Samedi 6 novembre 2021, Marche mondiale pour le Climat à Glasgow, au Royaume-Uni.
Elle a été précédée le 5 par la Marche des jeunes de "Youth for Climate" (la Jeunesse pour le Climat). Organisée par Fridays for Future* Scotland, elle a été rejointe par de jeunes grévistes scolaires du monde entier et de nombreux activistes du "Global South" (Sud de la planète). Fridays for Future ou FFF, aussi nommé Youth for Climate est le mouvement mondial des grévistes scolaires pour le climat.
Les deux manifestations qui réclament de vraies actions contre le changement climatique et ses dérèglements, et aussi une justice climatique veulent faire pression sur la 26ème COP (Convention des parties qui réunit les états signataires d'une convention des Nations unies sur les changements climatiques). Ce sommet se tient dans la ville écossaise avec 196 pays présents, et 40 000 participants.
Le vendredi 5 novembre donc, tout près de l'Université de Glasgow, rendez-vous à 11h dans le Parc de Kelvingrove pour le départ de la Manifestation Fridays for Future. Nous sommes en Écosse, mais aujourd'hui l'immense parapluie rouge et bleu qu'on nous a prêté va seulement nous encombrer car il ne pleut pas. Étonnamment par rapport à ce qui se passe en France, c'est pratiquement la police qui donne le top départ. Elle attend qu'il n'y ait plus de photographes devant le cortège (qui serait de 8 000 personnes) et leur demande de se mettre sur les côtés ou derrière tout en restant sur le trottoir ! Ça peut durer longtemps.
Une jeune activiste aux cheveux bleus, kilt et mégaphone organise les troupes de l'intérieur. Les journalistes et autres témoins mitraillent la tête du cortège (qui ne s'est pas encore élancé). Ils tentent d'apercevoir l'initiatrice du mouvement FFF, la jeune Suédoise, Greta Thunberg âgée maintenant de 18 ans. À la COP de Madrid, elle avait dû s'extraire du défilé, étant dans l'impossibilité d'avancer, bloquée par la foule qui voulait la voir (voir notre reportage "COP25"). Cette fois-ci, un cordon bleu délimite une portion du cortège où elle peut se fondre et où aucun professionnel presse n'est toléré ; tenu par les jeunes manifestants, il la protège des assauts des curieux et des journalistes (ce qui rend furieux ces derniers).
Profitant nous aussi de notre expérience dans la capitale espagnole où nous nous étions perdus de vue avant même le départ de la manifestation (d'environ 500 000 personnes d'après les organisateurs !), nous décidons qu'ici la miss resterait accrochée aux premiers mètres dudit cordon bleu. Même si à aucun moment elle ne parviendra à l'apercevoir, Greta est bien là. Un temps, elle avait menacé de boycotter la COP26, pour protester contre l'injustice que constituerait l'absence de nombreux pays qui ne bénéficiant pas du vaccin contre la Covid-19 ne pourraient pas s'y rendre.
Fin septembre, lors d'une réunion pré-COP (de préparation à la COP) à Milan, puis à nouveau fin octobre au G20 de Rome en Italie, elle avait qualifié ces sommets entre pays de « Thirty years of blah blah blah » (30ans de bavardages) ; un "blah blah blah" très présent sur les pancartes des manifestants à Glasgow. Les slogans majoritaires (les mêmes qu'à la précédente COP) scandés tout au long du parcours sont : « We are unstopable! An other world is possible! » (Nous sommes inarrêtables ! Un autre monde est possible !) et « What do we want? Climate justice! When do we want it? Now! » (Qu'est-ce que nous voulons ? La justice climatique ! Quand la voulons nous ? Maintenant !).
Le 2 novembre, avec 14 autres jeunes militants pour le climat du monde entier tels que Vanessa Nakate (Ouganda), Dominika Lasota (Pologne), Mitzi Tan (Philipines), Greta (encore elle) avait lancé une pétition qui a recueilli 1,5 millions de signatures. La lettre remise à Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, demande que la crise climatique soit déclarée « urgence mondiale de niveau 3 » -la catégorie la plus élevée des Nations Unies- comme il l'avait fait pour le Covid-19.
À George Square, point d'arrivée de la manifestation, sur l'estrade sonorisée montée pour l'occasion, elle déclare que la Cop26 est un « échec » et un « festival de greenwashing » et appelle à des réductions drastiques des émissions.
