Hélène et Thomas Chassaing
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Un agriculteur âgé de 77 ans, après une journée de travail, dans son jardin en terrasse qui domine la capitale. Bamako, Mali, 30 août 2010
Vue, du quartier Ouakam, sur la toute nouvelle et très décriée "Statue de la renaissance africaine" voulue par le président sénégalais Abdoulaye Wade. Haute de 50 mètres, elle a coûté 23 millions d'euros. Le chef de l'état, suite aux émeutes de la faim de Dakar en 2008, a lancé une "grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (GOANA)" et a appelé à un "Retour à la terre". Un des slogans de cette politique pour attirer les investisseurs est "L'agriculture un nouveau business" (Plan A.N.Reva). Dakar, Sénégal, 19 mai 2010
Scène dans le quartier Hyppodrome de Bamako où sont situées quelques ambassades. L'activité de maraîchage en ville est une tendance m'a-t-on dit, tant elle est devenue un recours pour les citadins victimes de la crise économique et pour les agriculteurs qui ont dû quitter les campagnes (exode rural) pour les villes. Bamako, Mali, 28 août 2010
Publicité murale pour des "produits phytosanitaires". Pour beaucoup d'agriculteurs ces produits sont hors de portée car trop chers pour leur bourse. On observe souvent des manquements aux protocoles d'utilisation (dosage, protection vestimentaire,...) pouvant nuire à la santé ou à l'environnement par manque ou absence de formation. Ouakam. Dakar, Sénégal, 5 janvier 2011
Scène dans le quartier Hyppodrome de Bamako où sont situées quelques ambassades, route de Koulikoro. L'activité de maraîchage en ville est une tendance m'a-t-on dit, tant elle est devenue un recours pour les citadins victimes de la crise économique et pour les agriculteurs qui ont dû quitter les campagnes (exode rural) pour les villes. Bamako, Mali, 28 août 2010
Un ouvrier agricole sénégalais devant l'entrée d'une serre, propriété d'un investisseur français, à une cinquantaine de kilomètres de Dakar. Ce type d'agriculture intensive avec des capitaux étrangers se développe de plus en plus au Sénégal, qui possède un climat favorable et une main d'oeuvre bon marché (plus ou moins 1 euro 50 la journée de travail). Pas loin de Bayahk, Sénégal, 23 mai 2010
Cour de ferme d'une nouvelle exploitation située à environ 100 km de Ouagadougou. Suite à la nouvelle loi sur le foncier votée au Burkina Faso en 2009, un proche du pouvoir vient d'acheter à un prix avantageux (il se murmure le prix de 25 000 CFA l'hectare, soit environ 38 euros) 70 hectares afin de développer une activité "d'agro-business". La mise en place à grande échelle de cette loi cherchant à sécuriser le foncier en vue de favoriser des investissements risque, si l'équité n'est pas de mise, de générer des conflits fréquents et violents. Sapouy, Burkina Faso, 3 novembre 2010
Élevage de poulets situé à une cinquantaine de kilomètres de Dakar. Cette ferme familiale (sur le mur d'enceinte est écrit "Ferme de l'amitié franco-sénégalaise") a pu être construite grâce à un expatrié vivant dans la région parisienne depuis des années, et qui a investi au pays. Pas loin de Bayahk, Sénégal, 25 mai 2010
Dans le plus grand domaine industriel du pays (Les Industries Chimiques du Sénégal), le site d'extraction de phosphate. Si la quasi-totalité de l'acide phosphorique fabriqué est exportée vers le partenaire indien, une petite partie sert à l'élaboration d'engrais dans une usine proche de Dakar. Darou, Sénégal, 29 mai 2010
Unité d'ensachage du phosphate de Matam. Les recherches de l'ISRA (Institut Sénégalais de Recherches Agricoles) attestent bien "de l’exceptionnelle aptitude des phosphates de Matam à une utilisation directe en agriculture comme fertilisant naturel et fumure de fond". L'exploitation de ce gisement a été voulu en 2008 dans le cadre de la nouvelle politique agricole du pays : la GOANA (la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance), suite aux émeutes de la faim de 2008. Hounaré, Sénégal, 19 juillet 2010
Scène dans le magasin "intrant agricole" du plan REVA (A.N.REVA : Agence nationale du plan de retour vers l'Agriculture) de Ngomene, à une centaine de km de Dakar. Cet homme de nationalité espagnole est venu vendre du matériel. Ngomene, Sénégal, 26 mai 2010
Réunion avec des responsables du plan REVA (A.N.REVA : Agence Nationale du plan de Retour Vers l'Agriculture) et des villageois. Ce plan a pour but de stabiliser les populations à travers l'agriculture dans un contexte massif d'exode rural et d'émigration. Dans l'assemblée, des jeunes qui étaient partis chercher du travail à Dakar sont revenus. Ngomene, Sénégal, 26 mai 2010
Les travailleurs, du "Pôle d'excellence agricole de Ngomene financé par sa majesté Mohamed VI, roi du Maroc et l'Etat du Sénégal" comme l'indique le panneau à l'entrée du domaine, profitent du lieu pour recharger la batterie de leur portable car les villages alentour ne possèdent pas l'électricité. Ngomene, Sénégal, 26 mai 2010
Récolte de melons réalisée par un groupement de villageois du pôle de Ngomene. Le plan REVA signifie Retour vers l'Agriculture. Ces melons sont destinés à la vente pour le marché local, mais une grande partie de la récolte est exportée vers l'Espagne. Ngomene, Sénégal, 26 mai 2010
Lieu dit "Km 20", sur la route qui mène de Thies à St Louis. Vente de mangues et de melons aux voitures ou bus de passage. Sénégal, 22 mai 2010
Un technicien du service des eaux et forêts sénégalais inspecte le projet de fixation des dunes, pour lutter contre l'ensablement progressif des cuvettes maraîchères. La bande des Niayes, le long de la côte atlantique entre Dakar et St Louis, est une zone très sensible pour le pays; car c'est là que sont cultivés les deux tiers des légumes consommés dans le pays. A la fin de l'interview audio que je fais de cet homme, alors que je pense que tout a été dit et que je lui demande s'il veut ajouter quelque chose il répond : "Je veux lancer un appel pour que l'on nous aide. Vous avez vu c'est difficile pour accéder aux dunes et on ne peut pas y aller avec nos charrettes et ânes pour travailler à la fixation". Lompoul, Sénégal, 4 juin 2010
Petite pépinière de Lompoul, se situant pas très loin du lieu où Louis Faidherbe (militaire français et administrateur du Sénégal du temps des colonies) avait installé son campement, lors de son voyage le menant de Dakar à St Louis. Ici sont arrosés des plants d'eucalyptus et de différents acacias, afin de les replanter dans la zone et ainsi lutter contre l'ensablement des cuvettes maraîchères. Lompoul, Sénégal, 4 juin 2010
Cuvette maraîchère dans les Niayes. Cette bande maraîchère stratégique pour le pays (car on dit que les deux tiers des légumes consommés dans le pays sont cultivés dans cette zone) est menacée d'ensablement et de désertification. Un viel homme érudit que j’ai interviewé m'a confié que dans sa jeunesse "ce territoire était une forêt dense et dans les cuvettes il y avait des alligators". Pas très loin de Lompoul, Sénégal, 4 juin 2010
Zone des Nyayes. Allumage du moteur de la pompe servant à l'irrigation du jardin maraîcher. Ce type de matériel n'est pas si fréquent car hors de portée d'une grande partie des cultivateurs (achat du matériel, pétrole). En arrière plan se trouve la Bande de Filao (arbre tropical du nom de Casuarina, possédant des qualités remarquables qui permettent de pallier les carences des sols dégradés et de les revégétaliser). Cette barrière forestière lutte aussi contre l'érosion marine. Constituée dans les années 70 le long du littoral atlantique, elle nécessite d'être régénérée durablement et protégée contre entre autres maux des projets immobiliers, afin qu'elle continue à remplir son rôle de préservation de l'écosystème. Mboro, Sénégal, 1 juin 2010
