C’est à la sortie de Vallenar que nous avons entendu parler pour la première fois de la solution de l’hydroponie pour cultiver dans le désert d’Atacama, le désert le plus aride du monde. L'hydroponie est une technique de culture sans terre, sur un substrat inerte minéral ou végétal, irriguée avec une préparation contenant des nutriments. Notre hôte Omar Turres, en nous faisant visiter sa ferme hydroponique expérimentale (voir le reportage "Le Chili après la COP"), nous a parlé de cette coopérative qui produit des légumes et des fruits hors sol grâce à de l’eau désalinisée, à la périphérie d'Antofagasta.
Nous nous y sommes présentés un samedi matin et la chance a fait que c’est justement les matins du week-end que la coopérative de l’Association d'Agriculture de Altos La Portada (AGRALPA) vend sa production sur place à la clientèle. En plus de faire des photos, nous avons pu visiter deux des structures, une fois avec Walker, un technicien agricole bolivien et une autre avec Dolores Jiménez, présidente de la coopérative qui a répondu à nos questions et nous a permis de dormir dans la salle de réunion de l’association. Le lendemain nous sommes partis à Mejillones à une quarantaine de kilomètres, documenter un peu une autre zone dite « sacrifiée » (voir là encore le reportage "Le Chili après la COP"), avant de revenir le jour suivant pour photographier l’usine de dessalement de la ville d'Antofagasta qui fournit l’eau à ce projet hydroponique.
L'usine de désalinisation fait partie de l'entreprise Aguas Antofagasta qui appartient au groupe epm (Entreprises Publiques de Medellín), une entreprise d'État de Colombie. Elle utilise la technique d'osmose inversée parfois appelée hyperfiltration pour purifier l'eau. Il s'agit d'un procédé membranaire : des membranes semi-perméables permettent d'extraire l'eau douce de l'eau salée grâce à une forte pression. Après avoir été filtrée puis désalinisée, il faut reminéraliser l'eau avant de la livrer à la ville. Dans d'autres filtres de reminéralisaton, elle est rechargée en hypochlorite de sodium, en hydroxyde de calcium et en florure de sodium. Durant la visite nous apprenons qu'Antofagasta est approvisionnée en eau à 80% par l'usine de désalinisation et à 17,5% par l'eau de la Cordillère et que Mejillones d'où nous arrivons est la seule ville du Chili approvisionnée à 100% en eau désalinisée.
Plus tard nous lirons dans la presse qu'une usine de dessalement est une grosse consommatrice d’énergie et que lorsqu'elle produit 1 litre d'eau douce elle rejette 1,5 litre de saumure ; cette concentration en sel bouleverse les écosystèmes et accroît la température des eaux. Cette technologie qui apparaît comme une réponse à la baisse des ressources hydriques a donc un impact environnemental.
Pour aller plus loin sur le sujet vous pouvez lire ces articles :
https://www.geo.fr/environnement/chili-faire-pousser-des-legumes-dans-le-desert-le-plus-aride-du-monde-195023
http://www.indap.gob.cl/noticias/detalle/2016/12/20/altos-la-portada-ganándole-al-desierto-con-la-ayuda-del-mar
https://www.la-croix.com/Economie/Monde/usines-dessalement-produisent-saumure-deau-douce-2019-01-16-1200995863
https://www.partagedeseaux.info/Enjeux-environnementaux-et-economiques-du-dessalement-de-l-eau
(Tous ces liens ont été consultés le 24 mars 2021)
C’est à la sortie de Vallenar que nous avons entendu parler pour la première fois de la solution de l’hydroponie pour cultiver dans le désert d’Atacama, le désert le plus aride du monde. L'hydroponie est une technique de culture sans terre, sur un substrat inerte minéral ou végétal, irriguée avec une préparation contenant des nutriments. Notre hôte Omar Turres, en nous faisant visiter sa ferme hydroponique expérimentale (voir le reportage "Le Chili après la COP"), nous a parlé de cette coopérative qui produit des légumes et des fruits hors sol grâce à de l’eau désalinisée, à la périphérie d'Antofagasta.
Nous nous y sommes présentés un samedi matin et la chance a fait que c’est justement les matins du week-end que la coopérative de l’Association d'Agriculture de Altos La Portada (AGRALPA) vend sa production sur place à la clientèle. En plus de faire des photos, nous avons pu visiter deux des structures, une fois avec Walker, un technicien agricole bolivien et une autre avec Dolores Jiménez, présidente de la coopérative qui a répondu à nos questions et nous a permis de dormir dans la salle de réunion de l’association. Le lendemain nous sommes partis à Mejillones à une quarantaine de kilomètres, documenter un peu une autre zone dite « sacrifiée » (voir là encore le reportage "Le Chili après la COP"), avant de revenir le jour suivant pour photographier l’usine de dessalement de la ville d'Antofagasta qui fournit l’eau à ce projet hydroponique.