Comme chaque année depuis 2015, je me rends à la Conférence climatique annuelle. Du 6 au 17 novembre 2017, elle est organisée par les îles Fidji mais à Bonn pour des raisons logistiques. Bonn est l'ancienne capitale de la République Fédérale d'Allemagne et abrite le Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).
Souffrant toujours d'une tendinite au genou, je ne peux pas m'y rendre à vélo comme prévu et comme souvent lorsque je pars en reportage. Je fais aussi une croix sur la présence de la tente dans mes bagages. Sans le précieux sésame qu'est l'arrivée sur deux roues, il me sera difficile d'avoir l'autorisation de la déplier chez l'habitant ; et puis il s'agit quand même de l'Allemagne au mois de novembre, le froid sera très probablement de la partie. Pour une fois, je loue donc une voiture ; et sans GPS ni téléphone connecté, et ne parlant pas allemand je vais au devant de quelques difficultés.
Ne possédant toujours pas de carte de presse ni d’ordre de mission, pour la 1e fois cette année je n'ai pas pu entrer dans l'enceinte de la COP. Frustré au départ, j'ai ensuite pris le parti de considérer que cela allait me dégager du temps pour photographier plutôt quelques aspects de l'exploitation du charbon : comme par exemple l’existence d'une ville fantôme du fait de l’extinction des mines, ou la grande action de Ende Gelände "Jusqu'ici, pas plus loin! - Here And No Further" (important mouvement de désobéissance civile en Allemagne, qui vise à limiter le réchauffement climatique par l'élimination progressive des combustibles fossiles).
En effet, même après 22 conférences des Nations Unies aucune décision contraignante n'a encore été prise envers les pays pollueurs du monde. Et des protestations s'élèvent contre le caractère non coercitif des décisions prises pour faire appliquer l’accord de Paris conclu en 2015, avec une ambition revue à la hausse l'an dernier (COP22 du Maroc) de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C.
Cela se manifeste par :
- la venue des Pacific Climate Warriors (venus des îles Pacifiques pour appeler les dirigeants de la planète à prendre des mesures climatiques plus ambitieuses),
- le rassemblement de 10 000 personnes sur la place centrale de Munsterplatz,
- 1 000 cyclistes qui parcourent la route Bundesstraße 9 de Cologne à Bonn pour la protection du climat, et
- plus de mille activistes bloquent des infrastructures minières à 50 km de la COP23 (Ende Gelände), etc.
Cet été déjà, un mois avant les élections législatives allemandes du 24 septembre, environ 3.000 militants de toute l’Europe avaient bloqué, près de Cologne en Rhénanie du Nord, des centrales appartenant à RWE (cette entreprise est propriétaire des quatre centrales à charbon de la région, source d’énergie parmi les plus émettrices de CO2). (1) Et depuis 2012, des camps d'occupation dans la forêt de Hambach (forêt de 12 000 ans et une des dernières forêts primaires d’Europe centrale) essayent de ralentir l'expansion de la mine géante de charbon à ciel ouvert de Tagebau Hambach, proche d'Aix-la-Chapelle dans l'ouest de l'Allemagne. La lignite (charbon brun bon marché) qui en est extraite est l’un des charbons les plus polluants. Toutes ces personnes tiennent à dénoncer l'hypocrisie et veulent écorner cette image d’une Allemagne modèle sur le plan écologique (elle avait décidé de sortir du nucléaire après la catastrophe de Fukushima).
La réprobation ne vient pas que des ONG. "L'ONU dénonce l'écart «catastrophique» entre les engagements et l'objectif de 2°C." Le mot est de "Erik Solheim, directeur du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), qui publie son rapport annuel sur l'action climatique mondiale". (2) L’organisation martèle qu'il va falloir mettre en œuvre de réelles actions dès l’année prochaine. Mais les promesses ont du mal à se concrétiser.