Cet homme prépare cette parcelle en vue de planter des melons. Il m'a confié être un des derniers cultivateurs de cette zone (langue de Barbarie), qui est exposée à des problèmes de salinisation importante du fait de la position estuarienne de la zone, des crises de sécheresse, combinés à l'action humaine sur le fleuve Sénégal. Si la situation ici est extrême, le problème de la salinisation des sols est une des conséquences et des causes récurrentes de la dégradation des terres, comme par ailleurs dans la région du Sine-Saloun. Gandiol, Sénégal, 6 juin 2010
Un cultivateur sème des oignons au début de la campagne de contre-saison. Ici le maraîchage constitue une importante activité qui fait suite aux récoltes de mil et de sorgho. Mais il est limité par la rareté de l'eau, le manque de moyens financiers pour se fournir en matériel ou en intrants, parfois aussi de formation quand à leur utilisation. Réo, Burkina Faso, 7 décembre 2010
En début de la campagne maraîchère de contre-saison, un homme creuse un puits afin de pouvoir arroser les futures cultures. Ici le maraîchage constitue une importante activité qui fait suite aux récoltes de mil et de sorgho. Mais il est limité par la rareté de l'eau, le manque de moyens financiers pour se fournir en matériel et en intrants, et parfois aussi de formation quant à leur utilisation. Réo, Burkina Faso, 7 décembre 2010
En fin de journée, dans la région des Niayes (qui dit-on produit les 2 tiers des légumes consommés au Sénégal) un agriculteur arrose une parcelle de choux. Le manque de matériel rend le travail très dur et limite beaucoup les possibilités d'accroissement des surfaces de productions et donc les revenus. L'absence de moyens revient dans presque toutes les discussions avec les paysans, et génère souvent un découragement qui peut en inciter certains à l'exode, voire l'émigration. Lampoul, Sénégal, 3 juin 2010
Zone maraîchère des Niayes, d'où seraient issus dit-on 2 tiers des légumes consommés au Sénégal. Des enfants désherbent une parcelle familiale d'oignons. Pour l'unicef le taux net au Sénégal de fréquentation des garçons à l’école primaire entre 2005-2009 est de 58%. Darou, Sénégal, 29 mai 2010
Scène dans un centre sino-sénégalais de formation et de démonstration à l'agriculture maraîchère. Ici sont cultivés des légumes bien connus au Sénégal mais aussi des légumes comme le petit chou venant de Chine. Alors que je demande au traducteur chinois du centre quel est l'intérêt de la Chine à promouvoir ces centres (j'en ai visité un autre à Podor, au nord du pays destiné à promouvoir les techniques chinoises de production de riz), celui-ci me répond avec un grand sourire désarmant : "Aucun". La coopération sino-sénégalaise en matière d'agriculture, à été relancée après la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays en 2005. Sangalkam, Sénégal, 22 mai 2010
Un cultivateur fertilise sa parcellle. Les engrais sont souvent une source de frustration car ce ne sont pas tous les paysans qui peuvent se permettre d'en acheter. Dans un contexte de vulnérabilité des sols (souvent déjà pauvres) face aux effets du changement climatique, des recherches ont été lancées et des techniques d'emploi de fumures organiques sont divulguées pour essayer d'améliorer les rendements si ce n'est restaurer les sols. Réo, Burkina Faso, 7 décembre 2010
Scène sur la route des Niayes. Extension des grandes villes (ici de Dakar) due à l'explosion démographique et l'exode rural. L'urbanisation galopante et parfois sauvage grignote les terres arables et les zones de végétation naturelle. Près de Pout, Sénégal, 28 mai 2010
Scène le jour du marché, qui se tient tous les 5 jours, dans ce petit village situé le long de la voie rouge reliant Banfora à Gaoua. Tiefora, Burkina Faso, 13 octobre 2010
Le long d'une piste près de Kampti, une dame dispose ses arachides et sa petite production maraîchère. Ce genre de situation est très fréquent le long des chemins et comme m'a dit le maire d'un petit village non loin : "Il s'agit d'une agriculture de survie. Je ne sais pas comment la quitter pour aller vers une agriculture de marché qui pourrait sortir les gens de ces bricolages et de la pauvreté". Près de Kampti, Burkina Faso, 20 octobre 2010
Sur la route de Kouoro Barrage, des vendeurs ambulants sont venus acheter des patates douces à 75 CFA le kilo aux villageois, pour le revendre 100 CFA (15 centimes d'euros) à Sikasso, à une quarantaine de km. L'enfant au premier plan recompte l'argent qu'on vient de lui donner. À mon sens, des parcelles trop petites (inexploitables au delà de 3 à 5 hectares par manque d'outillage des familles), des prix de vente très bas, des difficultés de transport ou de stockage condamnent les ruraux à la pauvreté. Province de Sikasso, Mali, 18 septembre 2010
À l'extrême nord de la zone des Niayes, des commerçants posent devant les sacs d'oignons qu'ils viennent d'acheter et qu'ils vont acheminer à Dakar. Les agriculteurs, en proie à de grandes difficultés financières n'ont souvent pas la possibilité de stocker et d'attendre que les prix montent. Gandiol, Sénégal, 7 juin 2010
Marché de Médine. Sur la route reliant Kayes à Bamako, j'ai photographié des camions venant de Dakar chargés d'oignons hollandais. Dans ce marché bien connu de la capitale, ce jour-là le sac de 25 kg d'oignons provenant de Hollande se vend 11 500 CFA soit 17,53 euros (les vendeurs l'achètent 11 000) et celui de 25 kg avec des oignons du Mali se vend actuellement à 12 500 CFA. Les marchands m'expliquent que le pays a besoin de ces oignons importés car ici il n'y a pas assez d'unités de conservation, et donc en pleine campagne l'oignon du Mali n'est pas cher car il y en a beaucoup trop puis ensuite c'est la pénurie. Bamako, Mali, 21 août 2010
Un vieil homme désherbe à la main sa parcelle de riz de bas-fond. Cette culture est appelée de bas-fond car il n'y a aucun système d'irrigation. L'eau présente est celle qui s'accumule durant la saison des pluies. Un bon désherbage est essentiel afin d'avoir un rendement correct à l'hectare. Près de Kouoro-Barrage, Mali, 19 septembre 2010
Un cultivateur inspecte sa parcelle de riz irrigué. Il a en parallèle deux autres parcelles où il fait du maraîchage. Dans l'entretien audio que j'ai réalisé avec lui, il m' a expliqué comme beaucoup, qu'en résumé le plan REVA (A.N.REVA : Agence Nationale du plan de Retour Vers l'Agriculture) et la GOANA (Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance) c'étaient des trucs de politiques, que sur le terrain il n'avait jamais rien vu venir. Son père paysan avant lui s'en sortait mieux en travaillant moins de surfaces (la terre est moins bonne et maintenant il faut acheter les intrants, etc...), et en aucun cas il ne voulait que ses enfants prennent sa suite. Sénégal, 13 juin 2010
Un technicien de la Saed (Société Nationale d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta du fleuve) est venu pour procéder au recensement des parcelles de riz du périmètre riz irrigué du village. La Saed a pour mission de mettre en place "un potentiel technico-économique pour l'atteinte de l'auto-suffisance en riz vers l'horizon 2012" comme elle le dit elle-même. Kassack Sud, Sénégal, 18 juin 2010
Une dame surveille sa parcelle de riz irrigué et effraye les oiseaux affamés qui s'attaquent aux grains mûrs. Les chercheurs d'Africa Rice ont estimé la moyenne des pertes annuelles causées par les oiseaux à 11,2 % du potentiel du riz en 2003-2007. Lampsar, Sénégal, 13 juin 2010
A la sortie du village, un agriculteur se rend au périmètre irrigué où en ce moment se font les récolte du riz de contre-saison. La moissonneuse-batteuse est hors-service depuis un bon bout de temps faute de pièce de rechange. Kassak Sud, Sénégal, 23 juin 2010
Scène de récolte de riz de contre-saison dans un périmètre irrigué et autogéré. Kassak Sud, Sénégal, 19 juin 2010
Scène de récolte de riz de contre-saison dans un périmètre irrigué et autogéré. Kassak Sud, Sénégal, 19 juin 2010
Des saisonniers gambiens, venus pour travailler dans les rizières du riz de la Vallée, en train de faucher la récolte de contre-saison. Le salaire m'ont-ils dit est de 1 000 CFA par jour (soit environ 1 euro cinquante), et pour économiser un peu d'argent ils vivent dans des abris de fortune non loin des champs. Kassak Sud, Sénégal, 22 juin 2010
