Au sortir de la COP21 de Paris j'écrivais : "À ce jour (janvier 2016) je pense que, même si ce n’est pas très glorieux photographiquement, poursuivre ce travail lors des COPs suivantes (la prochaine est au Maroc) ne serait pas dénué d’intérêt… "
Me voici donc à Marrakech en ce début du mois de novembre 2016 pour documenter la COP22. Tout commence très mal pour moi : à cause de la conférence mondiale les hôtels sont pleins ou hors de prix (pour mon petit budget) et le seul endroit où j'ai réussi à réserver est une espèce d'auberge de jeunesse qui me propose un lit superposé dans un dortoir de 6 personnes.
Sur place, je tombe malade, j'ai de la fièvre, probablement la grippe. Complètement abattu, je me traîne quand même chaque jour jusqu'au lieu de la COP puis regagne avec soulagement mon lit pour essayer de récupérer. Difficile de se reposer avec des jeunes camarades de chambrée aussi agréables que bruyants, venus eux aussi pour la COP. Des compagnons qui se sont pris d'affection pour moi en apprenant que j'avais traversé leur petit village du Sénégal lors de mon voyage à vélo du Sénégal au Burkina Faso (cf Reportages en Afrique de l'Ouest en 2010).
La COP21 fut qualifiée d'historique par de nombreux observateurs car 195 pays participants à la Conférence de Paris de 2015 sur le climat y ont adopté le premier accord climat à portée universelle. Cet objectif était recherché depuis 2011 et la date butoir pour y parvenir était effectivement la fin 2015. Les délais sont donc tenus et en plus, au lieu du chiffre initial de de 2 °C, l'accord ambitionne maintenant de limiter la hausse des températures à 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, "une revendication appuyée pendant la COP21 par l’ensemble des Etats insulaires, parmi les plus vulnérables aux effets du réchauffement." (1)
Pour la COP suivante au Maroc, présidé par Salaheddine Mezouar et présentée comme une COP d'action, plus de 20 000 participants sont attendus à Marrakech du 7 au 18 novembre. « Le premier message très important est le fait que tous les pays se soient mis d’accord sur une proclamation de soutien à l’accord de Paris » . (2)
Ce dernier est pourtant "affaibli (...) par l’absence d’objectifs chiffrés à long terme." "sans mécanismes de sanction, il repose essentiellement sur le bon vouloir des États à respecter leurs engagements en termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre." Il est temps "de faire le point (...) et d'inviter les États à engager des actions additionnelles pour rehausser le niveau de leurs ambitions. (...)
Face à la difficulté de dresser un bilan de ces initiatives, "les champions de haut niveau pour le climat" : la ministre de l’environnement marocaine, Hakima El Haite, et Laurence Tubiana, ambassadrice pour les négociations de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques "vont proposer à Marrakech qu’un dispositif de suivi (...) soit mis sur pied d’ici à mai 2017, autour de critères précis et d’un registre d’enregistrement". (1)
Elles lancent 2050 Pathways : "La plate-forme 2050 est une initiative multipartite (...) afin d'aider les pays cherchant à développer des trajectoires à long terme, zéro GES (gaz à effet de serre), résilient au changement climatique et au développement durable. Conçue comme un espace de résolution collective de problèmes, la plate-forme constituera également une plus grande constellation de villes, d’États et d’entreprises engagées dans leur propre planification à long terme et à l’appui des stratégies nationales." (3)
"Au Maroc, les délégations devraient évoquer la lancinante question des financements. Les pays en développement gardent notamment en tête la promesse faite à leur égard, en 2009, par les nations industrialisées : mobiliser au moins 100 milliards de dollars (90 milliards d’euros) par an, d’ici à 2020, de financement climat du Nord vers le Sud."(1)
"Mais dans les faits, les avancées sont assez maigres. (...Le continent africain espérait plus d’argent pour financer des projets d’adaptation comme des constructions de digues, des surélévations d’habitats rendus nécessaires par les changements climatiques. Autre déception : l’agriculture, qu’il faut aider à se réformer. Il en a été question, mais faute de consensus, les discussions ont été repoussées à l’an prochain". (2)
Le fait marquant de cette COP et qui a occupé tous les esprits : la position de la future administration américaine (avec l'annonce du retrait des États-Unis par Donald Trump, le président fraîchement élu) "a refroidi l'ambiance et gelé les enthousiasmes". (4) Cependant, "une partie importante des négociations porteront sur l'application de cet accord de Paris" qui, "contrairement au protocole de Kyoto (...), ne prévoit pas de sanctions(...) mais l'application de « règles de transparence », consistant à rendre publics les actions prises et leur bilan. " (5)
RDV donc pour la COP23 organisée par les îles Fidji. Pour des raisons pratiques, elle se déroulera à Bonn fin 2017. En attendant, suite à la COP22 de Marrakech, je suis resté un peu plus de 2 mois au Maroc pour documenter la réalité du changement climatique très inquiétante dans le pays -et plus largement dans les pays du Maghreb- (voir le reportage sur ce site : "Le Maroc après la COP").
(1) https://www.lemonde.fr/conferences-climat/article/2016/11/07/tout-comprendre-aux-negociations-de-la-cop22_5026432_5024922.html
(2) http://www.rfi.fr/cop22/20161119-maroc-environnement-terre-cop-22-afrique-accord-climat-paris-rechauffement
(3) https://www.2050pathways.org/
(4) https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-cop-22-maroc-lutte-rechauffement-passe-mode-pause-jusqua-cop-23-65261/
(5) https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-cop-22-sont-enjeux-65109/
Au sortir de la COP21 de Paris j'écrivais : "À ce jour (janvier 2016) je pense que, même si ce n’est pas très glorieux photographiquement, poursuivre ce travail lors des COPs suivantes (la prochaine est au Maroc) ne serait pas dénué d’intérêt… "
Me voici donc à Marrakech en ce début du mois de novembre 2016 pour documenter la COP22. Tout commence très mal pour moi : à cause de la conférence mondiale les hôtels sont pleins ou hors de prix (pour mon petit budget) et le seul endroit où j'ai réussi à réserver est une espèce d'auberge de jeunesse qui me propose un lit superposé dans un dortoir de 6 personnes.
Sur place, je tombe malade, j'ai de la fièvre, probablement la grippe. Complètement abattu, je me traîne quand même chaque jour jusqu'au lieu de la COP puis regagne avec soulagement mon lit pour essayer de récupérer. Difficile de se reposer avec des jeunes camarades de chambrée aussi agréables que bruyants, venus eux aussi pour la COP. Des compagnons qui se sont pris d'affection pour moi en apprenant que j'avais traversé leur petit village du Sénégal lors de mon voyage à vélo du Sénégal au Burkina Faso (cf Reportages en Afrique de l'Ouest en 2010).
La COP21 fut qualifiée d'historique par de nombreux observateurs car 195 pays participants à la Conférence de Paris de 2015 sur le climat y ont adopté le premier accord climat à portée universelle. Cet objectif était recherché depuis 2011 et la date butoir pour y parvenir était effectivement la fin 2015. Les délais sont donc tenus et en plus, au lieu du chiffre initial de de 2 °C, l'accord ambitionne maintenant de limiter la hausse des températures à 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, "une revendication appuyée pendant la COP21 par l’ensemble des Etats insulaires, parmi les plus vulnérables aux effets du réchauffement." (1)