En 2014, durant le tour de France j’ai eu l’occasion de me rendre deux fois à Nantes. La première, avec une voiture prêtée durant un week-end rapide chez des amis de la famille, fut l’occasion de documenter la grande manifestation du 22 février contre un projet d'aéroport du Grand Ouest, en Loire-Atlantique, à Notre-Dame-des-Landes exactement. Des dizaines de milliers de personnes et des dizaines d’associations engagées dans cette lutte, dont certaines venues de toute la France et même de l'étranger, forment un interminable cortège qui défile pendant des heures. La fin de journée fut marquée aussi par des affrontements avec la police et diverses dégradations comme bien souvent ces dernières années.
Et la seconde, quelques mois plus tard à vélo cette fois-ci, me permit de découvrir la zone humide de Notre-Dame-des-Landes (située à une trentaine de km de la métropole) et sa ZAD (avant : Zone d'Aménagement Différée, définition administrative et là : Zone À Défendre, définition des activistes écologistes). L’occupation de la ZAD est organisée pour protester contre ce projet déjà vieux d'une quarantaine d'années à l'époque et qui souhaite construire ici un nouvel aéroport. Il remplacerait l'aéroport actuel jugé trop petit et dont les décollages-aterrissages sont des nuisances pour la ville. Et il se déploierait donc à Notre-Dame-des-Landes sur 2 000 hectares de bocage et une zone humide qui héberge une foule d’espèces protégées.
Comme je ne pouvais pas rester trop longtemps (moins de 3 jours au final) car la route pour accomplir le tour de France est longue, je savais que je n’aurais pas la possibilité de faire un travail sérieux sur la ZAD et ses habitants, les « zadistes ». Ceux-ci épaulés par quelques locaux, s'opposent à ce futur aéroport qu'ils considèrent comme l’un des « grands travaux inutiles ». C'est aussi l'occasion pour eux d'expérimenter une nouvelle forme de société non marchande et d'entraide.
Par contre, en m’y rendant le deuxième dimanche du mois, j’avais une bonne chance de réaliser un petit reportage sur la sortie organisée par les « Naturalistes en lutte ». C'est un collectif de naturalistes, 200 dont 50 experts (avec des citoyens, certains membres de plusieurs associations de protection de l’environnement) qui ont décidé d'unir leurs forces pour défendre une zone humide préservée. Grâce à leur contre-expertise déterminante, ils sont devenus un acteur clé de la lutte contre le projet d'aéroport. Cette sortie mensuelle durant laquelle des relevés sont effectués est ouverte à tous, curieux comme militants voulant participer à la lutte contre le projet d'aéroport.
Ce jour-là, les « Naturalistes en lutte » (groupe ornithologie, herpétologie (reptiles), batrachologie) qui arpentent la zone humide pour inventorier les espèces et leurs diversités ont pu entendre ou observer :
Pour les oiseaux : Tarier Pâtre, Hypolaïs polyglotte, Bouscarle de Cetti, Bruant jaune, Coucous gris, Fauvette tif noire, Pipit des arbres, Pic épeiche, et Buse variable.
Et puis aussi : Lézard vert, Lézard des murailles, Grenouille verte, Grenouille de Lessona, Grenouille agile.
Très bonne journée en la compagnie d’un botaniste de formation et de naturalistes passionnés. Salut à eux !
Le 17 janvier 2018, le projet d’aéroport de NDDL est enterré par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Ici, un lien wikipedia pour se remémorer les différentes étapes de cette longue histoire.
À noter que quelques mois plus tard nous documenterons l’histoire de Sivens dans le Tarn : une lutte contre un projet de barrage sur une zone humide. Voir les reportages sur ce site de : La Bataille de Sivens.
Bon visionnage !
En 2014, durant le tour de France j’ai eu l’occasion de me rendre deux fois à Nantes. La première, avec une voiture prêtée durant un week-end rapide chez des amis de la famille, fut l’occasion de documenter la grande manifestation du 22 février contre un projet d'aéroport du Grand Ouest, en Loire-Atlantique, à Notre-Dame-des-Landes exactement. Des dizaines de milliers de personnes et des dizaines d’associations engagées dans cette lutte, dont certaines venues de toute la France et même de l'étranger, forment un interminable cortège qui défile pendant des heures. La fin de journée fut marquée aussi par des affrontements avec la police et diverses dégradations comme bien souvent ces dernières années.
Et la seconde, quelques mois plus tard à vélo cette fois-ci, me permit de découvrir la zone humide de Notre-Dame-des-Landes (située à une trentaine de km de la métropole) et sa ZAD (avant : Zone d'Aménagement Différée, définition administrative et là : Zone À Défendre, définition des activistes écologistes). L’occupation de la ZAD est organisée pour protester contre ce projet déjà vieux d'une quarantaine d'années à l'époque et qui souhaite construire ici un nouvel aéroport. Il remplacerait l'aéroport actuel jugé trop petit et dont les décollages-aterrissages sont des nuisances pour la ville. Et il se déploierait donc à Notre-Dame-des-Landes sur 2 000 hectares de bocage et une zone humide qui héberge une foule d’espèces protégées.