Campement de saisonniers gambiens venus pour travailler dans les rizières. Ce campement de fortune est installé tout près des champs de riz qu'ils sont en train de faucher. Là, j'ai vraiment l'impression de revenir 3 ans en arrière, alors que je photographiais des migrants sub-sahariens dans des campements de fortune à la lisière des champs de fraises, de pommes etc...en Espagne. Kassak Sud, Sénégal, 22 juin 2010
Une moissonneuse-batteuse en activité dans un périmètre irrigué non loin de Richard-Toll, dans la zone du fleuve Sénégal, au nord du pays. Sur la dizaine de jours que j'ai passés dans la zone c'est la seule que j'ai vue en fonctionnement. De nombreux agriculteurs estiment que pour les petites surfaces qu'ils peuvent cultiver, cela ne vaut pas le coup : la location de la machine revient à 17% du prix de vente du riz à l'hectare, et en plus il y a trop de pertes. Près de Ross Bhetio, Sénégal, 25 juin 2010
Un paysan inspecte une parcelle de riz de contre-saison "gâtée" par une trop grande salinisation des sols. 6 mois plus tard, alors que je lui téléphone pour prendre des nouvelles il m'apprend que la saison d'hivernage s'est mal passée, que les pluies ont été plus fortes que la normale, et qu'il a perdu toute sa prochaine récolte. Je lis par la suite que les dégâts concernant les périmètres irrigués et autogérés de Kassak sud et nord avaient été très importants et que la presque totalité de la superficie a été submergée par l'eau (autour de 784 hectares). Kassak Sud, Sénégal, 19 juin 2010
Un chercheur ivoirien réalise des repiquages dans un centre de recherche Africa Rice au Sénégal. Parmi différentes variétés de riz (Nerica, Sahel 108, etc...), la nouvelle, appelée Nerica (New rice for Africa), est considérée par certains comme porteuse d’espoir pour des millions de paysans africains qui cultivent la céréale dans les conditions difficiles de l’Afrique de l’Ouest. D'autres, comme des organisations paysannes dénoncent des résultats de rendements sur le terrain pas à la hauteur des chiffres annoncés et une expansion de l’agro-business, qui menace "de faire disparaître les fondements même de la souveraineté alimentaire africaine : les petits producteurs et leurs systèmes locaux d’utilisation durable de semences" (organisation grain). Ndiaye, Sénégal, 15 juin 2010
Le chef de la station de recherche de l'ISRA (Institut Sénégalais de Recherches Agricoles) montre une parcelle d'une variété de riz Nerica. Cette variété Nerica (acronyme de New rice for Africa) est un croisement de deux espèces de riz cultivé : Oryza sativa (l’espèce asiatique) et Oryza glaberrima (l’espèce africaine). Pour certains ce riz hybride est décrit comme le "riz miracle africain" car il présente une forte teneur en protéine, s'accommode de sols pauvres et de sécheresse, résiste aux adventices, aux prédateurs ainsi qu’aux maladies. Il peut se passer des engrais et des pesticides, a un cycle de croissance plus court que des riz classiques, etc... Pour d'autres, il serait la tête de pont de l’industrie agroalimentaire sur le continent noir qui obligerait les producteurs à acheter des semences tous les ans. Fanaye, Sénégal, 5 juillet 2010
Dans le centre de recherche Africa Rice, une doctorante française au CIRAD (Centre français de recherche agronomique pour le développement) réalise des clichés infrarouge des fleurs de riz de différentes variétés pour mesurer leur température dans un contexte de stress thermique. Ceci afin de mieux décrire la réaction de la plante dans un micro-climat donné, dans le cadre de recherches concernant le changement climatique. Ndiaye, Sénégal, 15 juin 2010
Le chef de la station de recherche de l'ISRA (Institut Sénégalais de Recherches Agricoles) nous montre des épis de maïs et de blé accrochés dans un des bureaux. Comme pour le riz Nerica, les apports du maïs Obatampa sont, selon les parties, encensés ou décriés. En ce qui concerne le blé, le Sénégal voudrait se remettre à la culture du blé quelques 30 ans après avoir arrêté de le produire. Pour les décideurs, les habitudes alimentaires ayant changé (pain, pâtes,...), la relance de la production pourrait aider le pays à atteindre ses objectifs en matière de sécurité alimentaire, à lutter contre la pauvreté et permettre au pays de rééquilibrer sa balance commerciale. Fanaye, Sénégal, 5 juillet 2010
Un ingénieur chercheur me fait visiter la "vitrine" (parcelles de démonstration) de l'INERA, l'Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles. Ces parcelles de démonstration sont destinées à vulgariser par l'exemple les résultat de ses recherches dans des nouvelles variétés de maïs, de riz, de plantes fourragères, de mil, de fonio, de sorgho, de soja, de manioc, d'arachides, de coton génétiquement modifié, etc... Farako-Bâ, Burkina Faso, 4 octobre 2010
Un chercheur du secteur cotonnier me fait visiter la "vitrine" (parcelles de démonstration) de l'INERA, l'Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles. Ici, la parcelle de démonstration du coton génétiquement modifié (CGM) de la firme Monsanto. Le coton représentait en 2009 60% des recettes d’exportation du Burkina (premier producteur en Afrique subsaharienne), où il fait travailler plus de trois millions de personnes. Ici comme ailleurs les paysans sont divisés sur l’opportunité de se lancer dans la production d'OGM pour les même raisons (coût des semences, inquiétudes pour la santé, l'environnement, ...). Farako-Bâ, Burkina Faso, 4 octobre 2010
Sur le porche d'une maison de villageois, scène de préparation de semences de sorgho, en vue de la saison des pluies qui vient de commencer. Comme je suis étonné de lire sur le sac "Shorgo hybride et semences de Provence" on m'explique que ces semences-là sont plus rapides pour arriver à maturité (et donc les producteurs les veulent) et qu'elles sont sponsorisées à hauteur de 75% par l'état (des 3 000 CFA le kilo, le producteur n'en paye que 700) dans le cadre de la GOANA (Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance). Diandioly, Sénégal, 13 juilllet 2010
Ces deux enfants sèment du mil sur une parcelle. Ce sont les premiers que je vois semer. Comme je m'en étonne auprès de leur père (occupé à construire des clôtures), car tout est sec et il fait encore très chaud, il m'explique que l'an dernier la première pluie est tombée le 18 juin, et donc qu'en semant maintenant il serait dans les temps. Cette vieille pratique de semer à sec avant le démarrage de l’hivernage est moins utilisée. Par la suite dans la région de Kayes au Mali, je rencontre beaucoup d'agriculteurs très anxieux du fait du retard de la saisons des pluies et des pauses pluviométriques. Ils ont dû resemer à 2 ou 3 reprises alors même qu'ils avaient pratiqué des semis en humide. Près de Kebemer, Sénégal, 3 juillet 2010
Début de la saison hivernale dans la zone sahélienne du Sénégal. Un homme vient de couper un arbuste et le transporte à sa parcelle où il compte semer du mil, afin de la protéger du bétail. Une association comme le CILSS (Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel) tente, avec de modestes moyens dans la région, de développer des pratiques d'élaboration de haies vives ou lance un programme de réalisation de grillage afin de lutter contre la déforestation. Diandioly, Sénégal, 13 juilllet 2010
Scène de marquage de bétail dans un hameau de pasteurs peuls. En cette période de pré-hivernage, les troupeaux souffrent beaucoup du fait de la sécheresse et je constate le long des routes ou des pistes beaucoup de pertes, de nombreuses carcasses d'animaux. Pas très loin de Ross Bhetio, Sénégal, 25 juin 2010
