célèbre Daytona Beach Bike Week. Aux feux rouges, c’était amusant de remarquer les regards en coin des bikers (souvent en Harley Davidson) sur nos toutes nouvelles cyclo-acquisitions.

Malheureusement, après avoir parcouru nos premiers mille kilomètres, nous avons été contraints de nous arrêter à Tallahassee (capitale de la Floride). Un décès dans la famille nous ramena au pays.

Par la suite, il fut un temps question de revenir là où nous nous étions arrêtés et puis finalement, en 2001, nous sommes repartis de la maison en mettant le cap vers l’Inde.

Dans deux semaines, on compte reprendre la route (avec un des deux vélos achetés alors à Miami !). Cap au nord cette fois, pour le Royaume-Uni. Ce sera la deuxième étape du tour d’Europe que l’on ambitionne de faire.

Toutes les photos de la première étape dans la péninsule ibérique sont désormais triées et légendées. Après notre retour, vers le mois de novembre, vous les découvrirez avec le nouveau site, actuellement en préparation avec l’ami Jim.

De nos jours, il existe de nombreux récits de cyclistes qui ont fait le tour du monde. Même si nous n’en avons lu qu’un, nous n’avons pas peur d’affirmer que nous avons lu le meilleur chez Thierry au Venezuela !

C’est celui des Hervé : Claude et Françoise partis dans les années 80 pour un voyage de trois ans, qui dura 14 années au final. Au bout de 7, ils ont eu une petite fille et ont continué leur périple avec elle.

Nous venons de commander leur livre car on sera contents de le relire. Son titre : « Le Tour du Monde à Vélo ».

Bonne quinzaine à vous !

Hélène et Thomas

PS : À la radio, on a écouté récemment 4 émissions sur le voyage à travers la littérature, de Homère à Jean-Paul Sartre.

Ulysse a-t-il fait un beau voyage ?
Baudelaire, Segalen, Michaux : les voyages intérieurs
Exotisme, orientalisme, poncifs et condescendance
Voyager sans rien voir