Gentil coquelicot !

Coquelicots dans un champ d’orge et sur le bitume pas très loin de chez nous. France – Mai 2022.

Ce qu’il y a de cool avec le vélo, en plus de te faire retomber en enfance dès que tu montes dessus (pour ceux qui ont pratiqué la petite reine minot), c’est qu’on a le temps de réfléchir et de bien observer le paysage. Et si tu es en période de rodage, comme nous actuellement, ben tu as même le loisir de contempler toutes les fleurs du chemin (tellement il faut y aller mollo pour ne pas réveiller les foutues tendinites qui nous pourriraient à nouveau la vie).  

Il fut une époque où, avant de se lancer dans un périple, on pouvait se payer le luxe de ne pas s’entraîner. La première semaine était un peu difficile car il fallait se réhabituer à être en selle pendant des heures et à dormir dehors sous la tente mais il n’y avait pas de casse. Le Tour de France que nous avons réalisé a changé la donne pour Toto et à présent, c’est avec de l’appréhension que l’on se prépare. De la soixantaine de kilomètres indiquée dans notre dernier post, nous avons maintenant plus de 300 bornes dans les jambes. Les douleurs ressenties au départ s’estompent peu à peu alors le moral est bon.

Les coquelicots au bord ou carrément au milieu de la route nous ont fait penser à Fabrice Nicolino et son compère François Veillerette avec leur manifeste : « Nous voulons des coquelicots ». On se rappelle que l’« Appel des coquelicots » avait été lancé juste à la fin de notre tour de France en 2018. Une association du même nom est aussi créée qui réclame l’interdiction de tous les pesticides.

Il est proposé de se rassembler chaque premier vendredi du mois, devant les mairies ou sur des places emblématiques de grandes villes pour exiger des gouvernants l’interdiction de tous les pesticides. Et le coquelicot deviendrait un signe de ralliement pour les personnes intéressées par cette lutte. Dans leur bouquin, ils expliquent pourquoi ils ont choisi le coquelicot : « On trouvait cette fleur dans tous les champs de blé d’avant l’agrochimie. Les pesticides en ont tué des milliards et des milliards. Le coquelicot est donc fragile, et rare désormais ». Après quelques recherches, nous avons constaté que l’association est toujours active sur Facebook (même si la dernière publication sur leur site internet date de 2020).

On ne sait pas si vous avez suivi mais cette dernière quinzaine, les pesticides ont été beaucoup mentionnés dans la presse. Il y a eu d’abord une étude, des rapports (ici et ), des mobilisations et dernièrement l’embauche problématique par le principal lobby des entreprises agrochimiques de l’ancienne cheffe de cabinet du nouveau ministre de l’agriculture Marc Fesneau.

Il y a une dizaine d’années, on avait trouvé à la médiathèque de Montauban un livre très documenté sur les pesticides qui raconte l’histoire de l’introduction après-guerre des pesticides sur le sol français. L’auteur ? à nouveau Fabrice Nicolino et François Veillerette.

Allez, on va arrêter de ramener notre fraise (bio !) avec nos lectures et on repart s’entraîner ! Ah en parlant de fraise, c’est la saison : ceux qui viendront nous voir à vélo seront gratifiés d’un plein saladier du jardin !

Bien à vous,

Hélène et Thomas, les « Monet » du dimanche !

PS : Si vous voulez réentendre la chanson « Gentil coquelicot » il en existe foule de versions sur le net. Après en avoir regardé quelques-unes, allant des plus parodiques (comme la version des Inconnus) aux plus anciennes, nous avons choisi celle accompagnée d’une photo de la chanteuse Marcelle Bordas réalisée par le célèbre studio de photographie Harcourt.

Petite revue de presse sur des thèmes en lien avec le site :

Vanuatu :

À la COP26, Simon Kofe, Ministre des affaires étrangères de Tuvalu, avait attiré l’attention sur la situation des îles (dont son pays, l’archipel de Tuvalu) et des côtes menacées de submersion par le réchauffement climatique. Il s’était adressé aux participants du sommet mondial pour le climat en costume avec de l’eau jusqu’à mi-cuisse. Ce vendredi 27 mai, son voisin dans l’Océan Pacifique, le Premier ministre Bob Loughman, a déclaré l’état d’urgence climatique pour son pays : l’archipel du Vanuatu.

Chili :

– Des préconisations de l’ONU (Organisation des Nations Unies) pour pallier au manque d’eau potable : ici un article avec l’hydrologue Emma Haziza (beaucoup vue dans les médias mainstream et alternatifs ces derniers jours). L’image d’illustration nous a rappelé notre voyage au Chili où nous avions photographié des attrapes-nuages à Chañaral dans le désert d’Atacama.

– Depuis notre périple à vélo de 2 000 km au Chili, nous sommes toujours vigilants par rapport à ce qui se passe dans ce pays. Dans cette petite revue de presse que nous tenons quinzaine après quinzaine, nous vous avons déjà parlé de la sécheresse et des difficultés d’approvisionnement en eau (comme dernièrement à Santiago), de l’élaboration de la nouvelle constitution et de l’élection présidentielle qui a vu arriver au pouvoir Gabriel Boric. Ici un article sur les premières critiques à l’endroit du nouveau président.

L’armée est de retour dans le sud du pays où la population indigène mapuche exige la restitution de terres ancestrales.

Edgar Morin :

Nous avons à plusieurs reprises mentionné Edgar Morin sur notre site (notamment dans le texte d’introduction au sujet de « La Bataille de Sivens« ). Récemment il a publié une tribune au sujet de l’Ukraine.

Total :

Suite à la COP21, nous avions photographié une mobilisation à Pau contre Total, puis une action à Paris contre 4 sociétés polluantes dont Total. Ce 25 mai, 250 activistes écologiques ont bloquent l’assemblée générale de Total. Ils protestent ainsi contre les projets « climaticides » de TotalÉnergies qui poursuit expansion et exploitation des énergies fossiles en Afrique et dans le Golfe du Mexique. Ils exigent également son retrait de la Russie.

COP15 Bilan :

Dans notre dernier post, nous vous parlions de la COP15 (une COP consacrée à la désertification) qui avait lieu à Abidjan en Côte d’Ivoire. Voici deux articles (ici et ) sur ce qui s’est passé là-bas.

Photographie :

Depuis que nous avons vu à la galerie du Château d’eau de Toulouse l’exposition « Minutes to Midnight » de Trent Park, nous sommes toujours attentifs à son travail. Il vient de sortir un nouveau livre : Cue the Sun. Ici une présentation de son projet photographique en Inde assortie de réflexions et une vidéo de la bluffante mise en page de son ouvrage.

Voilà pour le post de cette quinzaine. À vous les studios !