Une équipe de vétérinaires est venue dans ce hameau peul, dans la zone sahélienne du pays, pour "fouiller" les vaches, les numéroter et placer des spirales en vue de prochaines inséminations à J14. Les éleveurs auront le choix d'inséminer leurs bêtes (une race locale robuste et résistante) avec des semences Holstein, Normande, Montbéliarde ou une race brésilienne. Les vétérinaires, de La laiterie du Berger de Richard Toll, sont missionnés par le gouvernement dans le cadre du plan GOANA (Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance) pour réaliser ce programme. Le but est que les vaches, qui donnent actuellement 3 litres de lait maximum par jour, puissent en donner 10 à 15. Me trouvant sceptique, Issa un des vétérinaires me dit qu'il vaut mieux pour les éleveurs avoir à s'occuper de 5 vaches, qui bien sûr auront plus de besoins en eau et en nourriture, que de 15 ou 20 afin d'obtenir le même nombre de litres de lait. C'est la deuxième année qu'ils font cela, je suis très curieux de savoir ce que cela va donner dans le temps. Hameau Peul, dans la zone sahélienne du Sénégal - 2 juillet 2010
Dans un petit hameau peul, dans la zone sahélienne du Sénégal, une dame réalise la traite d'une vache. La filière lait souffre de beaucoup de maux : insuffisance d’équipements, problèmes de conservation, de collecte et d'enclavement des zones de production, de concurrence déloyale du lait en poudre importé. Pour beaucoup d'observateurs, un gros effort est à réaliser, afin d'aider à la commercialisation du lait local majoritairement produit par des petits élevages familiaux, pour améliorer la balance commerciale et lutter contre la pauvreté. Sénégal, 29 juin 2010
La Laiterie du Berger, située dans la zone sahélienne travaille avec du lait collecté dans les villages ou hameaux alentour, alors que d'autres m’a-t-on dit utilisent exclusivement du lait en poudre importé. Le directeur général et co-fondateur de la laiterie, Bagoré Bathily, est un vétérinaire formé en Europe. Richard Toll, Sénégal, 30 juin 2010
Sur le toit de "La Laiterie du Berger", Kevin, un technicien d'une entreprise française accomplit des tests avec un chargé de mission du ministère, afin de valider son prototype de refroidissement du lait, grâce à des panneaux solaires. Le hasard fera que nous nous retrouverons quelques mois plus tard à Dakar. Il se trouve que le projet, très prometteur au départ (puisqu'il avait été aussi question d'utiliser la technique dans tout le pays pour faire des chambres de refroidissement pour le lait mais aussi pour les produits maraîchers) avait connu comme on dit souvent pudiquement "des complications", et que s'il se faisait finalement cela allait prendre du temps. Richard Toll, Sénégal, 29 juin 2010
Après de fortes précipitations en début de la saison des pluies, une éleveuse peul ramène chez elle du tourteau d'arachide (qu'elle vient d'acheter dans un village situé à bien 2 km de chez elle). Elle va ainsi pouvoir alimenter son bétail, très affamé par la sécheresse précédant la saison des pluies, et affaibli maintenant par le froid et l'humidité de ces derniers jours. Près de Diandioly, Sénégal, 13 juillet 2010
Après avoir été chercher du tourteau d'arachide (au village de Diandioly situé à bien 2 km de ce village peul) cette dame vient de le distribuer à son petit troupeau, qui a souffert de la famine durant la saison sèche et se trouve maintenant affaibli par de fortes pluies en ce début d'hivernage. Près de Diandioly, Sénégal, 13 juilllet 2010
Devant sa maison, dans un petit village peul, une dame réchauffe une chèvre très affaiblie par de fortes pluies en ce début d'hivernage. La saison sèche qui a précédé a provoqué une famine importante dans toute la zone du Sahel. Près de Diandioly, Sénégal, 13 juilllet 2010
Dans la matinée un jeune garçon vient de rentrer à la petite ferme familiale, avec un peu de nourriture qu'il a été mendier dans un village d'orpailleurs non loin. La période qui pose le plus de difficultés pour s'alimenter est souvent décrite comme celle de "soudure" (période précédent les récoltes quand les stocks de la saison précédente sont écoulés), mais pour certaines familles la problématique est malheureusement chronique. Près de Kampti, Burkina Faso, 19 octobre 2010
Scène à l'entrée d'une petite boutique épicerie de village. Durant le voyage, beaucoup de discussions avec mes hôtes du soir ont tourné autour des questions de la sécurité, de la dépendance et de la souveraineté alimentaire. Près de Nkourala, Mali, 8 septembre 2010
Séance de pesée des enfants par des villageoises, dans le cadre d'un programme de réponse élaboré par les Etats-Unis (USAID) à la crise alimentaire, qui prévoit aussi de s'investir d'une manière "significative dans le secteur agricole". Ce jour-là en pleine période de soudure (c'est le temps qui sépare la fin de la consommation de la récolte de l'année précédente de la récolte suivante), un enfant sera repéré comme très dénutri et devant être amené les jours suivants à l'hôpital de St Louis. Kassak Sud, Sénégal, 17 juin 2010
Scène dans un village rural malien. A côté des problèmes de sous-nutrition, des études montrent aussi des tendances à la sur-nutrition pouvant conduire à l'obésité (surtout chez les femmes et parmi les populations pauvres des villes). Dans beaucoup de dispensaires où je me suis arrêté pour passer la nuit durant ce voyage, les infirmiers et médecins m'ont souvent parlé en plus du paludisme de l'hypertension artérielle liée à de mauvaises habitudes alimentaires. Des spécialistes parlent de "double fardeau" pour l'Afrique. Une forte prévalence de l’obésité pourrait causer des préjudices à des économies déjà plus que fragiles. NKouralam, Mali, 10 octobre 2010
A Bamako j'ai passé trois nuits chez un couch-surfer américain adorable qui travaille pour la fondation de Bill et Melinda Gates. La fondation a un programme de lutte contre le paludisme dans la région. Au cours d'un repas aux pancakes, nous avons parlé de la banalisation de la malaria que nous avions constatée auprès des populations, et nous avons rigolé des usages qui pouvaient être faits des moustiquaires distribuées. Dans la liste que je lui ai faite il a ajouté : des filets pour la pêche. Près de Baama, Burkina-Faso, 30 septembre 2010
Voici une autre possibilité de détournement de moustiquaire! Plus sérieusement, dans une discussion que j'ai eu avec le médecin qui me débarrassa plus tard du palu que j'avais contracté, lorsque j'évoque la banalisation de cette grave maladie il me dit : "Bien sûr que la distribution gratuite des moustiquaires a eu un effet mais que faire, tout le monde ici a le palu, on ne peut isoler la moitié de la population. Vous savez, pour moi, la seule solution ce sera un vaccin". Les recherches avancent dans ce domaine. Par exemple un vaccin anti-paludéen est élaboré par l'organisation de santé internationale à but non lucratif PATH. Après les essais cliniques qui ont lieu en Afrique, sa production pourrait débuter dans les prochaines années. Segue, Mali, 10 août 2010
Début de l'hivernage. Des jeunes garçons profitent des premières pluies pour se baigner, alors qu'au second plan des jeunes filles ramènent au village les herbes qu'elles viennent de ramasser pour préparer des sauces qui accompagneront des céréales. Comme nous sommes en pleine soudure (période précédent les récoltes quand les stocks de la saison précédente sont écoulés), cet apport est le bienvenu dans beaucoup de familles. Près de Diandioly, Sénégal, 15 juilllet 2010
Scène le long de la voie rouge qui mène à Ouo. A cause de problème de communication (différence de langues), je n'ai pas pu savoir à quoi allait servir l'eau qu'il est en train de puiser et qu'il s'apprête à transporter. Il m'est arrivé de voir des personnes boire l'eau comme cela en brousse, mais aux domiciles les gens ont généralement de l'eau issue de puits de forage. Près de Ouo, Burkina Faso, 15 octobre 2010
Ces dames et enfants utiliseront l'eau de pluie qui est restée sur cette piste afin de laver la récolte d'une sorte de haricot, faire la vaisselle et se laver. Les pluies torrentielles durant l'hivernage et les eaux de ruissellement qui ravinent endommagent chaque année les voies de circulation. Pas très loin de Sikasso, Mali, 14 juillet 2010