Pourtant de l'enthousiasme pour agir il y en a même du côté des Américains. Preuve en est : ce gigantesque pavillon payé par l’ancien maire de New York Michael Bloomberg et le militant écologiste milliardaire Tom Steyer. Là pour une fois, après d’âpres négociations avec l’équipe de sécurité, je suis autorisé à y pénétrer pour faire quelques photos. Malgré l’annonce du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris par le nouveau président Donald Trump, la société civile américaine en est toujours. La coalition « We are still in » ( on est toujours engagé) et l’initiative présentée à la COP23 : « America’s Pledge » (« la promesse américaine » qui est une alliance des grands gouverneurs pour le climat) est dirigée par le gouverneur de la Californie, Jerry Brown et Michael Bloomberg. C'est une autre facette des États-Unis, celle qui s’active pour limiter le réchauffement climatique.
Du côté des scientifiques, ils sont 15 000 de 184 pays à donner l'alarme, ce 13 novembre, face à la dégradation de l’environnement. Cet appel d'une ampleur sans précédent se base sur l'analyse de 9 indicateurs mondiaux, dont l'évolution est suivie depuis 1960 jusqu'à 2016 : l'ozone stratosphérique, l'eau douce, la capture de pêche, les zones mortes maritimes, les forêts, les espèces vertébrées, les émissions de CO2, le changement de la température et la population. (3)
Mais « Le bilan de la COP 23 est plutôt "mince", des mots mêmes de Nicolas Hulot, ministre de la Transition énergétique. (...) Certes, ce sommet climatique était présenté comme une COP de transition, très technique, dont il ne fallait pas attendre d’avancées spectaculaires. (...) Peu de progrès et beaucoup de travail remis à l’année prochaine. » (4)
À mon petit niveau, je ne suis pas mécontent de m'être rendu en Allemagne malgré les difficultés mentionnées plus haut. En plus de poursuivre la chronique des COP, ce nouveau reportage pourra être considéré comme un pendant au travail documentaire réalisé dans l’hexagone ces dernières années sur la production d’énergie et donc sur la filière nucléaire française.
Comme épilogue, nous incluons des images de la contestation devant le Panthéon durant le One Planet Summit (Un Sommet pour la Planète), qui s'est tenu à La Seine Musicale, sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt le 12 décembre.
Une nuit sans sommeil dans un "bus Macron" (transport low cost pour ceux qui n'ont pas les moyens de prendre le train) et une erreur grossière de réglage de mon appareil me font louper un grand nombre de photos. Il en reste quelques unes épargnées de la centaine de militants climatiques qui réclament l'arrêt des financements aux énergies fossiles et nucléaire et aux grands projets inutiles et imposés ; cette action est organisée par, entre autres, le Réseau Action Climat France, la Fédération de la Nature et l’Homme, Oxfam France, Refedd, 350.org, Alternatiba, Bizi !, le CRID, les Amis de la Terre France, Attac France et ANV-COP21.
"À l’initiative du président Emmanuel Macron, Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, et Jim Yong Kim, Président de la Banque mondiale se sont unis pour lancer en décembre 2017 le mouvement One Planet, fédérant des acteurs publics et privés." (5) "L’objectif de ce sommet est de trouver des financements pour honorer la promesse de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 faite aux pays en développement et d’accélérer la transition énergétique mondiale." (6)
"Le président français s’est défendu de faire de la concurrence aux conférences sur le climat des Nations unies, dont la dernière a eu lieu il y a trois semaines en Allemagne." (...) Pourtant, "une grande partie des dizaines de chefs d’Etats et de gouvernement présents n’avaient pas pris la peine de venir à la COP 23." (7)
Nous concluons avec le Manifeste des 15 000 scientifiques paru dans la revue BioScience et relayé dans de nombreux journaux dont Le Monde : " Manifeste de 15000 scientifiques pour une nouvelle civilisation « Pour éviter une misère généralisée et une perte catastrophique de biodiversité » Témoignages.re / 15 novembre 2017
Hier, la revue Bioscience a publié un manifeste signé par 15 364 scientifiques de 184 pays. Tous s’inquiètent des conséquences des modes de production et de consommation sur l’environnement et les êtres humains. Ils appellent à faire cesser l’exploitation de la nature et des hommes, à mettre fin au gaspillage et à des mesures immédiates traçant le cap vers une nouvelle civilisation. Voici le texte de cette déclaration, avec des inter-titres de Témoignages.
