Quelques mois plus tard, je suis à nouveau dans ce qu’on appelle communément la mer de plastique, pour en savoir plus. Les premiers jours sont un peu difficiles, seul et hésitant, circulant dans la vieille GS (Citroën) de ma grand-mère dans laquelle je dors, je me heurte à la méfiance des Espagnols, et à la peur du côté des travailleurs migrants.
Je suis très impressionné, l’air est vicié, peu d’arbres et encore moins d’eau. De grands panneaux publicitaires vantent des produits phytosanitaires (inconnus). Le long des routes, des chiens décharnés errent, des bouts de plastique par milliers sont accrochés à des buissons ras; matelas défoncés, vieux habits, valises, chaussures et bidons s’amoncellent parfois en décharges sauvages près des serres.
Et surtout, le cloisonnement très net entre la société espagnole, qui me semble profiter sans aucun complexe d’une richesse toute nouvelle ici -grâce à ce type d’agriculture «Eldorado» qui génère selon le New York times $500 millions par an (alors que quelques décennies plus tôt les habitants de cette région très pauvre devaient s’exiler)-, et les travailleurs journaliers immigrés qui survivent là avec ou sans papiers, dans des conditions infra-humaines (comme je l’ai entendu plus tard de la bouche d’un officiel).
(Extrait du texte Lisez l'histoire)
Quelques mois plus tard, je suis à nouveau dans ce qu’on appelle communément la mer de plastique, pour en savoir plus. Les premiers jours sont un peu difficiles, seul et hésitant, circulant dans la vieille GS (Citroën) de ma grand-mère dans laquelle je dors, je me heurte à la méfiance des Espagnols, et à la peur du côté des travailleurs migrants.
Je suis très impressionné, l’air est vicié, peu d’arbres et encore moins d’eau. De grands panneaux publicitaires vantent des produits phytosanitaires (inconnus). Le long des routes, des chiens décharnés errent, des bouts de plastique par milliers sont accrochés à des buissons ras; matelas défoncés, vieux habits, valises, chaussures et bidons s’amoncellent parfois en décharges sauvages près des serres.
Et surtout, le cloisonnement très net entre la société espagnole, qui me semble profiter sans aucun complexe d’une richesse toute nouvelle ici -grâce à ce type d’agriculture «Eldorado» qui génère selon le New York times $500 millions par an (alors que quelques décennies plus tôt les habitants de cette région très pauvre devaient s’exiler)-, et les travailleurs journaliers immigrés qui survivent là avec ou sans papiers, dans des conditions infra-humaines (comme je l’ai entendu plus tard de la bouche d’un officiel).