Dans la zone sahélienne du Sénégal, en début de la saison hivernale, un pasteur transhumant est à 2 jours de marche de son village. Il l'a quitté voilà 20 jours afin de trouver pour son troupeau une solution à la famine qui a sévit durant la sécheresse. A 4 ou 5 km d'Ounare, Sénégal, 18 juillet 2010
Dans la zone sahélienne du Sénégal, en début de la saison hivernale un pasteur transhumant fait une pause avant de reprendre la route pour son village. Il l'avait quitté afin de trouver pour son troupeau une solution à la famine qui a sévit durant la sécheresse. Le lait collecté ici sera mélangé avec du mil et du sucre. A la sortie d'Ounare, Sénégal, 18 juillet 2010
Scène dans la zone sahélienne du Sénégal. Durant mon périple j'ai vu un grand nombre de bêtes mortes et abandonnées, ce qui ne choque pas vraiment grand monde m'a-t-il semblé. Dans ce cas précis je ne connais pas la raison de la mort. Je ne pense pas que la cause cette fois-ci soit la famine, qui a sévit durant la période de sécheresse précédant le début de l'hivernage. Je n'ai pas pu vérifier cette information, mais on m'a dit qu'au début de la saison des pluies les animaux mangeaient trop les premières herbes et en mouraient. Près d'Urossogui, Sénégal, 12 juillet 2010
Un pasteur transhumant transfrontalier, ramenant du bétail du Mali au Sénégal, tente d'interdire à son troupeau l'accès à un champ qui vient juste d'être labouré et semé. L'hostilité voire des conflits entre étrangers et autochtones, éleveurs et agriculteurs sont fréquents (accusation de vol de bétail, de dégradation des terres, de propagation de maladies, concurrence pour des ressources fourragères qui se raréfient du fait des sécheresses...). Le Mali interdit dorénavant l'accès aux bergers transhumants sénégalais, ce qui crée de fortes tensions aux frontières entre les populations des deux pays. Près de la route qui mène à Marena, Mali, 27 juillet 2010
Portrait d'un pasteur transhumant. Malgré mes efforts (problème de communication) je n'ai pas pu savoir de quelle nationalité il était. Durant le voyage je me suis amusé à photographier les signes de l'influence américaine, dans les tenues notamment. La figure d'Obama est devenue "iconique" dans toutes les couches de la population des pays traversés. Près de Bokiladji, Mali, 21 juillet 2010
Déchargement du fil de fer qui va servir à faire des clôtures pour protéger les champs. La Zarese de Matam, (fonds Italie CILLS) qui a pour mission de lutter "contre la désertification pour la réduction de la pauvreté au Sahel" subventionne ce programme. Grâce à un atelier de tissage de grillage, deux villageois par village fabriquent des clôtures revendues 500 CFA le mètre aux agriculteurs (pour comparaison, le grillage chinois de moins bonne qualité paraît-il coûte environ 1 500 CFA le mètre). Ogo, Sénégal, 16 juillet 2010
Hassan, jeune homme de 28 ans, a été blessé au visage par une machette coupe-coupe. Il me raconte que la veille, il a voulu faire sortir un troupeau de vaches qui était entré dans la plantation de riz familiale (qu'il surveillait pour en faire fuir les oiseaux). Il a alors été attaqué par 6 bergers peuls. Un ami du père a voulu intervenir et s'est fait lui aussi agresser : blessure à l'épaule. Boudoum, Sénégal, 21 juillet 2010
Suite à un orage et de fortes pluies, cette villageoise trie des graines de haricots (niebe) de la récolte précédente afin d'aller les semer. Dans cette zone sahélienne du Mali, les pluies ont été rares et irrégulières ce qui a contraint les agriculteurs à semer plusieurs fois. Près de Makana, 3 août 2010
Une famille est en train de labourer une parcelle de terrain. La nuit dernière il a plu 47 mm et, Toussaint (chez qui j'ai dormi), le responsable de la sous-station agronomique du ministère de l'agriculture me dit que "C'était seulement la troisième grosse pluie de la saison. C'est inquiétant. La saison a commencé tard. Les gens n'ont plus trop de temps pour semer, sinon leur récolte n'arrivera pas à terme à la fin de la saison des pluies". Pas loin de Segala, Mali, 28 juillet 2010
Scène de labour d'une parcelle de champ en vue de semer. Bien souvent, toute la famille est réquisitionnée pour les travaux agricoles. Près de Kobilo, Sénégal, 12 juillet 2010
Pause déjeuner (riz sauce arachide). Pour protéger au maximum les cultures des troupeaux (en l'absence de toute clôture), ils ont décidé de labourer et de semer très loin de la route où passent les pasteurs transhumants, et bien à 4 km du village. Diangounte Kamara, Mali, 30 juillet 2010
Un agriculteur surveille l'activité du tracteur qu'il a loué afin de labourer sa petite parcelle de terrain (une heure équivaut à 40 000 CFA, environ 61 euros, une somme importante ici, le salaire minimun garanti -SMIG- étant de 47 700 CFA). Le tracteur appartient à un particulier qui en fait commerce. Durant tout le voyage, je n'ai vu que très rarement des tracteurs et encore moins souvent en état de marche. Diandioly, Sénégal, 17 juillet 2010
Ensemencement de la parcelle témoin d'un projet monté par la "Zarese de Matam" (fonds Italie CILLS - Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel). Ce projet a été monté pour vulgariser au Sénégal les techniques de "Zai" du Burkina Faso. C'est la première tentative dans le pays me dit-on. La technique consiste à préparer en amont le terrain, en faisant des trous où sont enfouis du fumier et de l'engrais (l'engrais ne fait pas partie de la méthode traditionnelle burkinabé). Elle permet de forcer l'eau de pluie à s'infiltrer, de réduire l'érosion, de restaurer les sols sahéliens dégradés et d'améliorer les rendements. Hombo, Sénégal, 14 juillet 2010
Ces dames sont en train de semer des arachides. La nuit dernière il a plu 47 mm et, Toussaint (chez qui j'ai dormi), le reponsable de la sous-station agronomique du ministère de l'agriculture me dit que "C'était seulement la troisième grosse pluie de la saison. C'est inquiétant. La saison a commencé tard. Les gens n'ont plus trop de temps pour semer, sinon leur récolte n'arrivera pas à terme à la fin de la saison des pluies". Pas loin de Segala, Mali, 28 juillet 2010
Portrait d'Ibrahim Konate dans son champ qu'il laboure avec avec son jeune frère et sa petite fille. Il a passé plus d'un an en Lybie, tenté à deux reprises d'atteindre l'Espagne et s'est fait refouler à chaque fois. Il me dit rêver toujours de l'Europe car la vie est très dure ici. Zone sahélienne près de Makana, Mali, 3 août 2010
Portrait d'une dame peule en fin de journée. Elle et un groupe de sa famille sont en transhumance "depuis des mois" ai-je compris afin de trouver la nourriture nécessaire à leur troupeaux. Alors que la saison des pluies a débuté, ils sont maintenant sur le chemin du retour, vers leur village situé me disent-ils dans la région sahélienne de Nara. J'ai lu par la suite que la saison sèche avait été très dure et que beaucoup de groupes étaient partis bien plus tôt que d'habitude. Ils sont arrivés ici en milieu d'après-midi et ont presque fini de monter le campement. Juste après la tombée de la nuit des pluies diluviennes s'abattront. Près de Segue, Mali, 7 août 2010
Cette jeune femme est occupée à monter le campement. Elle et un groupe de sa famille sont en transhumance depuis des mois ai-je compris, afin de fournir la nourriture nécessaire à leur troupeaux de vaches. J'ai pu observer que ce sont les femmes qui déchargent et montent les tentes. Les hommes eux "gèrent" les animaux du troupeau, boivent du thé et vont chercher l'eau à l'aide de bidons essence et de vélo... Plus tard, on m'explique à plusieurs reprises (ce que je n'ai pas encore pu vérifier) que c'est la fierté des dames de faire cela toutes seules et "qu'ainsi elles peuvent chasser l'homme dès qu'elles le souhaitent". Près de Segue, Mali, 7 août 2010