L’appel est paru dans Bioscience, journal de l’American Institute of Biological Sciences.
« Il y a vingt-cinq ans, en 1992, l’Union of Concerned Scientists et plus de 1 700 scientifiques Indépendants, dont la majorité des lauréats de prix Nobel de sciences alors en vie, signaient le « World Scientists’Warning to Humanity ». Ces scientifiques exhortaient l’humanité à freiner la destruction de l’environnement et avertissaient : « Si nous voulons éviter de grandes misères humaines, il est indispensable d’opérer un changement profond dans notre gestion de la Terre et de la vie qu’elle recèle. » Dans leur manifeste, les signataires montraient que les êtres humains se trouvaient sur une trajectoire de collision avec le monde naturel. Ils faisaient part de leur inquiétude sur les dégâts actuels, imminents ou potentiels, causés à la planèteTerre, parmi lesquels la diminution de la couche d’ozone, la raréfaction de l’eau douce, le dépérissement de la vie marine, les zones mortes des océans, la déforestation, la destruction de la biodiversité, le changement climatique et la croissance continue de la population humaine. Ils affirmaient qu’il fallait procéder d’urgence à des changements fondamentaux afin d’éviter les conséquences qu’aurait fatalement la poursuite de notre comportement actuel.
Premier appel en 1992
Les auteurs de la déclaration de 1992 craignaient que l’humanité ne pousse les écosystèmes au-delà de leurs capacités à entretenir le tissu de la vie. Ils soulignaient que nous nous rapprochions rapidement des limites de ce que la biosphère est capable de tolérer sans dommages graves et irréversibles. Les scientifiques signataires plaidaient pour une stabilisation de la population humaine, et expliquaient que le vaste nombre d’êtres humains – grossi de 2 milliards de personnes supplémentaires depuis 1992, soit une augmentation de 35 % – exerce sur la Terre des pressions susceptibles de réduire à néant les efforts déployés par ailleurs pour lui assurer un avenir durable. Ils plaidaient pour une diminution de nos émissions de gaz à effet de serre (GES), pour l’abandon progressif des combustibles fossiles, pour la réduction de la déforestation et pour l’inversion de la tendance à l’effondrement de la biodiversité.
En ce vingt-cinquième anniversaire de leur appel, il est temps de se remémorer leur mise en garde et d’évaluer les réponses que l’humanité lui a apportées en examinant les données de séries chronologiques disponibles. Depuis 1992, hormis la stabilisation de l’amenuisement de la couche d’ozone stratosphérique, non seulement l’humanité a échoué à accomplir des progrès suffisants pour résoudre ces défis environnementaux annoncés, mais il est très inquiétant de constater que la plupart d’entre eux se sont considérablement aggravés. Particulièrement troublante est la trajectoire actuelle d’un changement climatique potentiellement catastrophique, dû à l’augmentation du volume de GES dégagés par le brûlage de combustibles fossiles, la déforestation et la production agricole – notamment les émissions dégagées par l’élevage des ruminants de boucherie. Nous avons en outre déclenché un phénomène d’extinction de masse, le sixième en 540 millions d’années environ, au terme duquel de nombreuses formes de vie pourraient disparaître totalement, ou en tout cas se trouver au bord de l’extinction d’ici à la fin du siècle.