Sans carte de presse, Thomas ne pourra pas se rapprocher de la scène pour photographier les intervenants comme ses collègues. Il trouvera la parade en négociant longuement avec le monsieur au talkie-walkie chargé de la sécurité, et qui l'autorisera finalement à se jucher près de lui, sur le socle de la statue représentant la reine à cheval. Cela lui permettra de photographier une nouvelle fois Greta, en backstage, protégée des objectifs par ses jeunes amis, avant de monter à son tour pour prendre la parole.
Comme elle et d'autres jeunes activistes du climat, plusieurs messagers se succèdent au micro : Indiens d'Amérique latine et d'Amérique du nord, Tibétains, peuples des îles, etc.
Tous parlent de leur difficulté à vivre avec les catastrophes provoquées par les dérèglement climatiques (sécheresse, inondations et submersion des terres, tempêtes) et aussi par la voracité des entreprises (souvent étrangères et européennes) qui poursuivent les extractions de pétrole, gaz, minerais et pour ce faire accaparent les terres et déplacent les populations. Tous les propos sont traduits simultanément en langue des signes.
Le lendemain, pour la Marche mondiale pour le Climat, le temps est beaucoup moins clément. Notre parapluie luttera une heure contre la pluie et les rafales de vent puis, après s'être retourné une vingtaine de fois, deviendra inutile. Nous prenons donc l'eau comme la majorité des 100 000 manifestants (selon les organisateurs, 50 000 d'après la police, soit 10 fois plus qu'hier) qui ne sont pas découragés pour autant.
Dans le cortège, il y a aussi des grévistes de RMT, le plus gros syndicat des transports britanniques, en grève depuis des mois pour revendiquer de meilleurs salaires. Même revendication pour les éboueurs qui, une semaine avant le début de la COP de Glasgow, avaient décidé eux aussi de se mettre en grève.
Les revendications de cette Marche pour le Climat sont les mêmes qu'hier mais les slogans majoritaires aujourd'hui sont « Lands back » (Rendez les terres) et « De-De-Decolonise! » (Décolonisation !) et « Decarbonise! ». Il y a même une campagne avec ces mots "Decarbonise and decolonise".
La manifestation traverse elle aussi le quartier des affaires (comme par exemple Vincent street) mais elle dépassera Square George pour prendre fin dans Glasgow Green, le plus ancien parc de la ville. Là, alors que le soir tombe, on écoute à nouveau les témoignages et les revendications des peuples d'Afrique, des pays insulaires, des autochtones d'Amérique du nord et d'Amérique latine, des associations qui s'occupent des migrants, etc. Dans la foule, il y a des drapeaux tibétains et palestiniens, sur scène des interventions musicales avec des rappeurs ou une chanteuse chilienne ponctuent les discours mais pas de Greta comme la veille…
Samedi 6 novembre 2021, Marche mondiale pour le Climat à Glasgow, au Royaume-Uni.
Elle a été précédée le 5 par la Marche des jeunes de "Youth for Climate" (la Jeunesse pour le Climat). Organisée par Fridays for Future* Scotland, elle a été rejointe par de jeunes grévistes scolaires du monde entier et de nombreux activistes du "Global South" (Sud de la planète). Fridays for Future ou FFF, aussi nommé Youth for Climate est le mouvement mondial des grévistes scolaires pour le climat.
Les deux manifestations qui réclament de vraies actions contre le changement climatique et ses dérèglements, et aussi une justice climatique veulent faire pression sur la 26ème COP (Convention des parties qui réunit les états signataires d'une convention des Nations unies sur les changements climatiques). Ce sommet se tient dans la ville écossaise avec 196 pays présents, et 40 000 participants.
Le vendredi 5 novembre donc, tout près de l'Université de Glasgow, rendez-vous à 11h dans le Parc de Kelvingrove pour le départ de la Manifestation Fridays for Future. Nous sommes en Écosse, mais aujourd'hui l'immense parapluie rouge et bleu qu'on nous a prêté va seulement nous encombrer car il ne pleut pas. Étonnamment par rapport à ce qui se passe en France, c'est pratiquement la police qui donne le top départ. Elle attend qu'il n'y ait plus de photographes devant le cortège (qui serait de 8 000 personnes) et leur demande de se mettre sur les côtés ou derrière tout en restant sur le trottoir ! Ça peut durer longtemps.