A environ 5 km du campement de la veille, le petit groupe de transhumants peul s'arrête à nouveau pour passer la nuit. La mère, après avoir monté le camp, s'apprête à mener l'enfant, qui souffre de paludisme, au dispensaire du petit village de Segue non loin. En plus de la mortalité (un enfant en meurt toutes les 30 secondes, principalement en Afrique subsaharienne), des études ont montré ses effets néfastes sur la productivité, le PIB du pays, et soulignent le facteur d'aggravation de la pauvreté des populations rurales. Les familles déboursent une part importante de leurs ressources pour payer les soins, et les accès palustres limitent l'activité des personnes de tout âge. Segue, Mali, 8 août 2010
Injection de quinine réalisée par l'infirmier et l'aide soignant d'un dispensaire à ce petit enfant souffrant de paludisme. Sa maman, avec un groupe de sa famille sont actuellement en transhumance, et ont installé leur campement pour la nuit pas loin du village. En Afrique la mortalité, liée à cette maladie parasitaire endémique, a été évaluée à près d'un million par an, et la mort d'un enfant sur 5 lui est imputable. La majorité des décès d'enfants dus au paludisme sont expliqués par l'administration trop tardive d'un traitement efficace. Les familles attendant la dernière limite pour les amener. Segue, Mali, 8 août 2010
Soins administrés à un enfant souffrant du paludisme. Arrivé souillé, car je pense il avait fait une convulsion, il est installé par terre par les infirmiers. Suite à la perfusion de quinine sont état s'améliorera, et il repartira avec sa famille avec un rendez-vous le lendemain pour poursuivre le traitement. Après leur départ le "major" (infirmier en chef) me dit : "Si son état reste stable ils ne reviendront pas, tu verras, et il rechutera rapidement. C'est pas comme en France ici, les soins sont payants, les gens n'ont pas d'argent". Malheureusement comme le prouvent des études, "Paludisme et pauvreté sont liés et les populations rurales sont particulièrement touchées". NKourala, Mali, 9 septembre 2010
Scène dans un petit hameau à une vingtaine de km de Tiefora. L'agriculteur est mort "de longue maladie" et sera enterré derrière sa maison, dans la nuit, juste après une messe célébrée par un pasteur protestant. Burkina Faso, 9 octobre 2010
Scène dans un petit hameau à une vingtaine de km de Tiefora. L'agriculteur est mort "de longue maladie". Les dames de sa famille veillent le corps alors que les hommes creusent la tombe, juste derrière sa maison. Il sera enterré dans la nuit, après une messe célébrée par un pasteur protestant. Burkina Faso, 9 octobre 2010
Sur la route qui mène à Koundougou. Ces jeunes hommes m'ont dit avoir pulvérisé dans la matinée sur des champs de coton. Deux mois plus tard, un chercheur Burkinabe dans le domaine de la protection de l'environnement m'apprendra que ces produits "phytosanitaires" sont donnés par les compagnies cotonnières pour les cultures de coton, et que souvent le surplus est utilisé par les villageois pour leurs cultures céréalières ou des activités de maraîchage. Les résultats de son étude lui permettent de dire que la plupart du temps les agriculteurs n'ont reçu aucune formation à l'utilisation des produits, et que faute de moyens ils prennent les moins chers, même s'ils ne sont pas adaptés à leurs besoins. Près de Koundougou, Burkina Faso, 29 octobre 2010
Dans un champ, l'ONG canadienne Sahel 21 a organisé une séance de démonstration de pulvérisation d'insecticide, pas loin de Segue où elle a un programme de développement. Mali, 9 août 2010
Un orage violent vient d'éclater. La saison des pluies touche à sa fin. L'hivernage s'est deroulé de manière "atypique" cette année, ce qui a bien étonné les gens. Il a fallu ici aussi, comme au Mali et au Sénégal, attendre la fin juillet pour que la saison s'installe vraiment; et les pluies se sont prolongées jusquà fin octobre. A 10 km environ de Toussiana, Burkina Faso, 7 octobre 2010
Un orage violent vient d'éclater. La saison des pluies touche à sa fin. L'hivernage s'est deroulé de manière "atypique" cette année, ce qui a bien étonné les gens. Il a fallu ici aussi, comme au Mali et au Sénégal, attendre la fin juillet pour que la saison s'installe vraiment; et les pluies se sont prolongées jusquà fin octobre. A 5 km environ de Passena, Burkina Faso, 7 octobre 2010
Un orage violent vient d'éclater. La saison des pluies touche à sa fin. L'hivernage s'est deroulé de manière "atypique" cette année, ce qui a bien étonné les gens. Il a fallu ici aussi, comme au Mali et au Sénégal, attendre la fin juillet pour que la saison s'installe vraiment; et les pluies se sont prolongées jusquà fin octobre. A 10 km environ de Toussiana, Burkina Faso, 7 octobre 2010
Scène dans la "cour" d'une maison durant la saison d'hivernage. Cette dame fait cuire des arachides. Près de Nkourala, Mali, 8 septembre 2010
Ces deux hommes attendent la fin d'une averse avant de retourner travailler à leur parcelle de terre. Petit hameau sur la route de Sido, Mali, 4 septembre 2010
Dans la commune de Sido, en milieu d'après-midi, un violent orage à éclaté provoquant des inondations et ici la destruction du mur d'une maison. Sido, Mali, 4 septembre 2010
Dans la commune de Sido, en milieu d'après-midi, un violent orage à éclaté provoquant des inondations et ici la destruction d'un mur de la maison de cette famille. Sido, Mali, 4 septembre 2010
Josuhe me montre son champ de maïs qui a été noyé à Kouoro Barrage suite au débordement du fleuve Banifing. Il a aussi perdu dans l'inondation sa récolte de coton. J'ai lu par la suite (dans un article datant d'octobre) que les eaux avaient continué à monter, qu'un premier bilan de l'inondation a été établi, et que s'il n'y a aucune perte humaine les dégâts matériels recensés portaient à 1 028 logements détruits et 2 119 personnes sinistrées. Il était dit aussi que "Les femmes ont perdu la totalité de leurs rizières dont la superficie était estimée à 127 hectares. Ces femmes ne savent pas comment elles vont rembourser le prêt agricole contracté auprès des institutions bancaires pour aménager ces champs de riz". Kouoro village, Mali, 19 septembre 2010
Cet agriculteur me montre les champs de maïs qui ont été noyés à Kouoro Barrage suite au débordement du fleuve Banifing. L'inondation des parcelles de maïs, de mil et de coton ont mis les familles touchées en grande difficulté car il n'y aura pas de récolte pour eux cette année, et certains m'ont dit qu'ils envisageaient de quitter le village. Kouoro village, Mali, 19 septembre 2010
Un enfant répare le toit de la bergerie endommagé par les pluies alors que sa maman en arrière plan fait la lessive. Petit hameau sur la route de Kelaya, Mali, 3 septembre 2010
Suite aux pluies torrentielles et aux inondations survenues le 29 juillet, le 8 et le 22 août, qui ont détruit des maisons et des cultures, des sans-abri, après avoir été pour certains logés dans les salles de classe de l'école primaire, vivent depuis la rentrée scolaire dans des tentes non loin. A la date du 10 août 2010, il était dénombré 291 sinistrés et 275 sans-abri. Kondougou, Burkina Faso, 30 septembre 2010
Les pluies torrentielles et les inondations survenues le 29 juillet, le 8 et le 22 août, ont détruit (en plus des maisons d'habitations) la mosquée dont on peut voir les ruines en arrière plan. "Selon une étude parue dans la revue britannique Nature, le lien entre réchauffement climatique, pluies diluviennes et inondations a été scientifiquement établi par les chercheurs d'Environnement Canada. L'activité humaine a une influence directe sur les précipitations". Kondougou, Burkina Faso, 30 septembre 2010
Une nuit, le mur en banco (brique de terre crue) de la chambre s'est effondré, suite à des pluies torrentielles. Par chance, personne n'a été blessé. Ils attendent maintenant la fin de la saison des pluies pour le reconstruire. "Selon une étude parue dans la revue britannique Nature, le lien entre réchauffement climatique, pluies diluviennes et inondations a été scientifiquement établi par les chercheurs d'Environnement Canada. L'activité humaine a une influence directe sur les précipitations". Farako-Bâ, Burkina Faso, 5 octobre 2010
Portrait d'un pâtre avec une partie de son troupeau durant la saison des pluies. Près de la route qui mène à Niema, Mali, 7 septembre 2010
