Fin 2015 s'est tenue au Bourget la COP21. Débutée le 30 novembre elle a donné lieu à treize jours de travail et de négociations entre 195 pays. Elle s’est conclue par ce que l'on appelle "l'Accord de Paris" qualifié par Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et Président de la COP, de texte "juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant". (1)
"Les principaux points de désaccord portaient sur l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 2 degrés par rapport à la période pré-industrielle (la période 1880-1889, période depuis laquelle, selon le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), la température moyenne a déjà augmenté de 0,85%). Ce sera finalement un objectif plus ambitieux, celui de 1,5 degré, qui figure dans l’Accord de Paris." (2)
Cependant, au final beaucoup d'observateurs et de nombreuses ONG sont très sceptiques et, par exemple, "des organisations comme OXFAM déplorent que la reconnaissance des dommages causés par les événements climatiques extrêmes « ait été en partie vidée de sa substance, puisque si une telle situation est bien mentionnée dans le texte de l’accord, la notion de compensation financière a été abandonnée dans la version finale »." (3)
Pour d'autres comme le "résume Pascale Minet dans le quotidien suisse Le Temps, « l'objectif à long terme de l'accord a perdu en précision dans la mouture finale. Le terme de «décarbonation» de l'économie, qui appelait à un abandon des énergies fossiles émettrices de CO2, a été abandonné. À la place figure le souhait de parvenir à un équilibre entre les émissions et les absorptions de CO2 « dans la seconde moitié du 21ème siècle». Il sera donc possible de continuer à émettre des gaz à effet de serre... tout en développant des technologies pour les capturer dans le sous-sol, par exemple »." (4)
Affaibli par des douleurs aux épaules et à un genou j’ai longtemps hésité à quitter la région toulousaine. Ce n'est que deux jours avant le début de la COP21 que j'ai pris la décision de m'y rendre. Sans carte de presse, et en plein état d'urgence décidé par l'État français -suite aux attentats terroristes du 13 novembre dans la capitale-, je savais qu'il me serait impossible de documenter le sommet du côté officiel ; la société civile aussi aurait du mal à se faire entendre dans la mesure où le gouvernement n'avait pas hésité à interdire toute manifestation et regroupement de personnes et que des écologistes ont été assignés à résidence. (5)
Je me suis toutefois dit, qu'en plus de faire des rencontres, il pouvait être intéressant de documenter, dans un « climat » pareil, ce qu'un citoyen lambda pouvait voir de cet événement présenté comme étant de la plus haute importance. J'avais aussi en tête le travail réalisé en 2006 durant la Coupe du monde de football en Allemagne, un autre rendez-vous de ce monde globalisé, qui m'avait permis de témoigner, entre autres, de l'ambiance du pays d'accueil à l'époque (cf Reportage "La normalisation du patriotisme en Allemagne").
Pour conclure, je dirais comme tant d’autres que cette COP est un « beau succès diplomatique » mais que le plus dur commence. Il va être important de suivre dans le temps ce que va donner cette « promesse collective » et il est sûr que la société civile aura un rôle essentiel à jouer. À ce jour (janvier 2016) je pense que, même si ce n’est pas très "glorieux" photographiquement, poursuivre ce travail lors des COP suivantes (la prochaine est au Maroc) ne serait pas dénué d’intérêt…
PS : Ce reportage a été réalisé majoritairement en noir et blanc mais j'ai utilisé aussi quelques vieilles pellicules couleur qui me restaient en stock pour une journée particulière. Leur utilisation, plus l'erreur du petit magasin photo de ma ville qui a procédé avec de vieux bains de produits chimiques, tout cela donne comme résultat des couleurs bizarres. Après réflexion, nous nous sommes dit qu'il serait quand même bien de garder les images en couleur (au lieu de les passer en noir et blanc) pour rendre compte de la Ligne rouge (symboliquement les 1,5 degré à ne pas dépasser pour limiter le réchauffement climatique) que les manifestants ont voulu montrer aux gouvernements. La ligne rouge reste mais est maintenant magenta. Aussi, en utilisant des traitements croisés on donnerait une impression visuelle des dérèglements auxquels le monde ferait face en cas de dépassement de la ligne rouge... En gros, plus rien ne serait comme avant.
(1) https://www.letemps.ch/laccord-juge-durable-dynamique-equilibre-juridiquement-contraignant
(2) (3) (4) https://www.franceculture.fr/emissions/lesprit-public/cop21-le-bilan-les-nouveaux-defis-du-royaume-uni
(5) https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/11/28/01016-20151128ARTFIG00042-des-militants-ecologistes-assignes-a-residence-le-temps-de-la-cop21.php
Fin 2015 s'est tenue au Bourget la COP21. Débutée le 30 novembre elle a donné lieu à treize jours de travail et de négociations entre 195 pays. Elle s’est conclue par ce que l'on appelle "l'Accord de Paris" qualifié par Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et Président de la COP, de texte "juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant". (1)
"Les principaux points de désaccord portaient sur l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 2 degrés par rapport à la période pré-industrielle (la période 1880-1889, période depuis laquelle, selon le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), la température moyenne a déjà augmenté de 0,85%). Ce sera finalement un objectif plus ambitieux, celui de 1,5 degré, qui figure dans l’Accord de Paris." (2)
Cependant, au final beaucoup d'observateurs et de nombreuses ONG sont très sceptiques et, par exemple, "des organisations comme OXFAM déplorent que la reconnaissance des dommages causés par les événements climatiques extrêmes « ait été en partie vidée de sa substance, puisque si une telle situation est bien mentionnée dans le texte de l’accord, la notion de compensation financière a été abandonnée dans la version finale »." (3)