Consommation intense et inégale
L’humanité se voit aujourd’hui adresser une seconde mise en garde motivée par ces inquiétantes tendances. Nous mettons en péril notre avenir en refusant de modérer notre consommation matérielle intense mais géographiquement et démographiquement inégale, et de prendre conscience que la croissance démographique rapide et continue est l’un des principaux facteurs des menaces environnementales et même sociétales. En échouant à limiter adéquatement la croissance de la population, à réévaluer le rôle d’une économie fondée sur la croissance, à réduire les émissions de GES, à encourager le recours aux énergies renouvelables, à protéger les habitats naturels, à restaurer les écosystèmes, à enrayer la pollution, à stopper la « défaunation » et à limiter la propagation des espèces exotiques envahissantes, l’humanité omet de prendre les mesures urgentes indispensables pour préserver notre biosphère en danger.
Les responsables politiques étant sensibles aux pressions, les scientifiques, les personnalités médiatiques et les citoyens ordinaires doivent exiger de leurs gouvernements qu’ils prennent des mesures immédiates car il s’agit là d’un impératif moral vis-à-vis des générations actuelles et futures des êtres humains et des autres formes de vie. Grâce à un raz-de-marée d’initiatives organisées à la base, il est possible de vaincre n’importe quelle opposition, aussi acharnée soit-elle, et d’obliger les dirigeants politiques à agir. Il est également temps de réexaminer nos comportements individuels, y compris en limitant notre propre reproduction (l’idéal étant de s’en tenir au maximum au niveau de renouvellement de la population) et en diminuant drastiquement notre consommation par tête de combustibles fossiles, de viande et d’autres ressources.
« Nous sommes capables »
La baisse rapide des substances destructrices de la couche d’ozone dans le monde montre que nous sommes capables d’opérer des changements positifs quand nous agissons avec détermination. Nous avons également accompli des progrès dans la lutte contre la famine et l’extrême pauvreté. Parmi d’autres avancées notables, il faut relever, grâce aux investissements consentis pour l’éducation des femmes et des jeunes filles, la baisse rapide du taux de fécondité dans de nombreuses zones, le déclin prometteur du rythme de la déforestation dans certaines régions, et la croissance rapide du secteur des énergies renouvelables. Nous avons beaucoup appris depuis 1992, mais les avancées sur le plan des modifications qu’il faudrait réaliser de manière urgente en matière de politiques environnementales, de comportement humain et d’inégalités mondiales sont encore loin d’être suffisantes.
13 mesures
Les transitions vers la durabilité peuvent s’effectuer sous différentes formes, mais toutes exigent une pression de la société civile, des campagnes d’explications fondées sur des preuves, un leadership politique et une solide compréhension des instruments politiques, des marchés et d’autres facteurs. Voici – sans ordre d’urgence ni d’importance – quelques exemples de mesures efficaces et diversifiées que l’humanité pourrait prendre pour opérer sa transition vers la durabilité :
1. privilégier la mise en place de réserves connectées entre elles, correctement financées et correctement gérées, destinées à protéger une proportion significative des divers habitats terrestres, aériens et aquatiques – eau de mer et eau douce ;
2. préserver les services rendus par la nature au travers des écosystèmes en stoppant la conversion des forêts, prairies et autres habitats originels ;
3. restaurer sur une grande échelle les communautés de plantes endémiques, et notamment les paysages de forêt ;
4. ré-ensauvager des régions abritant des espèces endémiques, en particulier des superprédateurs, afin de rétablir les dynamiques et processus écologiques ;
5. développer et adopter des instruments politiques adéquats pour lutter contre la défaunation, le braconnage, l’exploitation et le trafic des espèces menacées ;
6. réduire le gaspillage alimentaire par l’éducation et l’amélioration des infrastructures ;
7. promouvoir une réorientation du régime alimentaire vers une nourriture d’origine essentiellement végétale ;
8. réduire encore le taux de fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à l’éducation et à des services de planning familial, particulièrement dans les régions où ces services manquent encore ;
9. multiplier les sorties en extérieur pour les enfants afin de développer leur sensibilité à la nature, et d’une manière générale améliorer l’appréciation de la nature dans toute la société ;
10. désinvestir dans certains secteurs et cesser certains achats afin d’encourager un changement environnemental positif ;
11. concevoir et promouvoir de nouvelles technologies vertes et se tourner massivement vers les sources d’énergie vertes tout en réduisant progressivement les aides aux productions d’énergie utilisant des combustibles fossiles ;
12. revoir notre économie afin de réduire les inégalités de richesse et faire en sorte que les prix, les taxes et les dispositifs incitatifs prennent en compte le coût réel de nos schémas de consommation pour notre environnement ;
13. déterminer à long terme une taille de population humaine soutenable et scientifiquement défendable tout en s’assurant le soutien des pays et des responsables mondiaux pour atteindre cet objectif vital.