Récolte de niebe (haricots) réalisée par une mère et son enfant. Le père me dira par la suite que cette année n'a pas été bonne pour les haricots car il n'a pas utilisé les insecticides assez tôt, ce qui fait que la production entière sera destinée à la consommation de la famille. Farako-Bâ, Burkina Faso, 5 octobre 2010
Pour cette famille, première année de récolte de coton génétiquement modifié (CGM - de la firme Monsanto). Si l'enfant est effrayé, c'est dit sa grande soeur, parce que c'est la première fois qu'il voit un Blanc. Tiefora, Burkina Faso, 12 octobre 2010
Cette famille n'a l'usage que d'une petite parcelle de terrain à bien deux km de leur habitation. La récolte de niebe (haricots) sera principalement pour leur propre consommation. Dès qu'elle sera terminée, ils s'attaqueront à celle du riz de bas-fonds qu'ils cultivent sur environ un hectare, juste derrière chez eux. Passena, Burkina Faso, 23 octobre 2010
Un groupement de villageois est venu aider l'exploitant de cette parcelle à faire sa récolte de maïs. Ce dernier a le sourire, la campagne a été bonne. Il pense pouvoir garder 40% de la récolte pour lui et vendre l'autre partie. Fanterella, Mali, 12 septembre 2010
Michael en pleine récolte de ses arachides. En 2002, il a tenté d'aller en Espagne via le Sénégal, mais faute de moyens pour prendre une pirogue et après plus d'un an d'expatriation, il a préféré rentrer chez lui. ''Au Sénégal je travaillais dans les grands champs d'arachides. On peut dire que ma vie était un peu mieux là-bas, mais c'est dur d'être loin de sa famille. Ici c'est mon pays, je suis chez moi". Près de Kampti, Burkina Faso, 17 octobre 2010
Une famille trie sa récolte d'arachides. A une quinzaine de km de Tiefora, Burkina Faso, 8 octobre 2010
Des enfants, après avoir étalé les épis de maïs pour les sécher, les ont empilés afin de les protéger de la pluie avec une bâche en plastique. Ils récupèrent maintenant les grains tombés des épis. De nombreuses études montrent que les pertes post-récoltes sont très importantes. Et s'il faut pour la sécurité alimentaire augmenter le rendement des petites exploitations il est aussi nécessaires de bien réduire les pertes. Par exemple, j'ai pu lire que le charançon du maïs est capable de détruire jusqu'à 40% des récoltes stockées. A une quinzaine de km de Tiefora, Burkina Faso, 8 octobre 2010
Au bord de la route, des villageoises vendent du beurre de karité. Une commerçante est venue leur acheter leur production. Le kilo de beurre est acheté à 300 CFA (46 centimes d'euros). Je suis très étonné car, pour avoir documenté tout le processus de transformation, j'ai pu constater que c'était un travail dur et long (concassage, broyage, chauffe, ...). Les villageoises disent ne pas trop avoir le choix, "Il y a l'école qui commmence, le paludisme..." A la lumière de cela je peux comprendre pourquoi l'acheteuse/revendeuse a voulu m'interdire de faire des images, me menaçant même d'appeler la police. Toussiana, Burkina Faso, 7 octobre 2010
Scène dans un champ d'ignames où des buttes viennent juste d'être constituées. A environ 5 km de Passena, Burkina Faso, 24 octobre 2010
Scène de récolte tout près d'un champ de manioc. A une dizaine de km de Passena, Burkina Faso, 29 octobre 2010
Des enfants aident leurs mamans à mettre en sac le charbon de bois qu'elles ont fabriqué, et qu'elle vendront au bord de la route (axe Bamako-Sikasso) 2000 CFA (environ 3 euros) . Le charbon de bois facile à transporter et produisant peu de fumée est apprécié des citadins. Ceci, en plus des problèmes de pollution, favorise une exploitation déraisonnable et non soutenable des ressources boisées. Dialakoroba, Burkina Faso, 2 septembre 2010
Cette jeune enfant ramène une récolte de manioc, du champ à son petit village (j'estime la distance parcourue à bien un km). Ce manioc sera transporté dans la soirée à une petite unité de transformation artisanale et manuelle, à Gaoua où sera fabriqué de l'attiéké (semoule de manioc). Comme pour l'igname, la filière manioc n'est pas très développée au Burkina Faso, alors que des études (FAO notamment) montrent que ce tubercule pour diverses raisons (pousse sur des sols peu fertiles, nécessite peu d'intrants, peut être récolté presque à tout moment, ses feuilles peuvent aussi être mangées...) est avantageux pour lutter contre l'insécurité alimentaire. A une dizaine de km de Passena, Burkina Faso, 29 octobre 2010
Scène matinale autour d'un puits foré du village. Ici, les maisons ne possèdent ni eau courante ni électricité. L'accès à l’eau potable est une "cible prioritaire dans les Objectifs du millénaire pour le développement" (OMD) visant à réduire de moitié la proportion de la population qui n’a pas accès à une source d’eau potable entre 1990 et 2015" . Passena, Burkina Faso, 29 octobre 2010
Ces enfants après avoir pompé de l'eau au puits foré la ramènent à leur maison située à bien 500 mètres. Des enquêtes montrent que les travaux domestiques des filles, qui aident leur mère dans les corvées d'eau ou de bois de chauffe, compliquent et dans certains cas interdisent leur scolarité. A une dizaine de km de Banfora, Burkina Faso, 8 octobre 2010
Scène faisant suite au lever du drapeau national dans la cour de l'école primaire du village. Un des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) décidés par les Nations Unies est ‘’d'Assurer l’éducation primaire pour Tous'' (Objectif 2). Des études au Burkina Faso mettent en évidence l'inégalité face à la scolarisation entre les filles et les garçons, les ruraux et les urbains et les pauvres et les nantis. Nante, Burkina Faso, 2 novembre 2010
Scène dans une salle de classe de l'école primaire d'un petit village. Un des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) décidés par les Nations Unies est "d’Assurer l’éducation primaire pour Tous" (Objectif 2). Si cet objectif est bien sûr essentiel, des mesures des connaissances ont montré que les écoliers des régions rurales avaient des lacunes très importantes. Le travail d'aide dans les champs et à la maison ajouté à la sous-alimentation expliquent l'épuisement des enfants et un manque d'attention en classe. Tiefora, Burkina Faso, 11 octobre 2010
Au cours de mes deux visites dans ce hameau, j'ai trouvé cet enfant toujours très occupé par les travaux agricoles. Dans les familles les enfants sont une aide précieuse. En 2006-2007 le taux de scolarisation en milieu rural était de 39,7% au primaire (6-12 ans) et de 07% pour le secondaire. A une quinzaine de km de Tiefora, Burkina Faso, 8 octobre 2010
Michel et sa famille construisent un grenier afin de stocker les dernières récoltes de mil. C'est une étape importante pour limiter les dégâts post-récoltes non négligeables engendrés par les insectes, les moisissures, les rongeurs, les intempéries... Selon des études ces pertes atteignent plus de 30% de la production en Afrique de l'Ouest. Wilie, Burkina Faso, 15 novembre 2010
Michel et sa famille ont presque terminé un grenier de stockage afin d'y entreposer les dernières récoltes de mil. Suite aux pluies diluviennes qui s'étaient abattues sur Ouagadougou et ses environs le premier septembre 2009, j'ai entendu à la radio que beaucoup de greniers avaient été touchés voire détruits. Plutôt que de prendre ces ruines en photo, 3 jours durant je photographie toutes les étapes de la construction. Wilie, Burkina Faso, 18 novembre 2010
Un groupement de villageois est venu aider un agriculteur à faire la récolte d'un des derniers champs de sorgho encore "sur pied" de la saison. Dans les environs de Wilie, Burkina Faso, 18 novembre 2010
Aire de séchage de la station de recherche de l'INERA (l'Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles) de Saria. Cet homme déplace le sésame fauché quelques jours plus tôt afin de le faire sécher correctement. Toute la récolte est destinée à la "multiplication" des semences. Cela permettra d'approvisionner les agriculteurs la saison prochaine. La filière du sésame se développe au Burkina ,"l'autre or blanc du Burkina Faso" lit-on parfois car le sésame, vendu à l'exportation, est une source de revenus pour le pays et les producteurs. Burkina Faso, 11 novembre 2010