Bientôt trop tard
Pour éviter une misère généralisée et une perte catastrophique de biodiversité, l’humanité doit adopter une alternative plus durable écologiquement que la pratique qui est la sienne aujourd’hui. Bien que cette recommandation ait été déjà clairement formulée il y a vingt-cinq ans par les plus grands scientifiques du monde, nous n’avons, dans la plupart des domaines, pas entendu leur mise en garde. Il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l’échec, car le temps presse. Nous devons prendre conscience, aussi bien dans nos vies quotidiennes que dans nos institutions gouvernementales, que la Terre, avec toute la vie qu’elle recèle, est notre seul foyer." (3)
(1) https://reporterre.net/Des-milliers-de-personnes-ont-manifeste-en-Allemagne-contre-le-charbon
(2) https://www.liberation.fr/direct/element/climat-lonu-denonce-lecart-catastrophique-entre-les-engagements-et-lobjectif-de-2c_72991/
(3) https://www.temoignages.re/developpement/changement-climatique/manifeste-de-15000-scientifiques-pour-une-nouvelle-civilisation,91363
(4) https://www.franceculture.fr/environnement/lutte-contre-le-rechauffement-climatique-promesses-et-belles-paroles
(5) https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/climat/one-planet-summit/
(6) https://reporterre.net/Au-Pantheon-Pas-un-euro-de-plus-pour-les-energies-fossiles
(7) http://www.liberation.fr/planete/2017/12/12/one-planet-summit-macron-donne-rendez-vous-l-an-prochain-pour-une-reunion-de-chantier_1616078Climat
Comme chaque année depuis 2015, je me rends à la Conférence climatique annuelle. Du 6 au 17 novembre 2017, elle est organisée par les îles Fidji mais à Bonn pour des raisons logistiques. Bonn est l'ancienne capitale de la République Fédérale d'Allemagne et abrite le Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).
Souffrant toujours d'une tendinite au genou, je ne peux pas m'y rendre à vélo comme prévu et comme souvent lorsque je pars en reportage. Je fais aussi une croix sur la présence de la tente dans mes bagages. Sans le précieux sésame qu'est l'arrivée sur deux roues, il me sera difficile d'avoir l'autorisation de la déplier chez l'habitant ; et puis il s'agit quand même de l'Allemagne au mois de novembre, le froid sera très probablement de la partie. Pour une fois, je loue donc une voiture ; et sans GPS ni téléphone connecté, et ne parlant pas allemand je vais au devant de quelques difficultés.
Ne possédant toujours pas de carte de presse ni d’ordre de mission, pour la 1e fois cette année je n'ai pas pu entrer dans l'enceinte de la COP. Frustré au départ, j'ai ensuite pris le parti de considérer que cela allait me dégager du temps pour photographier plutôt quelques aspects de l'exploitation du charbon : comme par exemple l’existence d'une ville fantôme du fait de l’extinction des mines, ou la grande action de Ende Gelände "Jusqu'ici, pas plus loin! - Here And No Further" (important mouvement de désobéissance civile en Allemagne, qui vise à limiter le réchauffement climatique par l'élimination progressive des combustibles fossiles).