Un groupement de femmes est venu assurer la récolte de mil d'un petit agriculteur. Généralement pour cela elles se partagent autour de 3 000 CFA (4 euros 57). Dans la matinée les hommes avaient fauché le champ. Nicole (Baby) âgée de 14 ans vient d'arrêter l'école "faute de moyens". Laye, Burkina Faso, 8 novembre 2010
Un groupement de femmes, environ une trentaine, est venu assurer la récolte de sorgho d'un petit agriculteur. Tôt dans la matinée, les hommes ont fauché le champ grand d'un hectare environ. La céréale sera séchée et stockée dans un grenier en paille. C'est une étape importante pour limiter les dégâts post-récoltes non négligeables engendrés par les insectes, les moisissures, les rongeurs, les intempéries... Selon des études ces pertes atteignent plus de 30% de la production en Afrique de l'Ouest. Petit hameau à une dizaine de km de Koudougou, Burkina Faso, 8 novembre 2010
Un groupement de femmes, environ une trentaine, est venu assurer la récolte de sorgho d'un petit agriculteur. Tôt dans la matinée, les hommes ont fauché le champ, grand d'un hectare environ. Pour les plus ou moins 5 heures de travail elles gagneront 3 000 CFA (4 euros 57) et un repas. À une dizaine de km de Koudougou, Burkina Faso, 8 novembre 2010
Sur l'aire de séchage près de la maison, des enfants réalisent l'opération de battage ou d'égrenage du sorgho. Cette méthode cause beaucoup de pertes (grain éjecté, broyé...). Wilie, Burkina Faso, 18 novembre 2010
Scène de transformation d'une partie de la récolte de mil avec la pierre à moudre. Wilie, Burkina Faso, 18 novembre 2010
Moulin à grains (de mil, sorgho, maïs...) fonctionnant avec un groupe électrogène. Les pluies durant la saison hivernale ont emporté une partie des murs. Les moulins à céréales soulagent les dames dans leur charge de travail domestique, et peut les libérer pour des activités rémunératrices comme le maraîchage par exemple. Ils fournissent en outre des emplois dans les communautés rurales. Passena, Burkina Faso, 23 octobre 2010
Xavier et toute sa famille reviennent de leur parcelle avec leur récolte de niebe (haricots) sur le vélo. Pour la grande majorité des paysans, il s'agit d'une agriculture de type familiale et tout le monde y participe. La production de niebe trop faible cette fois-ci ne sera pas vendue, elle sera entièrement destinée à la consommation personnelle. Comme m'a dit le maire d'un petit village de la région "Il s'agit d'une agriculture de survie, je ne sais pas comment la quitter pour aller vers une agriculture de marché qui pourrait sortir les gens du bricolage, de la pauvreté". Siderabougou, Burkina Faso, 14 octobre 2010
Jour de marché. Ce garçon achemine une récolte d'ignames du hameau au village de Passena. Là des acheteurs extérieurs l'attendent et les lui achètent à bas prix, afin de les acheminer dans la nuit et par camion vers les villes du Burkina, mais aussi vers d'autres destinations comme Bamako. L'impossibilité de transporter eux-même leurs produits, ou de les conserver pour par exemple attendre que les prix soient plus hauts, contraint les agriculteurs à céder très souvent à bas prix leurs productions. Près de Passena, Burkina Faso, 25 octobre 2010
Jour de marché à Passena. Ces hommes reviennent d'une tournée dans les villages environnants où ils sont allés acheter des ignames. L'impossibilité de transporter eux-même leurs produits, ou de les conserver pour par exemple attendre que les prix soient plus hauts, contraint les agriculteurs à céder très souvent à bas prix leurs productions. Près de Passena, Burkina Faso, 25 octobre 2010
Scène d'acheminement des récoltes de maïs, du champ à l'habitation, distants d'au moins 3 km. Comme m'a dit le maire d'un petit village de la région "Il s'agit d'une agriculture de survie. Je ne sais pas comment la quitter pour aller vers une agriculture de marché qui pourrait sortir les gens du bricolage, de la pauvreté". Toussiana, Burkina Faso, 6 octobre 2010
Michael ramène sa récolte d'arachides chez lui, à deux km de là. Il s'apprête à doubler sa belle-soeur qui pendant 3 heures de temps s'est acquittée de la corvée de bois de chauffe. Près de Kampti, Burkina Faso, 17 octobre 2010
Ces enfants surveillent la récolte de mil que leur père souhaite aller vendre à Ouagadougou (à une centaine de km), pour bénéficier de prix plus intéressants. Ils attendent qu'un véhicule "taxi" accepte de le prendre avec son chargement. Près de Sapouy, Burkina Faso, 4 novembre 2010
Un agriculteur âgé de 77 ans, après avoir travaillé son jardin en terrasse qui domine la ville de Bamako, se repose avec toute sa famille autour. Bamako, Mali, 31 août 2010
Devant un hangar de stockage, un camion vient d'être chargé de sacs de riz provenant du Pakistan. Ce riz est destiné au "programme de couverture nationale des écoles en cantines scolaires" débuté en 2009 /2010. Il a pour but d'augmenter la fréquentation des écoles et de favoriser la réussite scolaire, car des enfants bien nourris deviennent de meilleurs élèves. Koudougou, Burkina Faso, 11 novembre 2010
Scène de baptême. Avec la venue de l'électricité (ici fournie par une batterie) les musiciens traditionnels ne sont plus recherchés. De plus, la musique occidentale est souvent préférée et étonnamment rares sont ceux qui dansent, la plupart restant assis à bavarder. Les anciens m'ont souvent parlé de leur désarroi devant une acculturation et des changements rapides de mentalité sur une ou deux générations. Près de Kampti, Burkina Faso, 19 octobre 2010
En début de soirée, un homme à démarré un groupe électrogène afin que les villageois puissent suivre des programmes télé. En Afrique de l'Ouest les séries soap brésiliennes font un tabac. Kouoro Barrage, Mali, 19 septembre 2010
Fétiche ''Tilika", "le maître des lieux qui garde les maisons". Les villageois ont tué un poulet et trois pintades pour informer le fétiche du travail qui a été fait dans les champs (édification des buttes d'ignames). Petit hameau à environ 5 km de Passena, Burkina Faso, 22 octobre 2010
Scène dans un "maquis" (bar) pas loin de Kampti. Au Burkina Faso, la forte présence d'alcool dans les campagnes est frappante. Bien sûr le dolo (bière de mil), mais aussi toutes sortes d'alcools comme le pastis en provenance de Marseille (souvent bu pur) dans les villages les plus reculés, là où même ni l'électricité ni l'eau ne sont acheminées. Burkina Faso, 20 octobre 2010
Après avoir célébré la messe de fin des récoltes, l'Abbé Maxime bénit les nourritures que ses paroissiens ont apportées et qui serviront de réserve m'a-t-on dit, dans plusieurs mois, durant la période de soudure, pour aider les familles les plus en difficulté. La veille dans le petit village de Mimissia, après que le curé ait rendu "les grâces", une vingtaine de personnes avaient dansé un moment au ryhtme des percussions, ce qui ne fut pas le cas cette fois-ci. Vé, Burkina Faso, 10 décembre 2010
Fête de l'Aïd (rupture du jeûne -fin du ramadan- pour les mulsumans) dans un petit village. Les dames et les enfants dansent. Dans la soirée, à l'école, une sono hurle rapp, disco et reggae à la jeunesse. NKourala, Mali, 10 septembre 2010
Un jeune homme récupère les tiges de mil qui vont servir de fourrage, dans quelques mois, durant la saison sèche. Au premier plan un cordon pierreux. Dans cette zone sahélienne, c'est une technique pour la conservation des eaux et des sols et la lutte contre l'érosion. Doury, Burkina Faso, 14 décembre 2010
Des tiges de mil sont stockées dans les arbres en vue de servir de fourrage durant la future saison sèche qui s'amorce. Une grande sécheresse en début d'année, causée par la faiblesse des précipitations en 2009, a obligé la FAO à distribuer du fourrage aux pasteurs du Mali et du Burkina Faso. Gourcy, Burkina Faso, 14 décembre 2010